lundi 11 juin 2018

Le « progressisme » : un optimisme niais (partie 1)


Un chapitre de René Guénon qui met en garde contre les élucubrations spirites mais également d'une manière plus élargie, sur les théories "évolutionnistes" et le progrès moderne, si chers à notre monde actuel...





Les parties en gris sont des extraits de la propagande spirite.


Première partie :

Chez les spirites kardécistes, comme dans toutes les autres écoles qui l’admettent, l’idée de la réincarnation est étroitement liée à une conception « progressiste » ou, si l’on veut, « évolutionniste » ; au début, on employait simplement le mot de « progrès » ; aujourd’hui, on préfère celui d’ « évolution » : c’est la même chose au fond, mais cela a l’air plus « scientifique ». 

On ne saurait croire quelle séduction exercent, sur des esprits plus ou moins incultes ou « primaires », les grands mots qui ont une fausse apparence d’intellectualité ; il y a une sorte de « verbalisme » qui donne l’illusion de la pensée à ceux qui sont incapables de penser vraiment, et une obscurité qui passe pour de la profondeur aux yeux du vulgaire. 
La phraséologie pompeuse et vide qui est en usage dans toutes les écoles « néo-spiritualistes » n’est certainement pas un de leurs moindres éléments de succès ; la terminologie des spirites est particulièrement ridicule, parce qu’elle se compose en grande partie de néologismes fabriqués par des quasi illettrés en dépit de toutes les lois de l’étymologie. 

Si l’on veut savoir, par exemple, comment le mot « périsprit » a été forgé par Allan Kardec, c’est bien simple : « Comme le germe d’un fruit est entouré du périsperme, de même l’esprit proprement dit est environné d’une enveloppe que, par comparaison, on peut appeler périsprit » (1).

1 – Le Livre des Esprits, p. 38. - Un psychiste occultisant, le comte de Tromelin, a inventé le mot mansprit pour désigner spécialement le « périsprit » des vivants ; c’est le même auteur qui a imaginé aussi la « force biolique ».

Les amateurs de recherches linguistiques pourraient trouver, dans ces sortes de choses, le sujet d’une curieuse étude ; contentons-nous de le leur signaler en passant.

Souvent aussi, les spirites s’emparent de termes philosophiques ou scientifiques qu’ils appliquent comme ils peuvent ; naturellement, ceux qui ont leurs préférences sont ceux qui ont été répandus dans le grand public par des ouvrages de vulgarisation, imbus du plus détestable esprit « scientiste ».

Pour ce qui est du mot d’ « évolution », qui est de ceux-là, il faut convenir que ce qu’il désigne est tout à fait en harmonie avec l’ensemble des théories spirites : l’évolutionnisme, depuis un siècle environ, a revêtu bien des formes, mais qui ne sont toutes que des complications diverses de l’idée de « progrès », telle qu’elle commença à se répandre dans le monde occidental au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle ; c’est une des manifestations les plus caractéristiques d’une mentalité spécifiquement moderne, qui est bien celle des spirites, et même, plus généralement, de tous les « néo-spiritualistes ».


Allan Kardec enseigne que « les esprits ne sont pas bons ou mauvais par leur nature, mais ce sont les mêmes esprits qui s’améliorent, et qui, en s’améliorant, passent d’un ordre inférieur dans un ordre supérieur », que « Dieu a donné à chacun des esprits une mission dans le but de les éclairer et de les faire arriver progressivement à la perfection par la connaissance de la vérité et pour les rapprocher de lui », que « tous deviendront parfaits », que « l’esprit peut rester stationnaire, mais ne rétrograde pas », que « les esprits qui ont suivi la route du mal pourront arriver au même degré de supériorité que les autres, mais les éternités (sic) seront plus longues pour eux » (1).

1 – Le Livre des Esprits. pp. 49-53.

C’est par la « transmigration progressive » que s’effectue cette marche ascendante : « La vie de l’esprit, dans son ensemble, parcourt les mêmes phases que nous voyons dans la vie corporelle ; il passe graduellement de l’état d’embryon à celui de l’enfance, pour arriver par une succession de périodes à l’état d’adulte, qui est celui de la perfection, avec cette différence qu’il n’a pas de déclin et de décrépitude comme dans la vie corporelle ; que sa vie, qui a eu un commencement, n’aura pas de fin ; qu’il lui faut un temps immense, à notre point de vue, pour passer de l’enfance spirite (sic) à un développement complet, et son progrès s’accomplit, non sur une seule sphère, mais en passant par des mondes divers.
La vie de l’esprit se compose ainsi d’une série d’existences corporelles dont chacune est pour lui une occasion de progrès, comme chaque existence corporelle se compose d’une série de jours à chacun desquels l’homme acquiert un surcroît d’expérience et d’instruction. Mais, de même que dans la vie de l’homme il y a des jours qui ne portent aucun fruit, dans celle de l’esprit il y a des existences corporelles qui sont sans résultat, parce qu’il n’a pas su les mettre à profit… La marche des esprits est progressive et jamais rétrograde ; ils s’élèvent graduellement dans la hiérarchie et ne descendent point du rang auquel ils sont parvenus. Dans leurs différentes existences corporelles, ils peuvent descendre comme hommes (sous le rapport de la position sociale), mais non comme esprits » (1).

1 – Le Livre des Esprits, pp. 83-85.




Voici maintenant une description des effets de ce progrès :

« A mesure que l’esprit se purifie, le corps qu’il revêt se rapproche également de la nature spirite (sic). La matière est moins dense, il ne rampe plus péniblement à la surface du sol, les besoins physiques sont moins grossiers, les êtres vivants n’ont plus besoin de s’entre-détruire pour se nourrir. L’esprit est plus libre et a pour les choses éloignées des perceptions qui nous sont inconnues ; il voit par les yeux du corps ce que nous ne voyons que par la pensée. L’épuration des esprits amène chez les êtres dans lesquels ils sont incarnés le perfectionnement moral. Les passions animales s’affaiblissent, et l’égoïsme fait place au sentiment fraternel. C’est ainsi que, dans les mondes supérieurs à la terre, les guerres sont inconnues ; les haines et les discordes y sont sans objet, parce que nul ne songe à faire du tort à son semblable. L’intuition qu’ils ont de leur avenir, la sécurité que leur donne une conscience exempte de remords, font que la mort ne leur cause aucune appréhension ; ils la voient venir sans crainte et comme une simple transformation.
La durée de la vie, dans les différents mondes, paraît être proportionnée au degré de supériorité physique et morale de ces mondes, et cela est parfaitement rationnel. Moins le corps est matériel, moins il est sujet aux vicissitudes qui le désorganisent ; plus l’esprit est pur, moins il a de passions qui le minent. C’est encore là un bienfait de la Providence, qui veut ainsi abréger les souffrances… Ce qui détermine le monde où l’esprit sera réincarné, c’est le degré de son élévation (1)… Les mondes aussi sont soumis à la loi du progrès. Tous ont commencé par être dans un état inférieur, et la terre elle-même subira une transformation semblable ; elle deviendra un paradis terrestre lorsque les hommes seront devenus bons… C’est ainsi que les races qui peuplent aujourd’hui la terre disparaîtront un jour et seront remplacées par des êtres de plus en plus parfaits ; ces races transformées succéderont à la race actuelle, comme celle-ci a succédé à d’autres plus grossières encore » (2).

Citons encore ce qui concerne spécialement la « marche du progrès » sur terre : « L’homme doit progresser sans cesse, et il ne peut retourner à l’état d’enfance. S’il progresse, c’est que Dieu le veut ainsi ; penser qu’il peut rétrograder vers sa condition primitive serait nier la loi du progrès. »
C’est trop évident, mais c’est précisément cette prétendue loi que nous nions formellement ; continuons cependant : « Le progrès moral est la conséquence du progrès intellectuel, mais il ne le suit pas toujours immédiatement… Le progrès étant une condition de la nature humaine, il n’est au pouvoir de personne de s’y opposer. C’est une force vive que de mauvaises lois peuvent retarder, mais non étouffer… Il y a deux espèces de progrès qui se prêtent un mutuel appui, et pourtant ne marchent pas de front, c’est le progrès intellectuel et le progrès moral. 

1 – Rappelons que ce qu’Allan Kardec nomme des mondes, ce ne sont que des planètes différentes, qui, pour nous, ne sont que des portions du seul monde corporel.
2 – Le Livre des Esprits, pp. 79-80.

Chez les peuples civilisés, le premier reçoit, dans ce siècle-ci, tous les encouragements désirables ; aussi a-t-il atteint un degré inconnu jusqu’à nos jours. Il s’en faut que le second soit au même niveau, et cependant, si l’on compare les mœurs sociales à quelques siècles de distance, il faudrait être aveugle pour nier le progrès. Pourquoi n’y aurait-il pas entre le dix-neuvième et le vingt-quatrième siècle autant de différence qu’entre le quatorzième et le dix-neuvième ? En douter serait prétendre que l’humanité est à l’apogée de la perfection, ce qui serait absurde, ou qu’elle n’est pas perfectible moralement, ce qui est démenti par l’expérience » (1).

Enfin, voici comment le spiritisme peut « contribuer au progrès » : « En détruisant le matérialisme, qui est une des plaies de la société, il fait comprendre aux hommes où est leur véritable intérêt. La vie future n’étant plus voilée par le doute, l’homme comprendra mieux qu’il peut assurer son avenir par le présent. En détruisant les préjugés de sectes, de castes et de couleurs, il apprend aux hommes la grande solidarité qui doit les unir comme des frères » (2).

On voit combien le « moralisme » spirite s’apparente étroitement à toutes les utopies socialistes et humanitaires : tous ces gens s’accordent à situer dans un avenir plus ou moins lointain le « paradis terrestre », c’est-à-dire la réalisation de leurs rêves de « pacifisme » et de « fraternité universelle » ; seulement, les spirites supposent en outre qu’ils sont déjà réalisés actuellement dans d’autres planètes.
Il est à peine besoin de faire remarquer combien leur conception des « mondes supérieurs à la terre » est naïve et grossière ; il n’y a pas à s’en étonner, quand on a vu comment ils se représentent l’existence de l’ « esprit désincarné » ; signalons seulement la prédominance évidente de l’élément sentimental dans ce qui constitue pour eux la « supériorité ».

1 – Le Livre des Esprits, pp. 326-329.
2 – Ibid., pp. 336-337.

C’est pour la même raison qu’ils mettent le « progrès moral » au-dessus du « progrès intellectuel » ; Allan Kardec écrit que « la civilisation complète se reconnaît au développement moral », et il ajoute :
« La civilisation a ses degrés comme toutes choses. Une civilisation incomplète est un état de transition qui engendre des maux spéciaux, inconnus à l’état primitif ; mais elle n’en constitue pas moins un progrès naturel, nécessaire, qui porte avec soi le remède au mal qu’il fait. A mesure que la civilisation se perfectionne, elle fait cesser quelques-uns des maux qu’elle a engendrés, et ces maux disparaîtront avec le progrès moral. De deux peuples arrivés au sommet de l’échelle sociale, celui-là seul peut se dire le plus civilisé, dans la véritable acception du mot, chez lequel on trouve le moins d’égoïsme, de cupidité et d’orgueil ; où les habitudes sont plus intellectuelles et morales que matérielles ; où l’intelligence peut se développer avec le plus de liberté ; où il y a le plus de bonté, de bonne foi, de bienveillance et de générosité réciproques : où les préjugés de caste et de naissance sont le moins enracinés, car ces préjugés sont incompatibles avec le véritable amour du prochain ; où les lois ne consacrent aucun privilège, et sont les mêmes pour le dernier comme pour le premier ; où la justice s’exerce avec le moins de partialité ; où le faible trouve toujours appui contre le fort ; où la vie de l’homme, ses croyances et ses opinions sont le mieux respectées ; où il y a le moins de malheureux, et enfin, où tout homme de bonne volonté est toujours sûr de ne point manquer du nécessaire » (1).

Dans ce passage s’affirment encore les tendances démocratiques du spiritisme, qu’Allan Kardec développe ensuite longuement dans les chapitres où il traite de la « loi d’égalité » et de la « loi de liberté » ; il suffirait de lire ces pages pour se convaincre que le spiritisme est bien un pur produit de l’esprit moderne.

Couple bobo, en voie de prolifération....

Rien n’est plus facile que de faire la critique de cet « optimisme » niais que représente, chez nos contemporains, la croyance au « progrès » ; nous ne pouvons nous y étendre outre mesure, car cette discussion nous éloignerait beaucoup du spiritisme, qui ne représente ici qu’un cas très particulier ; cette croyance est répandue pareillement dans les milieux les plus divers, et, naturellement, chacun se figure le « progrès » conformément à ses propres préférences.

1 – Le Livre des Esprits, pp. 333-334.

L’erreur fondamentale, dont l’origine semble devoir être attribuée à Turgot et surtout à Fourier, consiste à parler de « la civilisation », d’une façon absolue ; c’est là une chose qui n’existe pas, car il y a toujours eu et il y a encore « des civilisations », dont chacune a son développement propre, et de plus, parmi ces civilisations, il en est qui se sont entièrement perdues, dont celles qui sont nées plus tard n’ont nullement recueilli l’héritage.
On ne saurait contester non plus qu’il y ait, au cours d’une civilisation, des périodes de décadence, ni qu’un progrès relatif dans un certain domaine puisse être compensé par une régression dans d’autres domaines ; d’ailleurs, il serait bien difficile à la généralité des hommes d’un même peuple et d’une même époque d’appliquer également leur activité aux choses des ordres les plus différents.

La civilisation occidentale moderne est, à coup sûr, celle dont le développement se limite au domaine le plus restreint de tous ; il ne faut pas être bien difficile pour trouver que « le progrès intellectuel a atteint un degré inconnu jusqu’à nos jours », et ceux qui pensent ainsi montrent qu’ils ignorent tout de l’intellectualité véritable ; prendre pour un « progrès intellectuel » ce qui n’est qu’un développement purement matériel, borné à l’ordre des sciences expérimentales (ou plutôt de quelques-unes d’entre elles, car il en est dont les modernes méconnaissent jusqu’à l’existence), et surtout de leurs applications industrielles, c’est bien là la plus ridicule de toutes les illusions. Il y a eu au contraire en Occident, à partir de l’époque qu’on est convenu d’appeler la Renaissance, bien à tort selon nous, une formidable régression intellectuelle, que nul progrès matériel ne saurait compenser ; nous en avons déjà parlé ailleurs (1), et nous y reviendrons à l’occasion.

1 – Voir les premiers chapitres de notre Introduction générale à l’étude des doctrines hindoues.

Quant au soi-disant « progrès moral », c’est là affaire de sentiment, donc d’appréciation individuelle pure et simple ; chacun peut se faire, à ce point de vue, un « idéal » conforme à ses goûts, et celui des spirites et autres démocrates ne convient pas à tout le monde ; mais les « moralistes », en général, ne l’entendent pas ainsi, et, s’ils en avaient le pouvoir, ils imposeraient à tous leur propre conception, car rien n’est moins tolérant en pratique que les gens qui éprouvent le besoin de prêcher la tolérance et la fraternité.

Quoi qu’il en soit, la « perfectibilité morale » de l’homme, suivant l’idée qu’on s’en fait le plus couramment, paraît être « démentie par l’expérience » bien plutôt que son contraire ; trop d’événements récents donnent tort ici à Allan Kardec et à ses pareils pour qu’il soit utile d’y insister ; mais les rêveurs sont incorrigibles, et, à chaque fois qu’une guerre éclate, il s’en trouve toujours pour prédire qu’elle sera la dernière ; ces gens qui invoquent l’ « expérience » à tout propos semblent parfaitement insensibles à tous les « démentis » qu’elle leur inflige.

Pour ce qui est des races futures, ou peut toujours les imaginer au gré de sa fantaisie ; les spirites ont du moins la prudence de ne pas donner, sur ce sujet, de ces précisions qui sont restées le monopole des théosophistes ; ils s’en tiennent à de vagues considérations sentimentales, qui ne valent peut-être pas mieux au fond, mais qui ont l’avantage d’être moins prétentieuses. Enfin, il convient de remarquer que la « loi du progrès » est pour ses partisans une sorte de postulat ou d’article de foi : Allan Kardec affirme que « l’homme doit progresser », et il se contente d’ajouter que, « s’il progresse, c’est que Dieu le veut ainsi » ; si on lui avait demandé comment il le savait, il aurait probablement répondu que les « esprits » le lui avaient dit ; c’est faible comme justification, mais croit-on que ceux qui émettent les mêmes affirmations au nom de la « raison » aient une position beaucoup plus forte ? Il est un « rationalisme » qui n’est guère que du sentimentalisme déguisé, et d’ailleurs il n’est pas d’absurdités qui ne trouvent le moyen de se recommander de la raison ; Allan Kardec lui-même proclame aussi que « la force du spiritisme est dans sa philosophie, dans l’appel qu’il fait à la raison, au bon sens » (1).

Assurément, le « bon sens » vulgaire, dont on a tant abusé depuis que Descartes a cru devoir le flatter d’une façon toute démocratique déjà, est bien incapable de se prononcer en connaissance de cause sur la vérité ou la fausseté d’une idée quelconque ; et même une raison plus « philosophique » ne garantit guère mieux les hommes contre l’erreur. Que l’on rie tant qu’on voudra d’Allan Kardec qui se trouve satisfait lorsqu’il a affirmé que, « si l’homme progresse, c’est que Dieu le veut ainsi » ; mais alors que faudra-t-il penser de tel sociologue éminent, représentant très qualifié de la « science officielle », qui déclarait gravement (nous l’avons entendu nous-mêmes) que, « si l’humanité progresse, c’est parce quelle a une tendance à progresser » ?

Les solennelles niaiseries de la philosophie universitaire sont parfois aussi grotesques que les divagations des spirites ; mais celles-ci, comme nous l’avons dit, ont des dangers spéciaux, qui tiennent notamment à leur caractère « pseudo-religieux », et c’est pourquoi il est plus urgent de les dénoncer et d’en faire apparaître l’inanité.

A suivre... 





5 commentaires:

  1. Merci pour cet article fort instructif, car, en effet, le chemin est constellé de pièges et dès que l'on se pense sur la bonne voie, on est déjà en train de marcher à côté.

    Ce chemin est bien difficile, et, si on met en parallèle cette difficulté et le nombre de gens qui se pensent spirituels, le Mahdi risque de se retrouver bien seul.
    je ressens un peu de tristesse, car la "machine" avance rapidement désormais, combien resteront à ne pas succomber ?
    Et d'ailleurs, arriverais je à ne pas me "faire avoir" par l'ombre, car, on n'est jamais sûr de rien, je crois que c'est carrément ça qui commence m'inquiéter.

    Mais, je sais que cette émotion (peur, inquiétude...) est très mauvaise et contre productive...et je viens de penser que finalement, R.Guénon, n'est pas facile à lire, mais constitue peut être le meilleur rempart pour rester vigilant.

    On nous enlève tout, à mesure : loi sur les fakes news, guerre aux HE...massacre et privatisation de la nature...l'église a totalement trahi désormais, c'est sans équivoque (tu as eu une bonne idée de souligner la présence de ce secrétaire du Vatican à la réunion des bil. cette histoire sent mauvais).

    Par dessus le marché, quand on voit l'esprit de coopération de certains "spiritualistes", qui se la jouent "mystérieux" certainement pour masquer qu'ils ne savent rien et que leur incommensurable orgueil ne les ouvre pas à apprendre quoi que ce soit (ils tournent en boucle sur du grand n'importe quoi qui fasse un peu spirituel et se permettent de prendre les autres de haut), ils ne savent qu'agacer les autres.


    Bon enfin, il faut rebondir.

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    1. "constitue peut être le meilleur rempart pour rester vigilant." Je partage tout à fait ! :-)

      Mais comme tu l'as dit, il faut rester attentifs et ne pas prendre notre interprétation pour une "copie conforme" de son enseignement.
      S’intéresser à la Tradition pour n'y chercher qu'une "confirmation" de certains délires personnels, quitte à la travestir, n'est vraiment pas une bonne idée !
      C'est le Principe ; il faut se "vider" de toutes nos pseudos certitudes avant et ne pas "piocher" dedans au gré de sa fantaisie...

      Pour la tentation de l'AC, demandons l'aide de Dieu et restons humbles en effet ; nul ne peut se prévaloir d'y échapper... :-/

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  2. Je suis conservatrice et fière de ne pas être soi disant progressiste en ces temps agonisants. merci belle Ligeia. tara

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  3. Tu sais, mes certitudes à part encore quelques trucs difficiles à détacher, il ne m'en reste plus beaucoup (pour autant, je n'ai pas pu m'empêcher de mettre mon avis - totalement subjectif- sur les chroniques, ce n'est pas encore publié, peut être que Rorschach ne passera pas cela, ou peut être que si, car, un lieutenant du Madhi en Allemagne, ça m'a achevée).

    Après ces 10 jours passés avec une mourante qui descend lentement la pente, puis avoir entendu l'accueillante me dire qu'elle demanderait au Dr de la sédater (alors qu'elle ne semble souffrir qu'à la mobilisation).
    Or, je ne suis pas vraiment d'accord avec ça (car il y a une autre "intention" derrière la "sédation"), surtout que l'on ne sait pas pourquoi c'est "si long", alors que la patiente ne s'alimente plus (elle refuse).
    Elle ne part pas, il y a une raison que l'on ignore (et la plupart du temps, ouvre grand les yeux et suit très bien ce qui se passe dans la pièce), il ne s'agit pas d'acharnement thérapeutique, puisque aucune machine ne la maintient, donc, c'est purement autre chose qui la retient ou l'empêche de partir.

    Les lobbies pro euthanasie gagnent du terrain, le médical à tout va, profite d'une défaillance du corps, pour subtiliser ce qu'il reste d'âme aux gens, je m'interroge sur le devenir d'une profession qui se prétend "aidante" (ça ne date pas d'hier, mais, à chaque fois un pallier supplémentaire de franchi et je finis par me demander si des métiers aux antipodes de "l'aide" ne sont pas plus "aidants" que ceux qui prétendent s'occuper des autres, avec leurs propres "subjectivités" ou en tout cas, celle qui leur est mise dans le crâne).
    La guerre déclarée par l'agence du médicament (et la grosse machinerie du lobby pharmaceutique et médical) à toute médecine alternative (chasse aux HE, homéopathie, médecine chinoise...).

    Et enfin, sur google + je suis abonnée aussi à "recherche en neuroscience" (en anglais, mais on peut traduire), et les orientations de cette recherche sont tout simplement effrayantes (ils sont en train de jouer à l'apprenti sorcier ou docteur Folamour, avec l'humain).

    Donc :
    Oui, plutôt aborder ces lectures comme on entre dans un bois : un lieu qui n'est pas "à nous" et qu'il faut à la fois respecter et accepter comme c'est.


    Mais me sentant revenue d'à peu près tout ces temps ci (plus une qui semble se prendre pour une hyperboréenne ou une descendante ou quelque chose dans ce goût là, sur Patreon, je ne me sens pas assez "patiente" en ce moment, pour ne pas finir par envoyer une vacherie (et on ne va plus en finir et en plus ce serait nul), alors j'abrège ma présence sur Patreon. Vais attendre d'être capable de passer outre), c'est le moment de revenir à R.Guénon, et en effet, curieusement, c'est un peu plus facile à lire...



    Le tout additionné, je me surprend à me sentir bien en lisant R.Guénon, car, justement, de la même manière que lorsque je pénètre dans les bois, je fais table rase d'à peu près tout.

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    1. D'accord sur l'aspect médical : pas d'acharnement thérapeutique ni "d'aides" à partir non plus...
      Mais bon courage à toi, ce n'est pas une activité simple... :-/

      Sur le reste : je t'envoie un MP mais vois cela comme une aide (involontaire je te l'accorde ! ^ ^) à lutter contre nous-mêmes, la grande guerre contre soi ! ;-)

      Laisse dire, c'est aux fruits qu'on reconnaît l'arbre...

      Pareil ! La lecture de Guénon m'apporte la sérénité :-)

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