Cette étude n'a été incluse dans aucun des recueils posthumes de l'œuvre de R. Guénon : le travail fut écrit en 1921 pour La Revue de Philosophie, mais il n'y fut pas publié, ayant paru finalement dans les Etudes Traditionnelles (nos 429 a 431, Janvier-Juin 1972) par M. Vâlsan, grâce à l'amabilité de l'aîné des fils de l'auteur.
- "La vérité est qu'on ne peut jamais parvenir effectivement à la synthèse en partant de l'analyse ; toute synthèse, au vrai sens de ce mot, est pour ainsi dire quelque chose d'immédiat, qui n'est précédé d'aucune analyse et en est entièrement indépendant, comme l'intégration est une opération qui s'effectue d'un seul coup et qui ne présuppose nullement la considération d'éléments comparables à ceux d'une somme arithmétique ; et, comme cette somme arithmétique ne peut donner le moyen d'atteindre et d'épuiser l'indéfini, il est, dans tous les domaines, des choses qui résistent par leur nature même à toute analyse et dont la connaissance n'est possible que par la seule synthèse." Les Principes du Calcul Infinitésimal.
Source :
Il arrive parfois, plus souvent même qu’on ne le croit communément,
que les théories scientifiques les plus récentes rejoignent, par les
conséquences qu’elles impliquent, certaines conceptions anciennes, généralement
oubliées ou dédaignées pendant l’époque qui précéda immédiatement la nôtre, et
qu’on s’obstine encore trop souvent à ignorer de parti pris.
Ces rapprochements
peuvent sembler étranges à certains esprits, et pourtant c’est là un fait, et
un fait extrêmement important au point de vue de l’histoire dès idées ; si l’on
en tenait compte autant qu’on le devrait, on pourrait être amené à modifier
bien des conclusions. Pour nous, il n’y a pas d’idées véritablement nouvelles
(nous ne parlons que des idées, bien entendu, et non de leurs applications
pratiques), mais ce qui donne l’illusion de la nouveauté et de l’originalité,
c’est que les mêmes idées ont pu, suivant les époques, être présentées sous des
formes extrêmement diverses, pour s’adapter à des mentalités également
différentes ; on pourrait dire que ce n’est pas ce qui est pensé qui varie,
mais seulement la façon de le penser.
C’est ainsi que, par exemple, la moderne
« philosophie des sciences » finit par coïncider à certains égards avec
l’ancienne « cosmologie », bien qu’elle ait un tout autre point de départ et
qu’elle procède par une voie en quelque sorte inverse. Certes, il ne faudrait
pas croire que, en partant des sciences, et surtout des sciences
expérimentales, il soit possible d’atteindre le domaine de la métaphysique pure
; la distance est trop grande et la séparation est trop profonde ; mais on peut
du moins pénétrer jusqu’à un certain point dans le domaine intermédiaire entre
celui de la métaphysique et celui de la science au sens ou l’entendent les
modernes, domaine qui était dans l’antiquité et au moyen âge, comme il l’est
encore pour les Orientaux, celui de ce que nous appellerons les « sciences
traditionnelles ».
Ces sciences étaient traditionnelles surtout en ce qu’elles avaient,
directement ou indirectement, un fondement d’ordre métaphysique, en ce qu’elles
n’étaient en somme qu’une application des principes métaphysiques à tel ou tel
point de vue plus ou moins spécial, et ce cas était notamment celui des
spéculations cosmologiques ; il n’en est aucunement de même pour les
conclusions philosophiques tirées des sciences actuelles, mais la coïncidence,
quand elle se produit, n’en est que plus remarquable.
Le point de vue des
anciens était essentiellement synthétique ; celui des modernes, au contraire,
apparaît comme analytique, et, s’il est susceptible de donner partiellement les
mêmes résultats, ce n’est que par une voie beaucoup plus longue et comme
détournée ; les conclusions en acquièrent-elles du moins plus de rigueur et de
sûreté ? On le croit d’ordinaire, en raison du prestige qu’exerce sur les
esprits la science dite positive ; cependant, il nous semble que l’origine
inductive des conceptions dont il s’agit leur communique un caractère qui ne
peut être que celui de simples hypothèses, alors que, dans l’autre cas, elles
participaient de la certitude qui est inhérente à la métaphysique vraie ; mais
celle-ci est devenue tellement étrangère à l’intellectualité occidentale
moderne que, pour justifier cette assertion, il nous faudrait entrer dans de
longs développements.
Peu importe d’ailleurs ici, car notre intention n’est
point de rechercher présentement la supériorité de l’un ou de l’autre des deux
points de vue, mais seulement de signaler quelques-uns de ces rapprochements
auxquels nous avons fait allusion en premier lieu, et cela à propos du récent
livre de M. Emile Lasbax : Le problème du mal [1], qui contient des vues
particulièrement intéressantes sous ce rapport.
Ce livre nous apparaît comme l’expression d’un très louable effort
pour se dégager des cadres assez étroits de la philosophie classique, qu’on a
grand tort de qualifier parfois de « traditionnelle », puisque, issue
principalement de la « révolution cartésienne », elle s’est présenté dès son
origine comme l’effet d’une rupture avec la tradition, on se rapproche donc de
celle-ci, dans une certaine mesure, quand on s’éloigne de cette philosophie
classique, et même dès qu’on se rend compte que la façon spéciale dont elle
pose et traite les questions est loin d’être la seule possible.
C’est là,
précisément, ce que M. Lasbax nous parait avoir compris, et peut-être ne le
doit-il pas uniquement au souci de renouveler la philosophie en s’inspirant de
la science, car il n’est pas de ceux qui méprisent le passé d’autant plus
qu’ils l’ignorent davantage ; nous ne saurions le suivre jusque dans ses
conclusions, trop mystiques à notre gré, mais nous n’en sommes que plus à
l’aise pour indiquer, en toute impartialité, le grand intérêt de quelques-uns
des aperçus que contient son ouvrage.
Nous nous permettrons pourtant une observation préliminaire : M.
Lasbax, qui se croit et s’affirme dualiste, l’est-il véritablement ? Il est
permis d’en douter, quand on le voit déclarer, par exemple, que « le dualisme
est une forme d’existence postérieure à l’unité primitive de l’être homogène et
immortel ; l’unité est à l’origine, et la dualité n’est que dérivée,
puisqu’elle résulte de la scission de l’être créé sous l’influence d’une
volonté négative » (p. 372).
Une doctrine pour laquelle la dualité n’est pas
primitive ne saurait être qualifiée proprement de dualisme ; on n’est pas
dualiste par cela seul qu’on admet une dualité, même si l’on se refuse à
réduire l’un de ses termes à l’autre ; il est vrai que, dans ce dernier cas, on
n’est pas moniste non plus, mais cela prouve simplement qu’il y a des
conceptions auxquelles de semblables dénominations ne sont pas applicables : ce
sont celles qui résolvent l’opposition apparente en l’intégrant dans un ordre supérieur.
Il y a des doctrines de ce genre qu’on a l’habitude de dénaturer en les
interprétant dans un sens dualiste, et c’est ce qui arrive notamment pour celle
de Zoroastre, dont les Manichéens n’ont eu, semble-t-il, qu’une compréhension
incomplète et grossière : Ahriman n’est pas « l’éternel ennemi
» d’Ormuzd, et il ne suffit pas de dire qu’ « il doit être un jour
définitivement vaincu » (p. 11) ; en réalité d’après l’Avesta, il doit
être réconcilié dans l’unité du Principe suprême, appelé Akarana,
mot qui signifie à la fois « sans cause » et « sans action », ce qui en fait
très exactement l’équivalent du « non-agir » de la métaphysique
extrême-orientale, ainsi que du Brahma neutre et « non
qualifié » de la doctrine hindoue. D’ailleurs, ce n’est pas dans ces doctrines
traditionnelles, d’une façon générale, qu’on peut trouver un dualisme
véritable, mais seulement dans l’ordre des systèmes philosophiques : celui de
Descartes en est le type, avec son opposition de l’esprit et de la matière qui
ne souffre aucune conciliation, ni même aucune communication réelle entre ses
deux termes.
Comme nous ne nous proposons pas d’entrer ici dans la discussion du
dualisme, nous nous contenterons de dire ceci : on peut constater dans les
choses, non pas seulement une dualité, mais bien des dualités multiples, et
toute la question est en somme de situer exactement chacune de ces dualités
dans l’ordre d’existence auquel elle se réfère et hors duquel elle n’aurait
plus aucun sens. Maintenant, toutes ces dualités, qui peuvent être en
multiplicité indéfinies, ne sont-elles finalement que des spécifications ou des
modes d’une dualité unique, plus fondamentale que toutes les autres, et qui
revêtirait des aspects divers suivant les domaines plus ou moins particuliers
dans lesquels on l’envisage ? En tout cas, dans l’ordre métaphysique pur, il ne
saurait plus y avoir aucune dualité, parce qu’on est au-delà de toute
distinction contingente ; mais il peut y en avoir une dès qu’on se place au
point de départ de l’existence, même considérée en dehors de toute modalité
spéciale et dans l’extension la plus universelle dont elle soit susceptible.
M. Lasbax se représente la dualité, sous toutes ses formes, comme une
lutte entre deux principes : c’est là une image qui, pour nous, ne correspond
vraiment à la réalité que dans certains domaines, et qui, transportée au-delà
de ses justes limites, risque fort de conduire à une conception tout
anthropomorphique ; on ne le voit que trop quand les deux tendances en présence
sont définies, en dernier ressort, comme l’expression de deux volontés
contraires.
Ce pourrait être là un symbolisme utile, mais rien de plus, et
encore à la condition de ne pas en être dupe ; malheureusement, au lieu
d’assigner simplement au point de vue psychologique sa place dans l’ordre
cosmique, on tend à interpréter celui-ci psychologiquement.
Nous voyons bien la
raison d’une semblable attitude : c’est que le problème est ici posé en termes
de bien et de mal, ce qui est un point de vue tout humain ; il en était déjà
ainsi pour Platon lorsque, au Xe livre des Lois, il envisageait deux « âmes du
monde », l’une bonne et l’autre mauvaise.
C’est encore la même raison qui fait
exagérer l’opposition entre les deux principes ou les deux tendances, au
détriment de ce qu’on peut appeler leur complémentarisme : S’il s’agit de bien
et de mal, on ne peut évidemment parler que de lutte et d’opposition ; et M.
Lasbax va jusqu’à déclarer que, « à vrai dire, la complémentarité n’est qu’une
illusion », et que « c’est sur l’opposition qu’il convient de mettre l’accent »
(p. 369).
Pourtant, si l’on se dégage des considérations morales, l’opposition
n’existe que dans le domaine spécial de la dualité envisagée, et, du point de
vue supérieur où elle est résolue et conciliée, ses deux termes ne peuvent plus
se présenter que comme complémentaires ; c’est donc plutôt l’opposition qui
nous apparaît comme illusoire, ou du moins comme appartenant à un degré moins
profond de la réalité.
Là est une des grandes différences entre la position de
M. Lasbax et celle des anciennes doctrines traditionnelles : c’est que
celles-ci ne se préoccupaient point de fonder des « jugements de valeur » ; et,
pour nous, de tels jugements n’ont de sens et de portée que pour l’être même
qui les formule, parce qu’ils n’expriment que de simples appréciations purement
subjectives ; nous nous tiendrons donc en dehors de ce point de vue de la «
valeur », autant que nous le pourrons, dans les considérations qui vont suivre.
[1] 1 vol. in 8º de la Bibliothèque de philosophie contemporaine ; F.
Alcan, Paris, 1919.
Le point de vue des anciens était essentiellement symbolique.
RépondreSupprimerLe point de vue des modernes est essentiellement rationnel.
C'est incomplet des deux côtés. Rationaliser le symbolique, symboliser le rationnel, voilà la Voie.
La synthèse véritable se réalise entre le rationnel et le symbolique. René Guénon a fourni les moyens de repasser au symbolisme en partant du rationnel acquis (voir la tournure de son exposé, très méthodique, très rationnel). Son successeur, le Premier Réveillé, repart de la synthèse qu'il a réalisée dans son esprit entre rationnel et symbolique pour cette fois appliquer des symboles adéquats au rationnel. Cela réforme le Monde.
Toujours sur la dualité et s'agissant de la manière dont se structure l'Univers, il est possible de se le représenter de manière primaire comme une série de sphères concentriques. Au centre, nous « situons » l’Être, le Centre Suprême, le Principe. Chaque sphère successive s'organisant autour de ce Centre représente ici un Monde : tout notre « univers », tout notre espace si l'on veut, n'est qu'une de ces Sphères. La Sphère suivant la nôtre représente un autre « univers » soumis à des conditions différentes des nôtres, dont on ne peut rien dire mais que l'on peut comprendre par le symbolisme, l'analogie et ce schéma rationalisé.
Chaque Sphère successive procède de la précédente, à partir de tout ce qui a été rejeté par celle-ci. La Sphère suivante représente le « Pas suivant de Dieu » dans son expansion créatrice continue au sein de Lui-même et par Lui-même, sans Altération de son Infinité.
Chaque Sphère a sa « thématique » propre. La nôtre est à l'évidence celle de la dualité. Il s'agit pour le Centre Suprême de régler la question de la dualité. Ainsi, de manière logique, notre « univers » est la Première Sphère autour du Centre Suprême. Nous sommes au plus proche de Lui. La thématique de la Seconde Sphère sera le Quaternaire, ce qui est le Symbolisme de la Croix.
La Première Sphère réalisée appuiera par son activité incessante les êtres de la Seconde Sphère. Elle leur enseignera en quelque sorte, Elle les guidera. De manière réciproque, puisque le Paradis aura été créé dans la Première Sphère, tout malheur, toute souffrance qui auraient dû être subis par les êtres réalisés de cette Première Sphère seront endossés par les êtres de la Seconde Sphère jusqu'à Réalisation de celle-ci. De Sphère en Sphère, le Nombre symbolique augmente : 2, 4, 6, 8, etc. Les nombres impairs symbolisent les « strates intermédiaires » entre les « univers ». Ce sont les Enfers éternels pour certains êtres, dont la fonction est d'« amortir » les souffrances envoyées d'une Sphère vers les suivantes, en une sorte d’Écho (la Nymphe qui fut rejetée par Narcisse...).
C'est le sens principal du sacrifice de Jésus Christ qui est l'Annonciateur, le Symbole de la destinée des êtres qui vont bientôt être tués dans la Première Sphère pour être envoyés dans la Seconde ou l'intermédiaire, d'où l'un des sens de l'expression « Second Avènement », qui permet aussi de déterminer la nature d'Issa advenant à la Fin du Cycle).
https://www.youtube.com/watch?v=Q606Eg6ZcZ8
Pas tout à fait d'accord...
Supprimer"Le point de vue des anciens était essentiellement symbolique.... C'est incomplet des deux côtés."
Non je ne crois pas car seul le symbolisme peut exprimer ce qui ne peut pas être « traduit en mots ».
C’est lui qui rassemble tous les niveaux de compréhension et en ce sens il ne peut être « incomplet » puisqu’il n’est pas limité...
C’est aussi le symbolisme qui fait le lien entre les différentes traditions non seulement au niveau « horizontal », en permettant de retrouver un symbolisme universel identique pour toutes, mais aussi au niveau « vertical » par delà le temps et les civilisations.
Pour la représentation « schématisé » j’envisage plutôt une sphère et son noyau. La descente cyclique particularise de plus en plus cette sphère (l’Œuf du Monde) pour finir par la « transformer » (façon de parler puisque ce n’est qu’une illusion) en un cube symbolisant l’état du monde moderne.
Partant de la forme la plus universelle incluant toutes les « possibilités » mais sans être limitée à aucune, le monde finit dans ce cube ultra particularisé et limité.
Du mal avec ton approche par les sphères.... Je ne dis pas qu’elle est injustifiée mais elle ne m’est pas familière. J’utilise plutôt la différentiation des états multiples et des domaines :
Domaine informel : états extra-individuels et supra-individuels.
Domaine formel/individuel : états subtils et états grossiers.
On peut aussi peut-être utiliser le symbolisme de la caverne de Platon pour mieux se comprendre. :-)
https://lapieceestjouee.blogspot.com/2018/11/platon-le-mythe-de-la-caverne.html
Libre à toi de ne pas croire.
SupprimerLe symbolisme est par nature limité puisqu'il s'agit d'une expression. S'il n'est pas limité quantitativement, il l'est qualitativement, étant incapable d'exprimer l'Infini tel quel qu'Il est.
Le rationnel correspond à la structure, à la pensée organisatrice. Tout symbole a une structure donnée, il a par nécessité une perspective rationnelle.
S'agissant du lien entre les traditions, observe que les symboles mathématiques, physiques, etc. sont unifiés entre les pays. Si ces symboles sont à réformer (symboliser le rationnel), il demeure qu'ils fournissent une base à la Réforme intégrale, un support. Tout est Un, tout se correspond.
Il est possible de recourir à différents ordres de symbolisme pour se figurer l'Univers. Je ne faisais que présenter l'un de ces ordres (il est possible aussi par exemple de ne se figurer notre « univers » que comme un point traversé par un Rayon « émanant » du Centre Suprême : le parcours de ce Rayon symbolise alors l'éloignement graduel du Centre que connaissent les différentes Sphères créées par succession logique).
Concernant la représentation que tu suggères, elle est vraie à un échelon très relatif : elle correspond à la Première Sphère. En effet, une « sphère » dont le rayon n'a pas de fin n'a même plus la forme d'une sphère. La forme se dissout dans l'Infinissable. Maintenir l'univers comme une stricte sphère est nier l'Infinissable.
Concernant le passage à la forme cubique, il s'agit d'une programmation opérée par la divinité à destination de certains êtres pour qu'ils et elles effectuent leur mission, leur fonction. Les sphères célestes ne prendront jamais la forme d'un cube, par exemple : l'Univers ne ment pas, son symbolisme est vrai.
Cette forme cubique que tu évoques finit par ressembler à un dé : Alea jacta est. Ceci correspond à l'introduction du « hasard » dans les conceptions de certains humains. Le « hasard » n'est qu'un mot commode pour traduire leur ignorance des causes complètes d'un phénomène. Je te rappelle que l'« Androgyne primordial » (dualité...) est représenté par une sphère. Comme Il symbolise la Réalisation spirituelle, l'accord des deux complémentaires, c'est cette forme qui prévaut chez ceux et celles qui se maintiendront dans la Première Sphère. Comme il s'agit de couples de polarités, à la Fin du Cycle, chez ceux et celles qui auront Réalisé, cet Androgyne se présente comme deux sphères accolées. Cette forme est une vue tridimensionnelle du symbole de l'Indéfini : ∞.
C'est normal que tu sois un peu perturbée par le symbolisme des Sphères que j'ai employé : il s'agit du stade suivant de l'avancée spirituelle de l'être humain. Une nouvelle Connaissance à méditer et acquérir. Ce symbolisme exprime la Réalisation des Premiers Réveillés s'apprêtant à mettre Fin au Cycle.
SupprimerPour revenir sur les notions d'informel et de formel/individuel, employées par René Guénon, voici comment les comprendre : comme nous sommes dans la Première Sphère, l'Informel se réfère au Noyau, au Principe Suprême. En effet, la forme est la limite quelle qu'elle soit, comme nous le dit Guénon. Qu'est-ce qui pourrait être sans forme, si ce n'est le Centre, le Point Unique ? De même, une fois le corps spiritualisé, l'état grossier et l'état subtil ne sont plus distincts l'un de l'autre. Moyens pédagogiques, ensuite la synthèse.
Oui, d'accord pour le mythe de la caverne de Platon : mythe très puissant et pertinent, permettant de comprendre de nombreuses idées et histoires. Pour lui donner l'extension requise : ceux et celles qui sortent de la caverne découvrent l'extérieur, qui n'est au fond qu'une nouvelle caverne, aux allures plus vastes que la première. L'échelle ou l'escabeau céleste mène à la Sphère suivante, qui aura aussi son accès à la Sphère suivante, etc. Monter au ciel est ainsi participer à la formation de « l'univers » suivant. La « caverne » suivante. Toutes ces notions de cavernes et d'extérieurs ne servent qu'à traduire des relativités, c'est-à-dire un mode d'organisation de la Réalité : rationaliser le symbolisme, symboliser le rationnel.
bonjour, pour la caverne, veux tu dire qu'on ne sort jamais de la caverne? excuse moi, je suis un perdu.
SupprimerSalam. Vois que le symbole de la caverne exprime une relativité, une relation entre deux ou plus éléments. Pour te prendre une image, figure-toi une poupée russe, une poupée gigogne. La plus petite des poupées représenterait ici la caverne de Platon proprement dite, alors que la poupée plus grande qui l'enveloppe représenterait le monde lumineux que celui qui sort de la caverne de Platon découvre.
SupprimerImagine maintenant une troisième poupée gigogne qui envelopperait la seconde : c'est la Sphère suivante, le monde suivant créé par la Divinité, à partir du Centre Suprême. Par rapport à cette Sphère suivante, le monde de celui qui est sorti de la première caverne apparaîtrait comme une caverne. Et ainsi de suite, sans fin. L'Infinissable.
Note : Sur la phrase chez Ror "trop peu le site sans avoir compris réellement de quoi il parle"
RépondreSupprimerCela doit plutôt vouloir dire « Trop de gens le cite sans avoir compris de quoi il parle » ou « il y en a peu qui le cite en l’ayant vraiment compris ».
Peu m'importe la "forme" et les fautes... mais attention quand c'est la signification qui est carrément inversée.
La lecture de Guénon ne supporte pas de telles approximations ; là est l'écueil quand on se laisse submerger par ses "passions".