jeudi 26 juillet 2018

Opposition des anges et chute de l’homme – Charles-André GILIS - Partie 1


Ce livre de M. Gilis n'est pas disponible sur Internet ; c'est donc une recopie du chapitre que j'ai faite du chapitre pour le partager ici.


Vous pouvez vous procurer l'ouvrage papier ici :
Le Turban noir

Si vous notez des fautes de frappe, n'hésitez pas à me les signaler... :-)





« Et lorsque ton Seigneur a dit aux Anges : « Je vais établir sur la Terre un Calife », ils dirent : « Vas-tu y établir quelqu’un qui va mener la corruption et répandre le sang, alors que nous, nous proclamons Ta transcendance par Ta propre Louange, et que nous proclamons Ta sainteté ? » Il dit : « Je sais, Moi, ce que vous ne savez pas. »
Et Il enseigna à Adam tous les Noms. Ensuite, Il  présenta les êtres (1) aux Anges et leur dit : « Faites-moi connaître les Noms de ceux-ci, si vous êtes véridiques ! » (2). Ils dirent : »Gloire à Ta transcendance ; nous n’avons pas de science si ce n’est ce que Tu nous as appris. C’est Toi qui es le Savant, le Sage ». »  (Coran 2, 30-32)

Ces versets rapportent l’hostilité des Anges au Califat d’Adam. Il ne s’agit plus d’une méconnaissance de l’excellence inhérente à la constitution terrestre de l’homme ou, tout au moins, d’un refus d’en accepter les conséquences, mais bien d’une opposition à sa fonction et à l’autorité qui y est attachée.

1 - Littéralement : Il les présenta. Cette traduction entraînerait un contresens car l’on comprendrait alors qu’il s’agit des Noms alors que le pronom hum (=les) se rapporte aux êtres qu’ils désignent. Selon Ibn Arabî, ces êtres sont les supports formels des Epiphanies divines (cf. Futûhât, chap. 73, Question 45 du Questionnaire).
2 – Cf. ibid., chap. 317.

Si étroitement liées qu’elles soient, les deux questions sont cependant bien distinctes selon l’interprétation d’ensemble donnée par Ibn Arabî, ne serait-ce qu’en raison du fait que cette opposition est manifestée uniquement par ceux des Anges qui avaient obéi à l’Ordre divin initial et accepté de se prosterner devant Adam.
Néanmoins, leur obéissance était demeurée aveugle, car elle n’impliquait pas la perception de la Science et de la Sagesse divines qu’Allâh va, précisément, les obliger à reconnaître. Du reste, la nature « grossière » et composite de l’homme comportait effectivement les dangers pressentis par les Anges ; leur erreur était de considérer uniquement son aspect extérieur, le seul que, par miséricorde pour eux (2), le Très-Haut leur avait dévoilé jusque-là.

L’excellence ignorée des Anges réside dans la qualification et la qualité intérieure de l’homme, décrites, soit comme étant celles de la Dignité divine, soit comme étant dues à la création « selon la Forme » (3). La Dignité divine fait référence à l’Identité Suprême.

Au chapitre 340 des Futûhât, le Cheikh al-Akbar s’adresse à Dieu en disant des Anges : « Ils ont ignoré Ton Degré (manzilata-Ka), bien qu’ils Te célèbrent sans cesse (4) ; Tu leur dis : « Je vais établir sur la Terre un Calife » et ils s’opposent à Toi en cela ! ».

Le Califat est considéré ici comme la manifestation du Degrés divin comme tel. Les Noms et la Forme se rapportent, quant à eux, à la réalisation synthétique de l’Homme Parfait : les Noms, du fait qu’Adam reçoit la totalité de la Science qui leur correspond (5) ; la Forme, du fait de sa création « parles deux Mains divines » (6). 
Celles-ci sont envisagées, tantôt selon une perspective « verticale », et elles symbolisent alors l’immanence (tashbîh) et la transcendance (tanzîh) ; tantôt selon une perspective « horizontale », le Cheikh passant de l’idée d’une création « par les deux Mains » à celle d’une création « entre les deux Mains » (bayna yaday-Hi) (7) : celles-ci représentent alors les deux « pôles » de la manifestation universelle et sont mises en correspondances avec les lettres Kâf et Nûn qui composent le vocable de l’Ordre divin existenciateur Kun ! (Sois !).
Le fait que l’expression bayna yaday désigne aussi « ce qui est devant » indique que le Très-Haut, par cette image, est considéré en tant qu’Il est « tourné » vers la manifestation, ce qui évoque l’aspect « providentiel » et « préservateur » du Califat (8).

2 - Cf. Ibid., Chap. 317
3 – Cf. le début de la réponse à la Question 40 du Questionnaire (Ibid., chap. 73).
4 – Allusion à Cor. 21,20 : « Ils célébrèrent la transcendance divine la nuit et le jour, sans faiblir. »
5 – Avec cette réserve qu’il s’agit uniquement des « Noms divins correspondant aux essences principielles des êtres manifestés dans le monde (haqâ’iq al-akwân) ; y compris celles des Anges, ce que ces derniers ignoraient. » (Ibid., Question 45 du Questionnaire.)
6 – Ibid., chap. 73, partie introductive.
7 – Ibid., question 40.
8 – Sur l’attribution à Dieu des aspects principiels évoqués par les dimensions « devant » et « derrière », cf. Marie en Islam, chap. III.

Tout ceci illustre un enseignement essentiel, à savoir que, si la réalisation de l’Homme Universel comprend nécessairement les états « angéliques » ou supra-individuels, elle ne peut en aucune façon être considérée comme un angélisme.

Le Cheikh al-Akbar s’exprime sur ce sujet avec une certaine dureté :

« Lorsque le Très-Haut me donna la faculté de contempler directement les Anges Gardiens (hafaza), cette contemplation me fut pénible, contrairement à la contemplation de Dieu. Je ne cessai de demander à Dieu qu’Il me les cache à nouveau, de telle manière que je ne puisse plus ni les voir ni leur parler. Allâh me l’accorda et les déroba à mon regard. Si la contemplation de Dieu ne m’est pas pénible, c’est parce qu’Il est Lui-même auprès de la contemplation que le serviteur a du Très-Haut, son Seigneur : il Le contemple à la fois comme Contemplant et Contemplé.
Il n’en va pas de même pour la contemplation de l’Ange, car (l’homme) le voit nécessairement comme un étranger ; même dans le cas où « Dieu est son regard » (9), ce qui augmenterait encore son sentiment d’être en face d’un être  étranger, et par conséquent son malaise, car il ne convient pas à l’Ange de surveiller Allâh. L’Ange surveille ; ce faisant, il est nécessairement voilé à l’égard d’Allâh le Très-Haut : il ne Le perçoit pas comme étant la qualification même de son Serviteur, car, s’il Le voyait ainsi, il ne lui serait plus possible de le surveiller.
Le serviteur qui est dans ce cas ne peut échapper à la contemplation de l’Ange ; c’est uniquement lorsqu’il se soustrait à la perception sensible et qu’il se retire dans son « secret », seul avec son Seigneur, qu’il peut dicter à l’Ange ce qu’il lui plaît de lui dicter car « Allâh est le Surveillant (raqîb) de toute chose » (Cor. 33,52) (10). »

9 – Allusion à un hadith bien connu.
10 – Futûhât, chap. 545.


Le Cheikh précise encore, par référence plus directe au Califat d’Adam :
« Dieu nous a créés de terre (turâb) et cette terre est tirée de la Terre (ard) (11) qu’Allâh a faite « très-humble » (12). L’adoration, c’est l’humilité. Nous sommes donc, nous les hommes (13), fondamentalement les très-humbles : nous ne ressemblons pas à ceux qui ont été créés d’une lumière procédant directement de la Lumière (divine) (14)... :  la lumière, qui est « glorieuse » (‘izza), ne comporte pas cette humilité (15). »

Dés lors, l’opposition des Anges au Califat d’Adam leur vaut ces reproches du « plus grand des Maîtres » (16) :
« Ils ont dit : « Nous, nous proclamons Ta transcendance par Ta propre Louange et nous proclamons Ta sainteté. » Par ces paroles, ils se sont déclarés purs eux-mêmes et ont discrédité le Calife d’Allâh sur Sa Terre, alors qu’ils n’avaient pas à le faire ! Par là, tu peux savoir que personne au monde « ne donne à Allâh Sa juste valeur » (17) puisque les Anges sont les êtres les plus savants au sujet d’Allâh et du respect qui convient à Sa majesté. Pourtant, ils ont dit : « Vas-Tu y établir quelqu’un qui va y semer la corruption ? » alors que, dans un tel contexte, l’interrogation ne pouvait convenir qu’à un supérieur s’adressant à un inférieur (18) ! »

En demandant des comptes à Dieu à propos d’Adam, les Anges oubliaient qu’ils appartenaient eux-mêmes à l’ordre naturel (tabî’a) ; sans quoi, d’ailleurs, il leur aurait été impossible de s’opposer à Lui en quoi que ce soit. Ce n’est rien d’autre que cette appartenance qui explique leur « jalousie » à défendre la Fonction divine, ainsi que les disputes du Plérome Suprême (19).


11 – Sur la différence entre ard et turâb, cf. supra, chap. XVII, note 7.
12 – Dhalûlan ; référence à Cor. 67,15. Voir aussi, supra, p. 131.
13 – Sous-entendu : l’adorateur (‘âbid), c’est le serviteur (‘abd) et le serviteur, c’est l’homme.
14 – C’est-à-dire les Anges.
15 – Futûhât, chap. 355.
16 – Qui affirme, par là même, son propre degré de réalisation.
17 – Allusion à Cor. 6, 91 ; 22, 74 ; 39, 67.
18 – Futûhât, chap. 360.
19 – Cf. Ibid., chap. 290 et 306 ; par référence à Cor. 38, 69.

Les Noms divins de signification opposée sont reflétés dans ces dernières (20) tout autant que la nature individuelle du père des hommes. C’est pourquoi l’ « opposition des Anges à la seigneurie divine sous couvert de défense et de respect » (21) sera sanctionnée par Dieu qui, au cours de la  bataille de Badr, fera descendre les Anges pour secourir les musulmans très inférieurs en nombre face à leurs ennemis et les obligera, dans cette circonstance, à verser le sang humain.

Selon Ibn Arabî, ces Anges, au nombre de cinq mille (22), « étaient ceux qui avaient dit à propos d’Adam : « Vas-Tu y établir quelqu’un qui va y semer la corruption et répandre le sang ? », ou tout au moins une partie d’enter eux » (23). Le Très-Haut les contraignit ainsi à faire eux-mêmes ce qu’ils avaient reproché à Adam, et ils obéirent à l’Ordre divin.
Tout comme l’opposition des Anges, la chute de l’homme est liée à l’établissement du Califat sur la Terre, qui est une « descente » divine. L’intégration initiatique de tous les modes possibles de la Science sacrée implique la connaissance distinctive du bien et du mal.

A ce point de vue, la désobéissance d’Adam prend une valeur positive ; d’une part, parce que la manifestation de l’intégralité des Noms divins comprend nécessairement les « Noms de pardon » qui impliquent l’existence d’une faute, comme al-Ghaffâr « Celui qui pardonne universellement », al-Ghafûr « Celui qui pardonne totalement », ou encore Ghâfir adh-dhanb « Celui qui pardonne le péché » (24) ; d’autre part, parce que cette désobéissance est elle-même, sous un certain rapport, une marque de l’excellence d’Adam sur les Anges :

« Le Très-Haut a dit au sujet des Anges : « Ils ne désobéissent pas à Allâh en ce qu’Il leur ordonne » (Cor. 66, 6), et au sujet du Calife auquel Il enseigna tous les Noms : 

« Et Adam désobéit à son Seigneur et erra » (Cor. 20, 121) : Il l’a qualifié par la désobéissance.
Il en résulte que l’Ange est plus excellent dans la conformité à l’Ordre d’Allâh et que le Calife, l’Homme, est plus savant en ce qui concerne les Noms divins. En effet, le Calife n’en est pas véritablement un s’il ne manifeste pas (les attributs) qui reviennent de droit à Celui qui l’a préposé, au point qu’on lui obéit et qu’on lui désobéit ; sa perfection et son excellence résident dans la qualité synthétique. L’Ange l’emporte (sur l‘Homme) sous un ou deux aspects, mais sans posséder l’excellence inhérente à la synthèse : la Forme (selon laquelle Adam a été créé) implique la synthèse, sinon elle ne serait pas semblable (à la Forme divine) (25). »

20 et 21 – Ibid., chap. 154.
22 – Cf. Cor. 3, 125.
23 – Futûhât, chap. 154.
24 – Cf. Ibid, chap. 558.
25 – Ibid., chap. 358. L’Homme Universel, en tant qu’il est le Serviteur parfait, est préservé de toute faute. Toutefois, la qualité synthétique attachée à son Califat fait qu’il réunit en lui, non seulement la totalité des Noms divins, mais aussi l’ensemble des « vérités essentielles » (haqâ’iq)  et des conditions existentielles des êtres qui constituent l’univers.
La même doctrine s’applique aux rapports de l’Envoyé divin (rasûl) et de la communauté spécifique concernée par sa Mission. Ceci explique que, dans le verset « Pour qu’Allâh te pardonne ce qui a précédé de ton péché (dhanbi-ka) et ce qui a suivi » (Cor. 48, 2), le terme dhanbi-ka doive être compris, non pas comme se rapportant aux péchés du Prophète – sur lui la Grâce et la Paix divines ! – mais bien à ceux de sa communauté (cf. Emir Adb al-Qâdir, Kitâb al-Mawâqif, Mawqif 205).
Dans le cas d’Adam, le caractère purement formel de sa désobéissance est exprimé par le fait qu’elle est décrite par Allâh comme un oubli, et non comme le résultat d’une résolution mauvaise (cf Cor. 20, 115).


Fin de la partie 1....




7 commentaires:

  1. Salut Ligeia.
    Merci pour cet article.
    Cependant, il va me falloir un coup de pousse, comme d'habitude, pour comprendre :)

    Merci

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Salut à toi :-)

      Tu as lu la seconde partie aussi ?

      Il m'a fallu du temps et de la méditation pour en comprendre une petite partie... et l'interprétation personnelle reste toujours sujette à caution.
      C'est tout le livre en fait qu'il faut lire, il est juste.... magistral et si riche en enseignements ! Mais il n'existe pas sur internet pour l'instant.

      Tu peux poser des questions, j'essaiera d'y répondre... mais garde bien en tête qu'il s'agit de mon interprétation et si "erreur" il y a c'est à moi qu'elles sont dues et en aucun cas à l'auteur ! ;-)

      Supprimer
  2. Merci Ligeia.
    J'ai bien lu la seconde partie.
    Mais voilà où je coince: "la désobéissance d’Adam prend une valeur positive".
    Ca chamboule toute le paradigme que je me suis construit, celui qui considère que dieu était en colère contre cette désobéissance.

    Merci

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Mohamed et merci d’avoir pris la peine de lire :-)

      C’est là un des points essentiels en effet qui ressort de ce texte.

      Tu peux déjà trouver une partie de la réponse dans cette phrase : « Dans le cas d’Adam, le caractère purement formel de sa désobéissance est exprimé par le fait qu’elle est décrite par Allâh comme un oubli, et non comme le résultat d’une résolution mauvaise (cf Cor. 20, 115). »

      Ce qu’il nous est difficile à comprendre aussi c’est que Dieu n’est pas soumis comme nous au temps (le fait de connaître ce qu’Adam ferait dés sa création) ni à la dualité bien/mal dans laquelle on s’enferme quand on envisage la « faute » d’Adam. L’Unité véritable ne se réalise pas dans un des termes de la dualité, mais seulement là ou la dualité a cessé d’être.

      La descente était nécessaire pour que Adam atteigne une science complète notamment pour ce qui est des Noms divins de miséricorde, inconnus des Anges. Sans cette épreuve, il ne pouvait pas en avoir la connaissance effective. Je crois que les « fautes » sont ainsi nécessaires dans un certain sens ; en tous cas, c’est ainsi que je comprends les références suivantes :

      « Au chapitre 74 des Futûhât, Ibn Arabî tire de ce verset (Cor. 7, 23) un enseignement initiatique caractéristique des « Connaissants de type adamique » selon lequel le repentir (tawba) implique uniquement la reconnaissance des fautes, accompagnée d’une demande adressée à Allâh de ne plus en commettre de pareilles, non la résolution de ne plus en commettre car celle-ci « serait, à tous les points de vue, la marque d’une inconvenance à l’égard d’Allâh » et une méconnaissance de Son Décret existentiateur. »

      Ainsi que cette remarque : « Sache que le croyant s'expose en ce bas-monde à beaucoup d'épreuves parce que Dieu aime le purifier afin qu'il retourne vers Lui pur et purifié de la souillure des infractions que Dieu décrète à son encontre dans le bas-monde. Ainsi, le croyant ne cesse d'être éprouvé dans l'ensemble de ses états. En effet, il est établi à ce sujet que l'Envoyé de Dieu a dit : "Le croyant est semblable à une tige de blé, tantôt le vent la fait plier et tantôt il la redresse et ainsi peut-elle se développer et grandir". »

      L’Homme doit être soumis à la tentation et s’en « extraire » pour réaliser pleinement son état « selon la Forme » ; c’est une tentation immense pour l’homme individuel de se croire pour cette raison (la création selon la Forme) l’égal de Dieu mais c’est bien ce à quoi Dieu nous a exposé pour « savoir » si nous resterions en parfaite obéissance et servitude envers Lui une fois sur Terre et non plus dans Sa proximité immédiate. Dans une certaine mesure et à un certain niveau Dieu autorise Satan à agir pour tester sa création.

      Supprimer
    2. (suite)
      Et c’est là le rôle de tentateur que joue Iblîs pour montrer à Dieu qu’il avait raison de ne pas se prosterner devant Adam :

      « Parmi les plus grandes séductions au moyen desquelles Allâh a soumis l’homme à la tentation, il y a le fait de lui avoir fait savoir qu’Il l’avait créé selon Sa Forme ; et cela, afin de voir s’il garderait à l’esprit sa servitude et sa contingence ou si, au contraire, il tirerait vanité du degré éminent attaché à cette Forme.... prends donc garde à toi-même, car la tentation qui découle de l’ampleur est pire que celle qui provient de la gêne et de l’étroitesse. »
      « les Jinns et les Hommes ont seuls la possibilité de désobéir à Dieu. La désobéissance de l’homme est la pire de toutes, car elle s’accompagne d’une prétention à la divinité, alors que les Jinns désobéissent à Dieu uniquement parce qu’ils prétendent être meilleur que les hommes : « Iblîs dit à l’homme : sois mécréant !... » mais, quand il le devint, il dit : « ... quant à moi, je crains Allâh le Seigneur des mondes » (Cor. 59, 16). »

      C’est là aussi pour moi une découverte que j’ai faite : Iblîs craint malgré tout le Seigneur ; ce qu'il veut c'est prouver à Dieu qu'Il avait tort de lui demander de se soumettre à cette créature d'argile et que lui-même était meilleur que l’homme. « Puisque Tu m'as mis en erreur, dit [Satan], je m'assoirai pour eux sur Ton droit chemin, puis je les assaillerai de devant de derrière, de leur droite et de leur gauche. Et, pour la plupart, Tu ne les trouveras pas reconnaissants." (Cor. 7 ; 16-17)

      Mais ce qu'Iblîs ne veut ou ne peut pas comprendre c'est que Dieu SAIT et que malgré tous les défauts de l'humain, cela reste la créature à l'image de Dieu.

      Une dernière chose : Adam devait retourner à son élément d'origine qui est la Terre puisqu'il a été fait par les mains de Dieu dans l'argile alors que les djinns sont faits de feu donc pour eux et en particulier pour Iblis leur séjour terrestre est une punition, par pour Adam :
      « La Terre est l’élément constitutif qui prédomine dans l’homme et le rend digne du Califat : la chute d’Iblîs fut le signe de sa punition et de sa disgrâce ; celle d’Adam, tout au contraire, fut un retour à l’élément dont il avait été créé, ce qui marquait l’accomplissement de la Promesse et de la Faveur divines. »


      Note : toutes les citations sont extraites du livre « Les sept Etendards du Califat » du CA. Gilis.

      J’espère t’avoir un peu aidé en partageant ma compréhension personnelle....
      Et Dieu sait mieux.

      Supprimer
  3. Merci Ligeia pour ce remarquable effort.
    Ton explication m'aide à mieux comprendre.
    Que la bénédiction soit sur toi.

    RépondreSupprimer