Le fichier est téléchargeable en totalité ici : Les hordes de Gog et Magog
Sommaire
I - Présentation générale
II – Les correspondances Asuras – Djinns – Gog et Magog
A - Une position dominante perdue :
B - C’est par décision divine qu’ils sont libérés
C – Les « oiseaux » pour ennemis
III - Des géants et des nains...
A – Les "géants séduits" : Arout et Marout
B – Titan, Atlantide..... et Noé !
C – Nains, Pygmées et Panotii
IV - Concernant la fin des Temps
A – La nature des Gog et Magog
B – Gog et Magog : le « peuple noir » ?
C – Apocalypse 9 et la sortie des Gog et Magog
V – Annexes
Note :
Les paragraphes précédés d’un i sont ceux qui apportent un complément d’informations sur ce dont il est question mais qui ne sont pas directement liés au sujet.
Ce symbole : ¥ indique des « pistes » de recherches que j’espère pouvoir approfondir ; à chacun de voir s’il veut les suivre aussi de son côté ou pas.
I - Présentation générale
(extraits du livre de Charles-André Gilis, Le Maître de l'Or. Voir la référence en note)
« La doctrine des quatre Age de l’humanité était liée dans l’antiquité gréco-latine au symbolisme des métaux : l’or, l’argent, l’airain et le fer. René Guénon a montré que ces Ages correspondaient aux quatre Yugas qui, dans la doctrine hindoue des cycles cosmiques, divisent un Manvantara (ou ère d’un Manu, le Législateur primordial).
Il écrivait à ce sujet en 1937 :
- « D’un Yuga à l’autre, la dégénérescence s’accompagne d’une décroissance de la durée, qui est d’ailleurs considérée comme influençant la longueur de la vie humaine ; et ce qui importe avant tout à cet égard, c’est le rapport qui existe entre les durées respectives de ces différentes périodes. Si la durée totale du Manvantara est représentée par 10, celle du Krita-Yuga ou Satya-Yuga le sera par 4, celle du Trêtâ-Yuga par 3, celle du Dwâpara-Yuga par 2, et celle du Kali-Yuga par 1 (...) La division du Manvantara s’effectue donc suivant la formule 10 = 4+3+2+1, qui est, en sens inverse, celle de la Tétrakys pythagoricienne : 1+2+3+4 = 10 »
Pour ce qui concerne la fin du cycle, les sources traditionnelles apportent quelques nuances. Ainsi Hésiode mentionne une « race divine des héros », ce qui conduit à poser la question de savoir s’il faudrait envisager un cinquième âge qui s’ajouterait aux quatre autres. René Guénon lui-même a écarté cette idée en précisant que « "l’âge des héros" n’est aucun des quatre âges en lesquels se divise le Manvantara, ni un autre âge spécial qui viendrait s’ajouter à ceux-là, mais une simple subdivision [...], il semble bien qu’il se situe dans "l’âge de fer" même, dont il est peut-être comme la première phase, et où il représenterait encore une sorte de reflet des âges précédents ».
Une autre observation de René Guénon datant de 1946, figure dans une lettre adressée à Gaston Georgel :
- « Vous avez sans doute raison d’envisager, au début du Manvantara, une période en quelque sorte indifférenciée, en ce sens tout au moins que la tradition primordiale n’a bien qu’un berceau unique, la région hyperboréenne. C’est moins net pour les races, et je ne crois pas qu’on trouve nulle part d’indications bien précises à cet égard ; peut-être est-il possible cependant d’envisager une certaine correspondance entre la différenciation des races et celle des principales traditions dérivées de la tradition primordiale. (...) En tout cas, elles apparaissent comme liées aux différents continents qui ont disparu dans les cataclysmes survenus successivement au cours du Manvantara (d’où leur correspondance, même géographique, avec les points cardinaux). » (I-1)
« La fin du cycle, pour être pleinement effective, implique que tout ce qui est inclus dans ce cycle disparaît entièrement en tant que manifestation. (...) Tandis que les résultats positifs de la manifestation cyclique sont « cristallisés » pour être ensuite « transmués » en germes des possibilités du cycle futur, (...) ce qui ne peut être utilisé ainsi, c’est-à-dire en somme tout ce qui ne constitue que des résultats négatifs de cette même manifestation, est « précipité » sous la forme d’un caput mortuum, au sens alchimique de ce terme, dans les « prolongements » les plus inférieurs de notre état d’existence, ou dans cette partie du domaine subtil qu’on peut véritablement qualifier d’« infra-corporelle » (I-2)
« Aussi avons-nous parlé de « fissures » par lesquelles s’introduisent déjà et s’introduiront de plus en plus certaines forces destructives ; suivant le symbolisme traditionnel, ces « fissures » se produisent dans la « Grande Muraille » qui entoure ce monde et le protège contre l’intrusion des influences maléfiques du domaine subtil inférieur. Dans le symbolisme de la tradition hindoue, cette "Grande Muraille" est la montagne circulaire Lokâloka, qui sépare le "cosmos" (loka) des "ténèbres extérieures" (aloka).
Dans la tradition islamique, ces « fissures » sont celles par lesquelles pénétreront, aux approches de la fin du cycle, les hordes dévastatrices de Gog et Magog (dans la tradition hindoue, ce sont les démons Koka et Vikoka, dont les noms sont évidemment similaires), qui font d’ailleurs des efforts incessants pour envahir notre monde ; ces « entités », qui représentent les influences inférieures dont il s’agit, et qui sont considérées comme menant actuellement une existence « souterraine », sont décrites à la fois comme des géants et comme des nains, ce qui, suivant ce que nous avons vu plus haut, les identifie, tout au moins sous un certain rapport, aux « gardiens des trésors cachés » et aux forgerons du « feu souterrain », qui ont aussi, rappelons-le, un aspect extrêmement maléfique ; au fond, c’est bien toujours du même ordre d’influences subtiles "infra-corporelles" qu’il s’agit en tout cela. Le symbolisme du « monde souterrain » est double, lui aussi, et il a également un sens supérieur, comme le montrent notamment certaines des considérations que nous avons exposées dans « Le Roi du Monde » ; mais ici il ne s’agit naturellement que de son sens inférieur, et même, peut-on dire, littéralement « infernal ».
Maintenant, c’est-à-dire en ce qui concerne la période que nous pouvons désigner comme la seconde partie des temps modernes, et qui est déjà commencée, les conditions, par rapport à celles de toutes les époques antérieures, sont assurément bien changées : non seulement les «fissures» peuvent de nouveau se produire de plus en plus largement, et présenter un caractère bien plus grave que jamais en raison du chemin descendant qui a été parcouru dans l’intervalle, mais les possibilités de réparation ne sont plus les mêmes qu’autrefois ; en effet, l’action des centres spirituels s’est fermée de plus en plus, parce que les influences supérieures qu’ils transmettent normalement à notre monde ne peuvent plus se manifester à l’extérieur, étant arrêtées par cette «coquille» impénétrable dont nous parlions tout à l’heure.
Où donc, dans un semblable état de l’ensemble humain et cosmique tout à la fois, pourrait-on bien trouver une défense tant soit peu efficace contre les "hordes de Gog et Magog" ? » (I-3)
I-1 Toute cette partie est reproduite du livre de Charles-André Gilis, Le Maître de l’Or, chapitre « la race noire ». Il est disponible ici : Le Turban Noir
I-2 Guénon, Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, chap. XXIV : Vers la dissolution.
I-3 Guénon, Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, chap. XXV : Les fissures de la Grande Muraille.
Nous verrons dans cet exposé quels supports « les influences subtiles ou psychiques d’ordre inférieur peuvent trouver dans le milieu cosmique lui-même pour exercer leur action et se répandre dans le monde humain ».
Concernant les Gog et Magog, une question se pose naturellement à la lecture de ce qu’il en est dit dans les Ecriture : pourquoi Jésus n’est-il pas apte à les terrasser sans l’intervention divine ?
Plusieurs hypothèses sont souvent envisagées sur ce que désignent les GM : des pays, des peuples « humains », des sortes de « fantômes », des morts-vivants, etc...
Mais dans tous ces cas, en tant qu’Agni, Jésus devrait être capable de les vaincre, or il n’a pas de pouvoir sur eux (ou en tous cas pas suffisamment) puisque selon les hadiths, soit c’est Dieu qui prévient Jésus afin qu’il mette son peuple à l’abri :
- « Sur ces entrefaites, Dieu inspire à Jésus : « Je viens de faire sortir des êtres que nul ne pourra combattre [ou dans une autre version : J’ai fait de certains de Mes serviteurs des gens que nul ne peut combattre.] Mets mes serviteurs à l’abri de leur mal sur le mont Tor (en Palestine à proximité de Jérusalem) ». C’est alors que Dieu suscite le peuple de Gog et Magog qui déferleront de toute hauteur. Leurs avant-gardes passeront par le lac de Tibériade (Tabariyya) et boiront toute son eau. Quand leurs arrière-gardes passeront par-là, elles diront : « Jadis, Il y avait là de l’eau » (Mouslim). » (I-4)
Soit Dieu intervient en réponse aux prières de Jésus et de ses compagnons :
- « Yajouj et Majouj (Gog et Magog) domineront la terre et tueront tous croyants. Seuls seront épargnés ceux qui cachent leur foi ou le groupe que sera avec Jésus. Yajouj et Majouj (Gog et Magog) se dirigeront vers le "Cham" et assiègeront le Prophète Jésus et les musulmans qui se trouvent avec lui." (Rapporté par Mouslim)
- Le Prophète Jésus et ses compagnons prieront Allah avec ardeur. Allah exaucera leur prière en faisant susciter des vers semblables à ceux qui infestent parfois le nez des troupeaux. Ces vers s’accrocheront à leurs cous et les dévoreront en un laps de temps. Ils tomberont tous à la foi comme un seul homme. » (I-4)
La Bible nous annonce aussi que c’est « le feu du ciel » qui les vaincra :
- « 9 Et ils montèrent sur la surface de la terre, et ils investirent le camp des saints et la ville bien-aimée. Mais un feu descendit du ciel, et les dévora. » Apocalypse 20
- « Je ferai pleuvoir le feu et le soufre sur lui et sur ses troupes, Et sur les peuples nombreux qui seront avec lui. » Ézéchiel 38 -22
- « J'enverrai le feu dans Magog, Et parmi ceux qui habitent en sécurité les îles; Et ils sauront que je suis l'Eternel. » Ézéchiel 38 -22
i Si la mort de l’Antéchrist, tué par Jésus, symbolise la fin du Kali Yuga, c’est le déferlement puis l’anéantissement des Gog et Magog qui scelle, selon moi, le Manvantara.
De même dans l’eschatologie islamique, les « petits signes » de la fin concerneraient (toujours selon moi) la fin du Kali-Yuga et donc le Dajjal, et les « signes majeurs », la fin du Manvantara.
Pourrait-on trouver des éclaircissements sur l’origine des GM dans d’autres traditions ?
On m’a indiqué ce texte que je vous recommande de lire attentivement car il sera une référence importante concernant la mythologie hindoue dans ce qui suivra :
LES ASURAS - DEMONS
Ce qu’on peut constater c’est qu’il y a beaucoup de points communs entre les Gog et Magog et ce qui est dit des Asuras... Ainsi quand il est mentionné :
- « Ils [les Asuras] vont parfois jusqu'à envahir le Monde entier, voire les Royaumes divins où ils persécutent les Dieux. Le dharma (la bonne marche du Monde) est fortement perturbé et une intervention divine est nécessaire pour vaincre le Roi dévoyé. C'est alors qu'entre en jeu l'une des grandes divinités, Shiva, un Avatâra de Vishnu ou Ganesh (ou encore une forme de la Shakti telle que Durgâ) pour rétablir le Dharma. »
Comme avec les GM, une intervention divine directe ou indirecte (par les Dêvas/Anges) est nécessaire pour les empêcher de nuire.
C’est un bon « indice » mais les convergences ne s’arrêtent pas là et ce sont ces points communs entre Asuras, Jinns et Gog et Magog que cette seconde partie tentera de relever.
A suivre....