Voir le post de présentation de cette « série » qui recense les articles traitant de ce sujet :
Le pouvoir
occulte suit des étapes bien définies et programmées dans la réalisation de son
but. Rien n’est laissé au hasard et toutes les "réactions" humaines sont anticipées par avance.
Nous sommes actuellement
bien plus "avancés" dans leurs plans qu'au temps du communiste
matérialiste et ils ont amorcé une nouvelle phase. La forme change, s’adapte et génère de nouvelles "mentalités",
mais ce sont toujours les mêmes puissances infernales à l’œuvre.
Telles des "poupées gigognes maléfiques", les étapes se déroulent sous nos yeux...
Telles des "poupées gigognes maléfiques", les étapes se déroulent sous nos yeux...
« L’attitude matérialiste, par sa limitation
même, ne présente encore qu’un danger également limité ; son «épaisseur», si
l’on peut dire, met celui qui s’y tient à l’abri de toutes les influences
subtiles sans distinction, et lui donne à cet égard une sorte d’immunité assez
comparable à celle du mollusque qui demeure strictement enfermé dans sa
coquille (...) ; mais, si l’on fait à cette coquille (...) une ouverture par le
bas, les influences subtiles destructives y pénétreront aussitôt, et d’autant
plus facilement que, par suite du travail négatif accompli dans la phase
précédente, aucun élément d’ordre supérieur ne pourra intervenir pour s’opposer
à leur action.
On pourrait dire encore que la période du matérialisme ne constitue qu’une
sorte de préparation surtout théorique, tandis que celle du psychisme inférieur
comporte une « pseudo-réalisation », dirigée proprement au rebours d’une
véritable réalisation spirituelle. »
Désormais
c'est au spirituel qu'ils tentent de s’attaquer, l'étape ultime de cette fin de
Kali Yuga, celle que Guénon appelle « la grande parodie » et qui
consiste à remplacer la véritable spiritualité par une fausse : la
spiritualité à rebours instaurée par l'AC.
Il faut d’ailleurs
préciser que le domaine supra-individuel leur est totalement inaccessible ;
ce qu’ils nous proposent n’est qu’une imitation bornée à leur compréhension, une
contre-tradition faite pour égarer les hommes.
Mais
attention, il ne s’agit pas non plus de mettre Satan en opposition avec Dieu !
Cette
approche dualiste est une dangereuse surestimation
de leurs capacités et elle illustre encore une fois la confusion du psychisme
et du spirituel si répandue (à desseins !). Cette conception est entièrement
faussée dans le sens où elle met Dieu au niveau de Satan dans une dualité
irréductible qui nie par conséquent l’Unité principielle au-delà de toutes les
oppositions.
Après les considérations que nous avons exposées et les exemples que
nous avons donnés jusqu’ici, on pourra mieux comprendre en quoi consistent exactement,
d’une façon générale, les étapes de l’action antitraditionnelle qui a
véritablement « fait » le monde moderne comme tel ; mais, avant tout, il faut
bien se rendre compte que, toute action effective supposant nécessairement des
agents, celle-là ne peut, pas plus qu’une autre, être une sorte de production
spontanée et « fortuite », et que, s’exerçant spécialement dans le domaine
humain, elle doit forcément impliquer l’intervention d’agents humains.
Le fait que cette action concorde avec les caractères propres de la
période cyclique où elle s’est produite explique qu’elle ait été possible et
qu’elle ait réussi, mais il ne suffit pas à expliquer la façon dont elle a été
réalisée et n’indique pas les moyens qui ont été mis en œuvre pour y parvenir.
Du reste, il suffit, pour s’en convaincre, de réfléchir quelque peu à
ceci : les influences spirituelles elles-mêmes, dans toute organisation
traditionnelle, agissent toujours par l’intermédiaire d’êtres humains, qui sont
les représentants autorisés de la tradition, bien que celle-ci soit réellement
« supra-humaine » dans son essence ; à plus forte raison doit-il en être de
même dans un cas où n’entrent en jeu que des influences psychiques, et même de
l’ordre le plus inférieur, c’est-à-dire tout le contraire d’un pouvoir
transcendant par rapport à notre monde, sans compter que le caractère de «
contrefaçon » qui se manifeste partout dans ce domaine, et sur lequel nous
aurons encore à revenir, exige encore plus rigoureusement qu’il en soit ainsi.
D’autre part, comme l’initiation, sous quelque forme qu’elle se
présente, est ce qui incarne véritablement l’« esprit » d’une tradition, et
aussi ce qui permet la réalisation effective des états « supra-humains », il
est évident que c’est à elle que doit s’opposer le plus directement (dans la
mesure toutefois ou une telle opposition est concevable) ce dont il s’agit ici,
et qui tend au contraire, par tous les moyens, à entraîner les hommes vers l’«
infra-humain » ; aussi le terme de « contre-initiation » est-il celui qui
convient le mieux pour désigner ce à quoi se rattachent, dans leur ensemble et
à des degrés divers (car, comme dans l’initiation encore, il y a forcément là
des degrés), les agents humains par lesquels s’accomplit l’action
antitraditionnelle; et ce n’est pas là une simple dénomination conventionnelle
employée pour parler plus commodément de ce qui n’a vraiment aucun nom, mais
bien une expression qui correspond aussi exactement que possible à des réalités
très précises.
Il est assez remarquable que, dans tout l’ensemble de ce qui constitue proprement la civilisation moderne, quel que soit le point de vue sous lequel on l’envisage, on ait toujours à constater que tout apparaît comme de plus en plus artificiel, dénaturé et falsifié ; beaucoup de ceux qui font aujourd’hui la critique de cette civilisation en sont d’ailleurs frappés, même lorsqu’ils ne savent pas aller plus loin et n’ont pas le moindre soupçon de ce qui se cache en réalité derrière tout cela.
Il suffirait pourtant, nous semble-t-il, d’un peu de logique pour se
dire que, si tout est ainsi devenu artificiel, la mentalité même à laquelle
correspond cet état de choses ne doit pas l’être moins que le reste, qu’elle
aussi doit être « fabriquée » et non point spontanée ; et, dès qu’on aurait
fait cette simple réflexion, on ne pourrait plus manquer de voir les indices
concordants en ce sens se multiplier de toutes parts et presque indéfiniment ;
mais il faut croire qu’il est malheureusement bien difficile d’échapper aussi
complètement aux « suggestions » auxquelles le monde moderne comme tel doit son
existence même et sa durée, car ceux mêmes qui se déclarent le plus résolument
« antimodernes » ne voient généralement rien de tout cela, et c’est d’ailleurs
pourquoi leurs efforts sont si souvent dépensés en pure perte et à peu près
dépourvus de toute portée réelle.
L’action anti-traditionnelle devait nécessairement viser à la fois à changer la mentalité générale et à détruire toutes les institutions traditionnelles en Occident, puisque c’est là qu’elle s’est exercée tout d’abord et directement, en attendant de pouvoir chercher à s’étendre ensuite au monde entier par le moyen des Occidentaux ainsi préparés à devenir ses instruments. D’ailleurs, la mentalité étant changée, les institutions, qui dès lors ne lui correspondaient plus, devaient par là même être facilement détruites ; c’est donc le travail de déviation de la mentalité qui apparaît ici comme véritablement fondamental, comme ce dont tout le reste dépend en quelque façon, et, par conséquent, c’est là-dessus qu’il convient d’insister plus particulièrement.
Ce travail, évidemment, ne pouvait pas être opéré d’un seul coup,
quoique ce qu’il y a peut-être de plus étonnant soit la rapidité avec laquelle
les Occidentaux ont pu être amenés à oublier tout ce qui, chez eux, avait été
lié à l’existence d’une civilisation traditionnelle ; si l’on songe à
l’incompréhension totale dont les XVIIe et XVIIIe siècles ont fait preuve à
l’égard du moyen âge, et cela sous tous les rapports, il devrait être facile de
comprendre qu’un changement aussi complet et aussi brusque n’a pas pu
s’accomplir d’une façon naturelle et spontanée.
Quoi qu’il en soit, il fallait tout d’abord réduire en quelque sorte
l’individu à lui-même, et ce fut là surtout, comme nous l’avons expliqué, l’œuvre
du rationalisme, qui dénie à l’être la possession et l’usage de toute faculté
d’ordre transcendant ; il va de soi, d’ailleurs, que le rationalisme a commencé
à agir avant même de recevoir ce nom avec sa forme plus spécialement
philosophique, ainsi que nous l’avons vu à propos du Protestantisme ; et, du
reste, l’« humanisme » de la Renaissance n’était lui-même rien d’autre que le
précurseur direct du rationalisme proprement dit, puisque qui dit « humanisme »
dit prétention de ramener toutes choses à des éléments purement humains, donc
(en fait tout au moins, sinon encore en vertu d’une théorie expressément
formulée) exclusion de tout ce qui est d’ordre supra-individuel.
Dajjal, Antéchrist, faux Messie... |
Il fallait ensuite tourner entièrement l’attention de l’individu vers les choses extérieures et sensibles, afin de l’enfermer pour ainsi dire, non pas seulement dans le domaine humain, mais, par une limitation beaucoup plus étroite encore, dans le seul monde corporel ; c’est là le point de départ de toute la science moderne, qui, dirigée constamment dans ce sens, devait rendre cette limitation de plus en plus effective. La constitution des théories scientifiques, ou philosophico-scientifiques si l’on veut, dut aussi procéder graduellement ; et (nous n’avons, ici encore, qu’à rappeler sommairement ce que nous avons déjà exposé) le mécanisme prépara directement la voie au matérialisme, qui devait marquer, d’une façon en quelque sorte irrémédiable, la réduction de l’horizon mental au domaine corporel, considéré désormais comme la seule « réalité », et d’ailleurs dépouillé lui-même de tout ce qui ne pouvait pas être regardé comme simplement « matériel » ; naturellement, l’élaboration de la notion même de «matière» par les physiciens devait jouer ici un rôle important.
On était dès lors entré proprement dans le « règne de la quantité » ;
la science profane, toujours mécaniste depuis Descartes, et devenue plus
spécialement matérialiste à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle,
devait, dans ses théories successives devenir de plus en plus exclusivement
quantitative, en même temps que le matérialisme, s’insinuant dans la mentalité
générale, arrivait à y déterminer cette attitude, indépendante de toute
affirmation théorique, mais d’autant plus diffusée et passée finalement à
l’état d’une sorte d’« instinct », que nous avons appelée le « matérialisme
pratique », et cette attitude même devait être encore renforcée par les
applications industrielles de la science quantitative, qui avaient pour effet
d’attacher de plus en plus complètement les hommes aux seules réalisations «
matérielles ». L’homme « mécanisait » toutes choses, et finalement il en
arrivait à se « mécaniser » lui-même, tombant peu à peu à l’état des fausses «
unités » numériques perdues dans l’uniformité et l’indistinction de la « masse »,
c’est-à-dire en définitive dans la pure multiplicité ; c’est bien là,
assurément, le triomphe le plus complet qu’on puisse imaginer de la quantité
sur la qualité.
Cependant, en même temps que se poursuivait ce travail de « matérialisation » et de « quantification », qui du reste n’est pas encore achevé et ne peut même jamais l’être, puisque la réduction totale à la quantité pure est irréalisable dans la manifestation, un autre travail, contraire en apparence seulement, avait déjà commencé, et cela, rappelons-le, dès l’apparition même du matérialisme proprement dit.
Cette seconde partie de l’action antitraditionnelle devait tendre, non
plus à la « solidification », mais à la dissolution ; mais, bien loin de
contrarier la première tendance, celle qui se caractérise par la réduction au
quantitatif, elle devait l’aider lorsque le maximum de la « solidification »
possible aurait été atteint, et que cette tendance, ayant dépassé son premier
but en voulant aller jusqu’à ramener le continu au discontinu, serait devenue
elle-même une tendance vers la dissolution. Aussi est-ce à ce moment que ce
second travail, qui d’abord ne s’était effectué, à titre de préparation, que
d’une façon plus ou moins cachée et en tout cas dans des milieux restreints,
devait apparaître au jour et prendre à son tour une portée de plus en plus
générale, en même temps que la science quantitative elle-même devenait moins
strictement matérialiste, au sens propre du mot, et finissait même par cesser
de s’appuyer sur la notion de « matière », rendue de plus en plus inconsistante
et « fuyante » par la suite même de ses élaborations théoriques.
C’est là l’état où nous en sommes présentement : le matérialisme ne
fait plus que se survivre à lui-même, et il peut sans doute se survivre plus ou
moins longtemps, surtout en tant que « matérialisme pratique » ; mais, en tout
cas, il a désormais cessé de jouer le rôle principal dans l’action anti-traditionnelle.
Après avoir fermé le monde corporel aussi complètement que possible, il fallait, tout en ne permettant le rétablissement d’aucune communication avec les domaines supérieurs, le rouvrir par le bas, afin d’y faire pénétrer les forces dissolvantes et destructives du domaine subtil inférieur ; c’est donc le « déchaînement » de ces forces, pourrait-on dire, et leur mise en œuvre pour achever la déviation de notre monde et le mener effectivement vers la dissolution finale, qui constituent cette seconde partie ou cette seconde phase dont nous venons de parler.
On peut bien dire, en effet, qu’il y a là deux phases distinctes, bien
qu’elles aient été en partie simultanées, car, dans le « plan » d’ensemble de
la déviation moderne, elles se suivent logiquement et n’ont que successivement
leur plein effet ; du reste, dès que le matérialisme était constitué, la première
était en quelque sorte virtuellement complète et n’avait plus qu’à se dérouler
par le développement de ce qui était impliqué dans le matérialisme même ; et
c’est précisément alors que commença la préparation de la seconde, dont on n’a
encore vu actuellement que les premiers effets, mais pourtant des effets déjà
assez apparents pour permettre de prévoir ce qui s’ensuivra, et pour qu’on
puisse dire, sans aucune exagération, que c’est ce second aspect de l’action
anti-traditionnelle qui, dès maintenant, passe véritablement au premier plan
dans les desseins de ce que nous avons d’abord désigné collectivement comme l’«
adversaire » et que nous pouvons, avec plus de précision, nommer la « contre-initiation ».
Chapitre XXVIII : Les étapes de l’action antitraditionnelle
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