mercredi 5 décembre 2018

Coomaraswamy : La tolérance religieuse



Je tenais à partager avec vous ce texte magnifique de A. K. Coomaraswamy intitulé : « Shri Râmakrishna et la tolérance religieuse »

Puisse-t-il nous guider et nous prémunir des incitations à la haine de l’autre qui vont advenir ; puisse-t-il aussi nous permettre de voir « au-delà de la forme », et de retrouver en chaque croyant sincère et véritable, l’une des expressions prises par la Vérité immuable.



"Ceux qui ne croient pas en Allah et en Ses messagers, et qui veulent faire distinction entre Allah et Ses messagers et qui disent: "Nous croyons en certains d'entre eux mais ne croyons pas en d'autres", et qui veulent prendre un chemin intermédiaire (entre la foi et la mécréance), les voilà les vrais mécréants! Et Nous avons préparé pour les mécréants un châtiment avilissant."

(Coran, sourate 4, 150-151)


Note : il est bien évident que la « tolérance » dont il est question ici ne s’apparente aucunement à l’idée que s’en font les modernes et qui consiste à accepter tout et n’importe quoi, à niveler tout au degré le plus bas. 
La « tolérance » vue comme le fait d'accepter toutes doctrines religieuses comme égales qu'elles soient véridiques ou non, n’est pas acceptable et non, tout ne se vaut pas !

Coomaraswamy parle ici de tolérance dans un vrai milieu traditionnel, entre des traditions régulières.



 [Texte publié dans les Études Traditionnelles N°199, juillet 1936] (1)

« On Lui donne des noms multiples, à Lui qui est Un » ; « Un Feu unique qui brûle sur de nombreux autels » ; « Il est nommé suivant la façon dont Il se montre » : ces assertions sont extraites des hymnes sacrificiels du Rig-Vêda.
« Suivant la façon dont on s’approche de Lui, Il devient ceci ou cela » ; « C’est en raison de Sa grande abondance — ou parce que l’on peut participer à Lui de façons si variées — qu’il est appelé de tant de noms » : ainsi parlent les Brâhmanas et le Nirukta.
En guise de commentaire, nous citerons saint Thomas d’Aquin : « Les aspects multiples que ces noms désignent ne sont rien de vide ou de futile, car à eux tous correspond une réalité unique et simple, représentée par eux de façons multiples et imparfaites » (Summa theologica, Ia, qu. 13, art. 4, ad 2).

Rien, peut-être, dans la vie de Râmakrishna, n’étonne ou ne déconcerte le lecteur chrétien autant que le fait suivant : vers 1866, cet « Hindou des Hindous », sans répudier aucunement son Hindouisme, mais le laissant de côté momentanément, suivit entièrement la voie islamique, répétant le nom d’Allah, portant le costume et mangeant la nourriture d’un Musulman. Cet abandon à ce que nous appellerions dans l’Inde les eaux d’un autre courant de l’unique Rivière de Vérité n’eut pas d’autre effet qu’une expérience directe de la vision béatifique, non moins authentique qu’auparavant.
Sept ans plus tard, Râmakrishna éprouva expérimentalement, de la même façon, la vérité du Christianisme. Il était alors complètement absorbé dans l'idée du Christ, et n'admettait aucune autre pensée. On aurait pu le prendre pour un converti. Le résultat de ces efforts variés fut que Râmakrishna put ensuite affirmer, en se fondant sur une expérience personnelle : « J’ai pratiqué toutes les religions, l'Hindouisme, l’Islam, le Christianisme, et j'ai suivi les voies des différentes sectes hindoues... Le lac a de nombreuses rives. Sur l’une, l’Hindou prend de l'eau dans une jarre et l’appelle jala, sur une autre, le Musulman en remplit des outres et l’appelle pânî (2) ; sur une troisième, le Chrétien vient puiser ce qu’il appelle de l'eau ».

Connais-toi....

Une telle compréhension peut être rare, mais elle n'a rien que de normal en Orient : comme le dit la Bhagavad-Gîtâ « Il n’y a pas de divinité que je ne sois, et si un homme adore vraiment une divinité, quelle qu’elle puisse être, c'est Moi qui suis la cause de sa dévotion et c’est Moi qui en suis la récompense... De quelque façon que les hommes viennent vers Moi, c’est aussi de cette façon que Je les accueille, car les différentes voies que les hommes suivent mènent toutes vers Moi » (VII, 20-22, résumé librement, et IV, 11).
De même nous lisons dans la Bhakta-Mâlâ : « Personne n’ignore les doctrines de sa propre religion... Que chaque homme, pour autant qu’il est en lui, aide donc à lire les Ecritures, soit celles de sa propre tradition, soit celles d’une autre ». Et de même dans l’Islam : « Mon cœur s’est ouvert à toutes les formes... Il est un couvent pour les moines chrétiens et un temple d’idoles et la ka'ba du pèlerin et les tables de la Thora et le livre du Qur’ân. Je pratique la religion de l’Amour, quelle que soit la route que ses chameaux prennent » (Seyidi Mohyiddin ibn Arabi) (3).

(1) Discours prononcé en anglais à New-York, en mars 1936, à l’occasion du centenaire de la naissance de Shrî Râmakrishna.
(2) Jala (eau), terme sanscrit. Pânî, terme de la langue hindustânî (ou urdu), qui est parlée par une importante partie des Musulmans de l’Inde.
(3) Voir la traduction de ce poème, par M. Frithjof Schuon, dans le n° spécial sur la Tradition islamique (août-septembre 1934), pp. 339-341.

Une telle compréhension est encore plus rare chez les Occidentaux et l’on peut même dire qu’elle est chez eux anormale.
Si la conduite des guerriers de Charlemagne à Saragosse : « Ils entrent dans les synagogues et les mosquées, dont ils abattent les murs par le maillet et la hache ; ils brisent les idoles... les païens sont poussés en masse vers les fonts baptismaux et acceptent sur eux le joug du Christ. Ainsi cent mille personnes ont été sauvées des ténèbres païennes et sont maintenant de vrais Chrétiens » — si cette conduite, disons-nous, n’est plus aujourd’hui entièrement approuvée par les Chrétiens, il n’en est pas moins certain que, pour une personne qui a été victime d’une persécution religieuse dans l’Inde, on en compte dix mille en Europe et il est également certain que l’activité des missions chrétiennes repose encore ouvertement sur un programme de conversion par la force — la force de l’argent, qui n’est pas versé en espèces, mais dépensé sous forme d’éducation et d’aide médicale accordées avec certaines arrière-pensées. Que ces arrière-pensées aient, du point de vue même des missionnaires, un caractère « charitable », nous le reconnaissons pleinement ; mais, en fait, elles ne les ont pas moins entraînés à passer outre au commandement : « Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain ».



Cependant, je ne désire pas du tout insister sur ce point, mais montrer au contraire que, si la tolérance religieuse n’a jamais reposé en Europe, comme elle le fait en Asie, sur la croyance que toutes les religions sont vraies, et si elle est bien plutôt fondée sur une indifférence croissante à l’égard de toute doctrine religieuse, le Christianisme n’en possède pas moins la base intellectuelle d’une tolérance bienveillante envers d’autres formes de croyance.

Saint Jean parle en effet de la « vraie Lumière qui éclaire tout homme ». Saint Thomas lui-même admet que certains des Gentils qui vivaient avant la naissance temporelle du Christ peuvent avoir été sauvés ; car, ainsi que le remarquait il y a longtemps Clément d’Alexandrie, « il y a toujours eu, parmi les personnes de pensée droite, une manifestation du Dieu unique et tout-puissant ».
Eckhart parle de « l’un de nos plus anciens philosophes, qui trouva la vérité longtemps, longtemps avant la naissance de Dieu (du Christ), avant qu’existât la foi chrétienne telle que nous la connaissons aujourd’hui » ; et bien plus hardiment encore, il dit : « Celui pour qui Dieu n’est pas le même dans une chose et dans une autre et pour qui Dieu est plus cher dans une chose que dans une autre, celui-là est un barbare, un sauvage, un enfant ».

Notez que « Merlyn made the round table in tokenying of the roundeness of the world for by the round table is the tvorld sygnefyed by ryghte. For all the world crysten and hethen repayren unto the round table... (that) by them which shold be felawes of the round table the truth of the Sancgreal shold be wel knowen » (4) (Malory, XIV, 2).
Blake touche la vérité, lorsqu’il écrit : « Les religions de toutes les nations pro viennent de la façon particulière dont chaque nation reçoit ce génie poétique (5) qui est appelé partout l'esprit de prophétie... De même que tous les hommes sont semblables (quoique infiniment variés), de même toutes les religions, et tous leurs similaires, ont une source unique ».

Le Roi du Monde

(4) « Merlin fit la Table ronde en témoignage de la rondeur du monde, car la Table ronde est le monde signifié justement. Car tout le monde, chrétien et païen, se rendait à la Table ronde... afin que par ceux qui devaient être les compagnons de la Table ronde la vérité du Saint-Graal fût bien connue».
(5) En langue védique kavitva.

Les traditions védique et chrétienne ne se lassent pas d’employer les termes de « Vérité », d’« Etre » et de « Beauté », comme étant les noms principaux de Dieu et ceux qui de beaucoup lui conviennent le mieux.
Nous comprenons bien, cependant, que, dans ce monde terrestre, il ne peut y avoir une connaissance conceptuelle ou une expression de la vérité, qui corresponde à autre chose qu'à certains aspects de celle-ci, de même qu’il ne peut y avoir de beauté perceptible, si ce n’est d’une espèce particulière. Le Vrai qui réside dans toutes les vérités, ou le Beau qui réside dans toutes les beautés, ne peut être lui-même l’une de ces vérités ou de ces beautés. Comme le dit saint Denys l’Aréopagite, « si quelqu’un, en voyant Dieu, a compris ce qu’il a vu, il n’a pas vu Dieu lui-même, mais seulement l’une de ces choses qui Lui appartiennent ».

Admettre l’idée de la Révélation ou celle de la Shruti, ce n’est pas affirmer que les mots par lesquels la vérité est exprimée la contiennent à proprement parler, mais seulement qu’ils l’indiquent, car, comme le dit saint Thomas, « toute chose est naturellement vraie dans la mesure où elle imite la connaissance divine », « notre intellect considère Dieu suivant le mode dérivé, qui part des créatures » et enfin « la chose connue est dans le connaisseur d’une manière conforme à la nature de ce dernier».
Tous les concepts de Dieu, même ceux qui se rapprochent le plus de leur objet, conservent un caractère humain : nous disons dans l’Inde qu’« Il prend les formes imaginées par Ses adorateurs ».
Très certainement, Celui qui est Lui-même la Forme unique de toutes les formes, et transcendant par rapport à toutes les formes, ne peut être considéré comme restreint à aucune de ces formes, ou pleinement exprimé par elle. C’est ce que maint écrivain chrétien avait en vue, lorsqu’il enseignait que « rien de vrai ne peut être affirmé de Dieu ».

La valeur de tout concept, de toute expression verbale ou visible, per verbum in intellectu conceptum, est relative à son utilisation ; le concept n’a pas de valeur en tant que tel, mais comme un moyen acheminant vers une vision qui, elle, est essentielle ; sa valeur ne provient pas de ce qu’il serait adéquat à celle-ci. La beauté de la formule, de l’« icône » verbale ou visuelle, si émouvante qu’elle puisse être dans les Evangiles chrétiens ou dans la liturgie védique, n’est pas une fin en elle-même ; mais, si on la rapporte à Celui dont elle est une image, elle tend à Le magnifier, et si on la rapporte à celui qui l’utilise, elle est une invitation. La fin de tout art et celle aussi de cet art suprême qu’est la théologie, dans laquelle tous les autres arts, littéraires ou plastiques, se trouvent « par excellence », est d’enseigner, de délecter et surtout de mouvoir (saint Augustin : docere, delectare, movere). L’attachement exclusif à un dogme, à un groupe de symboles verbaux ou visuels, si pertinents qu’ils soient, est un acte d’idolâtrie : la Vérité elle-même est inexprimable.


Si l’image provient de Celui auquel elle se rapporte, les couleurs et l’art viennent de nous.
Quiconque prétend que sa propre façon de comprendre et d’exposer la vérité est la seule licite est mu, non par la vision de Dieu, mais par sa propre présomption.
Un tel croyant, dit Mohyiddin ibn Arabi, « n’exalte que lui-même, car son Dieu est son œuvre, et vanter l’œuvre, c’est vanter l’ouvrier : son excellence ou son imperfection provient de l’ouvrier. C’est pourquoi il blâme les croyances des autres, ce qu’il ne ferait pas s’il était juste... S’il avait compris la parole de Junayd, que « la couleur de l’eau est la couleur du vase qui la contient », il ne critiquerait pas les autres, mais reconnaîtrait Dieu dans toute forme et dans toute croyance.
Sa croyance, à lui, est une opinion, non une connaissance : c’est pourquoi Dieu a dit : « Je suis dans l’opinion que mon serviteur a de Moi », c’est-à-dire : « Je ne me manifeste pas à lui, si ce n’est dans « la forme de sa croyance ». Dieu est absolu ou non limité, autant qu’il Lui plaît de l’être ; mais le Dieu de la croyance religieuse est soumis à des limitations, car Il est le Dieu qui est contenu dans le cœur de Son serviteur ».

(...)
On pourrait citer des centaines de textes tirés des Ecritures chrétienne, islamique, védique, taoïste et autres ou de leurs interprétations patristiques, et entre lesquels on constaterait un accord étroit, et parfois strictement littéral.
Nous citerons au hasard trois exemples.
Alors que saint Jean Damascène écrit : « Celui qui est, tel est le principal de tous les noms appliqués à Dieu », nous lisons dans la Katha-Upanishad : « Il est, c’est par cela (par cette notion) seulement qu’on peut Le saisir ».
Saint Thomas enseigne : « Les choses qui sont dites être sous le soleil sont celles qui sont sujettes à la génération et à la corruption » ; le Shatapatha-Brâhmana affirme de son côté que « toute chose située sous le soleil est soumise au pouvoir de la mort ».
Saint Denys parle de Ce qui est tel que « ne pas Le voir ni Le connaître, c’est réellement Le voir et Le connaître », cependant que le Jaiminîya-Upanishad-Brâhmana (Kêna-Upanishad, II, 11) déclare : « Il est connu de celui qui ne Le connaît pas ; celui qui Le connaît, ne L’a pas compris ».

Tout enseignement traditionnel emploie concurremment la via affirmativa et la via remotionis, et il est en ce sens en accord avec Boèce, enseignant :
« La foi est un milieu entre des hérésies contraires ». La faute est définie de la même manière par les Thomistes et dans l’Inde comme le « défaut de conformité à la fin ». Toutes les traditions sont d’accord sur ce point que la fin dernière de l’homme est le bonheur.


D’autre part, alors qu’il ne peut y avoir qu’une métaphysique, il est nécessaire qu’il existe, non seulement des religions variées, mais aussi des religions de niveaux différents, et dans lesquelles la vérité est exprimée de façons plus ou moins adéquates, suivant les capacités intellectuelles de leurs fidèles.
Je ne nie point qu’il puisse y avoir des doctrines hétérodoxes, qui doivent être proprement condamnées comme hérésies ; je veux dire seulement que toute croyance est hérétique, si elle est envisagée comme « la Vérité », et non pas comme constituant simplement un des jalons de la Vérité.

Le panthéisme, par exemple, est également une hérésie des points de vue chrétien, islamique et hindou : confondre les choses considérées en elles-mêmes et les choses telles qu’elles sont en Dieu, confondre l’essence de ce qui participe et l’Essence à laquelle il participe, constitue une erreur manifeste ; mais une erreur moindre, cependant, que d’affirmer que l’être des choses considérées en elles-mêmes est véritablement leur être propre.
La distinction de l’essence et de la nature, telle qu’on la rencontre dans le Sâmkhya, est vraie d’un certain point de vue, mais fausse si on l’envisage du point de vue d’une synthèse supérieure, tel que celui du Vêdânta. Il en est de même dans le Christianisme, où l’essence et la nature sont séparées, si on les envisage d’un certain point de vue, savoir dans l'univers, alors que, dans la simplicité de la Cause première, elles sont réunies en une substance unique et sans parties.

Il est parfaitement légitime d’estimer que telle religion donnée est plus adéquatement vraie que telle autre : de soutenir, par exemple, que le Catholicisme est plus adéquatement vrai que le Protestantisme, ou l'Hindouisme que le Bouddhisme.
Des distinctions réelles peuvent être établies : par exemple, le Christianisme soutient que la métaphysique, bien qu’étant la science suprême, est inférieure à la science sacrée de la théologie ; l'Hindouisme, au contraire, est d’abord métaphysique et n’est religieux qu’à titre secondaire, d’où les controverses touchant le vrai sens de la « déification » ; c’est pourquoi aussi un Hindou, quelque assentiment enthousiaste qu’il puisse donner aux docteurs angélique et céleste (saint Thomas et saint Bonaventure), se sentira plus près de certains géants de la pensée chrétienne, dont l’orthodoxie n’est pas considérée comme aussi sûre : Jean Scot Erigène, Eckhart, Boehme, Blake ; c’est pourquoi il se sentira plus près de Plotin que des représentants de l’orthodoxie chrétienne exotérique, plus près de saint Jean que de saint Marc ; c’est pourquoi il sympathisera davantage avec le platonisme chrétien qu’avec l’aristotélisme chrétien, pourquoi il sympathisera à peine avec les théologies protestantes, beaucoup plus avec les interprétations kabbalistiques de la Genèse et de l'Exode qu’avec des essais historiques sur le contenu de ces livres.
Ainsi nous n’avons pas un seul moment l’intention de soutenir que les controverses religieuses sont toutes sans objet. Ce que nous soutenons, c’est que tous les chemins convergent, et que le voyageur qui a déjà suivi un chemin donné atteindra plus rapidement par ce chemin, à supposer toutes circonstances normales, le Point où cesse tout progrès — « lorsque Dieu est atteint, tout progrès cesse » — que s’il revenait sur ses pas et partait à nouveau par une autre voie.

Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que personne ne peut finalement se prononcer sur la vérité d’une religion donnée, s’il ne l’a pas vécue, comme Râmakrishna vécut à la fois le Christianisme et l’Islam, aussi bien que l’Hindouisme : et il ne faut pas oublier non plus que, lorsqu’une personne est une fois convaincue que sa propre vérité est la seule vraie, c’est pour elle « la chose la plus facile du monde, comme le remarquait récemment le professeur Briggs, de l’université de Drew, que de prendre les conceptions des autres croyances, de les abstraire de l’ensemble dont elles font partie et de les démolir ».

Par exemple, si nous considérons l’accusation, de polythéisme, qui est portée par les Musulmans contre le Christianisme, avec quelle facilité cette accusation pourrait-elle être appuyée sur la phrase suivante de saint Thomas : « Nous ne disons pas le Dieu unique, parce que la divinité est commune à plusieurs » (Summa, Ia, qu. 31, art. 2) !
De même une accusation de panthéisme pourrait facilement se fonder sur ces autres passages du même théologien : « Toute chose possède l’être par participation... Il faut considérer... que tout être émane de la Cause universelle qui est Dieu (Summa, Ia, qu. 44, art. 1, ad 1 et qu. 45, art. 1, resp.). »

Quelle est donc en dernière analyse la valeur d’une étude comparative des religions ?

Certainement pas de nous convaincre que telle forme de croyance est une préparation à telle autre ou de nous conduire à une décision touchant celle qui est « la meilleure ». On pourrait aussi bien considérer les styles d’art anciens ou exotiques comme des préparations au nôtre ou des aspirations vers lui. La valeur de cette discipline ne peut résider non plus en ceci qu’elle conduirait vers la constitution d’une croyance syncrétique unique, acceptable par tous et qui réunirait « le meilleur » de toutes les croyances. Une pareille croyance serait une monstruosité mécanique et sans vie : non pas un courant d’eau vive, mais une sorte d’espéranto religieux.
L'étude comparative des religions peut démontrer que toutes les religions ont une source commune, qu’elles sont, suivant l’expression d’Alfred Jeremias, « les dialectes d'un unique langage spirituel ». Nous ne pouvons donc, sans inexactitude, prendre les formules d’une tradition et les ajouter purement et simplement à celles d’une autre tradition.
Mais nous pouvons reconnaître que beaucoup de formules sont les mêmes dans des traditions différentes. Nous pouvons, par exemple, rapprocher saint Thomas : « La création, qui est l’émanation de tout l’être, hors du non-être qui n’est rien » (Summa, Ia, qu., 45, art. I, resp.) de la proposition védique : « L’être a été engendré du Non-être » (asatah sad ajâyata, Rig-Vêda, X, 72, 3). Même les plus orthodoxes peuvent utiliser de semblables comparaisons qui constituent ce que saint Thomas appelle « des preuves extrinsèques et probables » de la vérité d’un dogme donné.

Il faut, cependant, accorder plus de valeur aux clartés qui résultent d’une étude parallèle des formules de deux traditions différentes. Car, comme nous l’avons déjà vu, toute tradition particulière ne peut représenter qu’un aspect partiel de cette Vérité qui correspond à la Tradition envisagée dans toute son universalité ; dans chaque forme traditionnelle, quelque aspect est supprimé, omis ou laissé dans l’obscurité, et cet aspect peut être retrouvé dans une autre tradition sous une forme plus détaillée ou plus logique, ou plus brillamment développée.
Ce qui, dans une certaine tradition, est clair et développé, peut être utilisé pour préciser et expliciter le sens de ce qui, dans une autre, ne se trouve qu’à l’état d’allusion.
Ou même, si, dans une tradition, une doctrine a été expressément définie, la compréhension approfondie de sa définition peut faire saisir la nécessité et les liens internes de toute une série d’affirmations rencontrées dans une autre tradition : affirmations dans lesquelles la première doctrine se trouvait implicitement ; mais, avant qu’on ne la connût, les relations de toutes ces affirmations entre elles n’avaient pu être aperçues.
(...)

En ce qui concerne une véritable étude comparative des religions, nous pouvons donc aller jusqu’à affirmer que, bien qu’une religion puisse se suffire à elle-même, si elle est suivie jusqu’au but final auquel elle tend, il est difficile d’admettre cependant qu’une voie soit tellement facile qu’elle ne puisse, ici ou là, être mieux illuminée par des lumières autres que la lanterne privée du pèlerin, la lumière d’une lanterne n’étant qu’une réfraction de la Lumière suprême.

Une multiplicité de routes n’est pas seulement appropriée à la diversité des voyageurs, qui ne sont pas tous semblables et ne partent pas d’un seul et même point, mais elle peut aussi fournir un secours inestimable à tout voyageur capable de lire correctement la carte : car, là où toutes les routes finalement convergent, il n’en est aucune qui ne puisse aider à préciser la position du centre du labyrinthe, centre « hors duquel nous sommes toujours dans la dualité ».
C’est pourquoi nous dirons que l’expression de « tolérance religieuse » ne peut être acceptée dans tout ce qu’elle implique : la diversité des croyances n’a pas à être « tolérée » plus ou moins à contre-cœur, car elle est l’effet, d’un décret divin.

Et ceci reste vrai, même si nous croyons sincèrement que les autres croyances sont inférieures à la nôtre et, en ce sens, relativement « mauvaises » : car, comme le dit saint Augustin, « la beauté admirable de l’univers résulte du concours de toutes choses ; dans cet ensemble, même ce qui est appelé mal, est bien ordonné et en sa place, s’il sert à rehausser les choses qui sont bonnes » (Enchiridion, X, 11).
Ce passage est cité et approuvé par saint Thomas, qui écrit de son côté : « L’univers, une fois supposée cette création que nous voyons, ne peut être meilleur, car les choses ont reçu de Dieu l’ordre le plus convenable » (Summa, Ia qu. 48, art. 1 et qu. 25, art. 6, ad 3).
Comme le dit encore saint Augustin, « il n’y a pas de mal dans les choses, mais seulement dans l’abus qu’en font les pécheurs » (De doctrina christiana, III, 12).
Et qui peut nous certifier cet « abus » fait par les pécheurs, et au sujet duquel il a été dit : « Ne jugez pas, afin de ne pas être jugés » ?


En ce qui concerne cette recherche du Royaume des Cieux « qui est en nous » (6), le désir de chercher fait défaut au monde moderne, beaucoup plus que celui-ci ne court le risque de suivre de mauvaises directions. Du point de vue du diable, on peut difficilement imaginer une meilleure activité que l’entreprise visant à « convertir » les païens d’un corps de dogmes à un autre : cela ne répond certainement pas au sens de l’injonction : « Allez et prêchez le Royaume de Dieu » — ou faut-il admettre que se soit trompé Celui qui a dit : « Le Royaume des Cieux est en vous » ?

Ananda K. Coomaraswamy.




14 commentaires:

  1. @ Ligeia A


    Très bon article.


    A Bientôt

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  2. Merci pour l'article.
    C'est à se demander comment se présentera le Mahdi. D'un côté, c'est quasiment sûr qu'il sera musulman (ésotériquement et exotériquement) mais il faudra bien quelque chose pour que les "vrais croyants" de toutes confessions le reconnaissent comme tel.
    Après tout, de très grands saints, élevés spirituellement dans le christianisme et l'hindouisme (St Bernard par exemple) ont parlé contre l'islam et le bouddhisme, bien que ces formes soient valides.
    Et st Bernard n'était certainement pas un "simple croyant".

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  3. Merci pour vos retours... :-)

    Les croyants sincères et véritables ne pourront pas douter car il rappellera les vrais principes qui ont été bien souvent oubliés, manipulés et trahis. Il n'y aura que deux choix...

    Islam et bouddhisme ne peuvent être comparés... une analogie peut s'établir uniquement entre hindouisme et islamisme en tant que "descendant" en droite ligne de la Tradition primordiale. On peut dire que le rapport entre le bouddhisme et l’hindouisme est similaire à certains points de vue, à celui du christianisme par rapport au judaïsme.

    Pour saint Bernard je voudrais savoir sur quel texte tu te bases car vu le degré qu'il a atteint, et son lien avec l'Ordre du Temple cela est juste impossible. Sauf bien sûr, si on se base sur les interprétations de nos historiens modernes...

    Voir cet article sur le sujet : http://lapieceestjouee.blogspot.com/2018/08/la-vie-des-saints-bernard-de-claivaux.html

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  4. Je connais cet article il est très bon.
    Pour Saint Bernard c'est tout simplement le fait qu'il ait appelé à la croisade et qui visait directement les païens, les hérétiques. Donc les musulmans
    Ici sa lettre aux chevaliers du temple : http://christocentrix.over-blog.fr/article-34989848.html

    "Repoussez donc sans crainte ces nations qui ne respirent que la guerre, taillez en pièces ceux qui jettent la terreur parmi nous, massacrez loin des murs de la cité du Seigneur, tous ces hommes qui commettent l’iniquité et qui brûlent du désir de s’emparer des inestimables trésors du peuple chrétien qui reposent dans les murs de Jérusalem, de profaner nos saints mystères et de se rendre maîtres du sanctuaire de Dieu. Que la double épée des chrétiens soit tirée sur la tête de nos ennemis, pour détruire tout ce qui s’élève contre la science de Dieu, c’est-à-dire contre la foi des chrétiens, afin que les infidèles ne puissent dire un jour : Où donc est leur Dieu ? ......[.....]....."

    Autre analogie, Dante, dont tu as parlé et qui était certainement un très haut initié (au moins au delà des petits mystères) place pourtant le prophète Muhammad en Enfer.
    Donc soit Dante l'a fait pour "brouiller les pistes" soit il pensait véritablement qu'il était un impie.

    Ca me fait penser à Moïse qui rencontre Al-Khidr et ne peut comprendre ses actions malgré son statut de prophète.
    Dieu sait mieux.

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  5. Pour le bouddhisme, je pensais à Shankara. Un très grand spirituel Hindou, dont Guenon se réclame et qui a pourtant parlé contre le bouddhisme en son temps.
    Schuon (je connais ses dérives) dit à son sujet :
    "Le grand Shankara n’envisage, dans le Bouddhisme, que son aspect extrinsèquement hétérodoxe; porte parole
    providentiel et inspiré de l’Hindouisme, il n’avait point — pas plus que la tradition hindoue elle-même —
    à tenir compte de l’orthodoxie intrinsèque d’une doctrine dont il n’avait nul besoin. D’une façon toute générale, il est toujours illogique d’exiger d’une autorité traditionnelle une connaissance scientifiquement « objective » d’une tradition étrangère, puisque celle-ci ne revêt, dans ce cas, qu’une valeur symbolique; il est donc légitime de donner raison à Shrî Shankara tout en admettant le Bouddhisme en lui-même."

    En gros on peut être un très grand spirituel mais se méprendre sur le compte des autres.

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  6. intéressant
    Sur le Mahdi, il me semble que les sources coraniques ne disent rien, c'est du côté de la parole prothétique. certains Hadith sont véridiques (chaîne de transmission non interrompue), d'autres ne sont pas fiables à 100%. beaucoup de choses ont été dites sur lui, et le plus souvent ce qui est dit n'est qu'un avis ou interprétation parmi d'autres de savants.
    de toutes façons, un profil pareil ne peut être que l'héritier des prophètes et le suivront les gens qui ont la même aspiration que lui; "El-Mahdi" vient de "El-Houdaa" qui un sens large : la bien-guidance,l'éveil..
    et cette caractéristique transcende le cadre de la religion (côté exotérique)

    Dante n'a-t-il pas traversé lui même les Enfers ?

    les Croisades: lutte pour le pouvoir et le leadership.

    la question des "Grands spirituels" se pose, peuvent ils se tromper et se méprendre sur le compte des autres ?
    un repère : à partir du moment où nous sommes dans le "manifesté", nous sommes dans le "relatif"

    La Perfection (Absolue) appartient à Dieu et non aux créatures

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    1. @ Hal,


      Ce verset parle du Mahdi -------> 103. Et Nous savons parfaitement qu’ils disent: «Ce n’est qu’un être humain qui lui enseigne(17) (le Coran)». Or, la langue de celui auquel ils font allusion est étrangère [non arabe], et celle-ci est une langue arabe bien claire. sourate An-Nahl

      Sinon le fait que le Mahdi ressemble à Muhammad (sallallahou alayie wa salam)ont peux aisément penser que certains versets et sourate parle indirectement pour le Mahdi, mais Allahou a'lam.

      Pour moi il y a aussi ce verset ----> 1. Qu’on exalte la Bénédiction de Celui qui a fait descendre le Livre de Discernement sur Son serviteur, afin qu’il soit un avertisseur à l’univers(2) Al Furqan, 1 verset.

      Tu remarqueras que le début du mot (s) serviteur est employé en minuscule, alors que la majorité du coran le mot serviteur, le s commence en majuscule, cela m'indique à moi qu'il parle du Bien Guidé et qu'il est sous nos yeux et caché, d'ou le s en minuscule.

      Allahou a'lam

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    2. @shakur 1999
      ces versets coraniques sont à équivoques; ils ne sont pas du tout explicite sur le sujet du Mahdi..donc toute interprétation reste personnelle
      C'est dans les Ahadiths que le Mahdi est mentionné d'une manière claire et encore on sait trés peu de choses sur lui
      le vrai problème c'est que les gens s'attendent à un leader politique ou un chef guerrier

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  7. @Yezakih :
    Pour te répondre d’une façon complète, il faudrait presque que je rédige un article entier vu tous les sujets ô combien difficiles que tu abordes !
    Mais attention aux « phrases ». Je peux comprendre ce que tu dis, mais une lecture superficielle pourrait nuire fortement à l’esprit que je veux faire régner ici et inciter à une mauvaise interprétation trop simpliste.

    Pour les croisades, derrière l'opposition apparente entre chrétiens et musulmans, elles ont permis aux Templiers de prendre contact avec les organisations initiatiques musulmanes et d'en bénéficier. Elle représente également un moyen de détourner la violence chevaleresque, de lui donner un but spirituel, ce qui ne les autorisait pas à des massacres généralisés. Mais les Templiers étaient très respectueux des locaux (ce qui les a d’ailleurs rendu suspect) mais quand il fallait faire la guerre il la faisait car c’était leur nature (Kshatriyas).
    RG a souvent fait allusion aux croisades pour montrer qu'elles étaient tout autre chose que ce que l'on croit généralement, puisqu'elles ont surtout été l'occasion de contacts traditionnels et spirituels entre les représentants de l'ésotérisme occidental (donc l'Ordre du Temple) et oriental (soufisme). La partie exotérique visible fait souvent oublier la signification ésotérique qui se trouve derrière.

    Ce sujet est fort bien évoqué dans le livre "L'Islam et le Graal" de P. Ponsoye (c’est M. Valsan qui l'a en fait écrit).
    Lien ici si tu veux : https://www.fichier-pdf.fr/2017/02/27/pierre-ponsoye-lislam-et-le-graal/pierre-ponsoye-lislam-et-le-graal.pdf

    Ainsi en est-il pour Charles Martel, arrêtant les Arabes à Poitiers : sa victoire a montré que Dieu à cette époque trouvait plus favorable une Chrétienté traditionnelle en Occident qu'une domination de l’Islam ; de même, son petit-fils, Charlemagne, n’a pas hésité à faire pendre les Saxons qui persistaient à adorer leurs anciennes divinités et à refuser le christianisme. Tout est une question d’opportunité de temps, de peuples et de lieux.

    Sans conteste, vu la connaissance effective de l’ésotérisme traditionnel qui transparaît dans l’œuvre de Dante, on peut en conclure sans aucun doute qu’il est bien au-delà des « petits mystères ».
    C’est un initié de haut rang qui, il me semble, est rattaché à la branche pythagoricienne comme Virgile. Il se rapprocherait plus, selon moi, des « redescendus » c’est-à-dire de ceux qui sont parvenus à un degré suprême, aux états supérieurs de l’être ; le fait que Dante « ne souriait plus » est souvent expliqué par le fait des tourments infernaux qu’il a vu ; ne faut-il pas plutôt y voir la conséquence de la perte, lors de sa « redescente », de la proximité divine ?

    (suite...)

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    1. Je rappelle que selon Guénon, Paradis et Enfer sont des états et non des lieux « physiques ».
      Il faut garder cela à l’esprit pour bien appréhender l’ésotérisme présent dans l’œuvre de Dante.
      La réponse à ta question se trouve dans ce commentaire de Guénon parlant du Prophète :
      « Mort et descente aux Enfers d’un côté, résurrection et ascension aux Cieux de l’autre, ce sont comme deux phases inverses et complémentaires, dont la première est la préparation nécessaire de la seconde, et que l’on retrouverait également sans peine dans la description du « Grand Œuvre » hermétique ; et la même chose est nettement affirmée dans toutes les doctrines traditionnelles. C’est ainsi que, dans l’Islam, nous rencontrons l’épisode du « voyage nocturne » de Mohammed, comprenant pareillement la descente aux régions infernales (isrâ), puis l’ascension dans les divers paradis ou sphères célestes (mirâj) ; et certaines relations de ce « voyage nocturne » présentent avec le poème de Dante des similitudes particulièrement frappantes, à tel point que quelques-uns ont voulu y voir une des sources principales de son inspiration. »

      D’une manière générale, les desseins de Dieu ne sont pas facilement accessibles à notre compréhension fort limitée et encore moins à l’investigation toute profane de nos historiens ! Ta comparaison avec Moïse et Al Khidr est fort judicieuse... il est des choses qu’il faut accepter de ne pas comprendre ou expliquer par nos « raisonnements » et il faut s’en remettre à Lui car Dieu sait mieux en effet... :-)

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    2. Sur le bouddhisme, ce n’est pas une partie que je maîtrise.

      Il est vrai que RG cite Shankarâchârya à plusieurs reprises ; voir ici : http://esprit-universel.over-blog.com/2014/09/rene-guenon-shankaracharya.html
      Mais Guénon insiste aussi fortement sur la distinction qu’il y a à faire entre le « Bouddhisme originel » et ce qu’il est devenu plus tard, doctrine dégénérée privée de tout esprit traditionnel (et encore pire quand il a été récupéré par la « conception occidentale »...).

      Pas compris à qui/quoi tu appliques ta dernière phrase... ?

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  8. @Ligaeia Par ma dernière phrase je voulais dire qu'on peut sincèrement chercher Dieu et avoir la "grâce" sur soi, tout en méconnaissant d'autres traditions, où le rôle de certains prophètes/envoyés.
    L'exemple parfait ce sont les mystiques. S'ils ne sont pas initiés, ils tout de même un rang au dessus des croyants simples et il peut arriver qu'ils se méprennent sur les "musulmans", comme dans ton dernier article, tu le précises toi-même.

    Mais dans tout les cas, merci beaucoup pour ton commentaire, ça éclaire beaucoup de choses et tu es très érudite. Je te remercie également pour le pdf.

    @HAL Ce que tu dis est très juste aussi. Il va falloir séparer le bon grain de l'ivraie, donc Dieu s'occupera des détails.

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    1. @Yedakih : Oui exact ! J'ai relayé beaucoup d'articles sur le sujet car c'est devenu fort courant à notre époque.
      Et encore faut-il distinguer les vrais mystiques comme AK. Emmerick par exemple, des voyants/médiums et autres illuminés modernes puisant leurs sources on ne sait trop où...

      @Hal : merci pour ton apport.... :-)

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  9. @Etirev : Je te l'ai déjà signalé... Je ne partage pas cette approche et ne relaierai donc pas ce site.

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