dimanche 17 juin 2018

Labruyère ou la contre-tradition à l'oeuvre


Voici un texte emblématique de la contre initiation :  

Spiritualité Elfique



Je n’aime pas faire de la « pub » à ce genre de dérives, mais là il s’agit de rétablir un minimum de vérité.

Qu’on situe ce personnage dans la continuité de l’enseignement de Guénon est une grossière injure faite à ce Maître et tout ce que ce texte montre, c’est une énième tentative de déformation de son œuvre.
Les voies sont multiples et à chacun de suivre la sienne. Mais l’Unité principielle à rechercher n’a rien à voir avec le fait d’accepter tout et n’importe quoi au nom de je ne sais quelle « tolérance » diabolique. La seule tolérance véritable est celle qu’on doit avoir entre les vraies traditions qui reflètent toutes à leur façon, la vérité. Cela n’a aucun rapport avec le fait d’accepter toutes les inepties qu’on nous sert.

La manœuvre est d’autant plus vicieuse que l’auteur y dénonce certaines dérives et s’insurge contre de fausses doctrines. Tout ceci à juste titre d’ailleurs.

MAIS !

Ce personnage ne réfute ces choses que dans le but d’en introduire d’autres encore plus pernicieuses car elles auront un « masque de légitimité » suite aux dénonciations précédentes.
Rien ne manque dans ce texte, de tout le « jargon convenu et le bric-à-brac habituel » et ce Labruyère ressemble décidément beaucoup à un Bergson remis au « gout du jour »....  

La manipulation qu’il utilise est simple : en y retrouvant la dénonciation de ces dérives, reconnues et identifiées comme telles, le lecteur inattentif pourra se sentir en confiance, en « milieu connu » et « parmi les siens » ce qui le conduira à diminuer sa vigilance et son discernement.
Et là est le danger ! Je le répète souvent mais « l’ennemi de mon ennemi n’est pas forcément mon ami »...


Dénoncer des erreurs somme toute assez évidentes, pour en distiller d’autres bien pire, c’est selon moi l’étape qui conduit de l’anti-tradition (qui se « contentait » de nier le supérieur) vers la contre-tradition, c’est-à-dire la parodie de tout ce qui est véritablement spirituel pour n’encourager qu’une mise en contact avec « l’inférieur ».
C’est là une tentative toute sataniste de pervertir la Vérité et d’instaurer une spiritualité à rebours.

En guise de conclusion, je laisse la parole à René Guénon :

  • « C’est là, au fond, tout le secret de certaines campagnes, encore bien significatives quant au caractère de l’époque contemporaine, menées, soit contre l’ésotérisme en général, soit contre telle ou telle forme initiatique en particulier, avec l’aide inconsciente de gens dont la plupart seraient fort étonnés, et même épouvantés, s’ils pouvaient se rendre compte de ce pour quoi on les utilise ; il arrive malheureusement parfois que ceux qui croient combattre le diable, quelque idée qu’ils s’en fassent d’ailleurs, se trouvent ainsi tout simplement, sans s’en douter le moins du monde, transformés en ses meilleurs serviteurs ! ».






7 commentaires:

  1. Toute la phraséologie et la terminologie utilisées dans ce site sont typiques du "New age".Il n'y a rien de "traditionnel".

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  2. Bonjour,
    J'apprécie votre blog. Mais permettez-moi d'apporter quelques précisions au sujet de votre article concernant la spiritualité elfique.
    D'une part, Joël Labruyère et les Brigandes (groupe musical) sont engagés dans un combat contre l'oligarchie mondialiste (et immigrationniste) et les réseaux maçonniques de la république du fric. Combat qui peut hélas choquer des musulmans soufis et sympathisants du "guénonisme".
    D'autre part, Bouddhanar n'est pas un blog guénonien. Les analyses de René Guénon sur le lamaïsme et le Roi du monde sont incomplètes. En revanche, ses idées sur la contre-initiation et l'avènement du règne du "Chakravartin à rebours" sont beaucoup plus intéressantes. Des idées qui permettent de mieux comprendre d'anciens textes eschatologiques.
    Autre chose, Bouddhanar, comme Joël Labruyère, dénonce le néo-bouddhisme et le Nouvel Age inspirés du théosophisme justement critiqué par René Guénon.
    Enfin, Bouddhanar (qui a malgré tout un petit faible pour un courant libertaire de l'ancienne Chine) ne représente aucune doctrine religieuse, initiatique ou traditionnelle.
    Cordialement

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    1. Bonjour à vous et merci pour votre commentaire...

      Sur le site Bouddhanar lui-même : il a une ligne éditoriale que je n'ai pas à juger même si je ne partage pas tout et notamment son approche de l'enseignement de Guénon, réduit à de simples "idées"...
      Or ce n'est absolument pas ce dont il s'agit et l'oeuvre de Guénon ne se prend pas "à moitié" selon ce qui plait ou pas. Mais laissons cela...

      Je connais la polémique de Labruyère et des "Brigandes". Tomber dans le propagandisme le plus "moderne" tout en prétendant lutter contre ce système ne me semble pas très adéquate.
      Ce n'est pas à leur niveau qu'il faut s'abaisser, ni s'engager dans une lutte qui est complètement illusoire (et perdue d'avance puisqu'il FAUT que cela se passe ainsi).
      Mais cela n'engage que moi...

      Concernant certaines dérives dénoncées par Labruyère, oui je suis d'accord.
      Pour autant, si vous avez lu mon précédent article, vous avez vu que Guénon pouvait tomber d'accord avec les spirites sur certains points spécifiques contre les théosophistes et les occultistes ; cela fait-il de Guénon un spirite ou des spirites des Guénoniens ? :-)

      C'est bien le danger que je soulève dans ce texte (et pas concernant Bouddhanar encore une fois), le mélange insidieux du vrai et du faux.
      Et cela d'autant plus, que j'ai personnellement pu me rendre compte des graves interprétations à rebours et autres illusions dont il est à l'origine.

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  3. Oui, je n'ai lu que le début de ce texte, comme d'habitude une métaphore m'est venue avec les parfums et senteurs :
    il dénonce à juste titre, les parfums synthétiques ("elfes du commerce") qui masquent la vraie nature (essence) des plantes (de l'être) et prétend que toutes les plantes auraient les mêmes propriétés tant olfactives (avec un effet sur l'humeur) que somatiques (avec les effets sur la santé), et que, toutes les plantes peuvent donner la même Huile Essentielle ("elfisme" potentiels des humains) et que cela ne dépend que de la capacité à s'affranchir du synthétique.

    or :
    Ex : si toutes les essences synthétiques de "rose" ont les mêmes notes olfactives sans avoir les propriétés de la rose (n'apportent, donc qu'une illusion, imitation), toutes les HE de Rose, sont elles forcément inégales en matière de teneur des propriétés de la Rose (cela dépend de tellement de facteurs : sol où elle est cultivée, taux d'ensoleillement, d'humidité, période de cueillette...et peut être encore de bien d'autres facteurs que nous ignorons).

    Si tous les chemins mènent à Rome, un seul mène à Dieu et c'est jésus qui l'a décrit : fin comme un cheveux.

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    1. @Lion : c'est le problème du monde moderne qui ne s'arrête qu'aux « belles » apparences ou au "prêt mâché"...

      Petit aparté mais qui rejoint cette superficialité que tu dénonces :

      J'ai reçu un comm hier (sur G+) qui en gros me disait que ce texte ne pouvait pas être si néfaste car c'était trop beau et rassurant...
      J'empiète sur un futur article mais cela m'a fait penser à ce témoignage d'un pasteur protestant concernant les "esprits" :
      « On dit dans les Eglises : Mais ces esprits qui se manifestent, ce sont des démons, et il est dangereux de se mettre en relation avec le diable. Le diable, je n’ai pas l’honneur de le connaître (sic) ; mais enfin supposons qu’il existe : ce que je sais de lui, c’est qu’il a une réputation bien établie, celle d’être très intelligent, très malin, et en même temps de n’être pas un personnage essentiellement bon et charitable. Or, si les communications nous viennent du diable, comment se fait-il que, très souvent, elles ont un caractère si élevé, si beau, si sublime qu’elles pourraient très avantageusement figurer dans les cathédrales et dans la prédication des orateurs religieux les plus éloquents ? Comment se fait-il que ce diable, qui est si malfaisant et si intelligent, s’applique dans tant de circonstances à
      fournir à ceux qui communiquent avec lui les directions les plus consolantes et les plus moralisantes ? Donc je ne puis pas croire que je suis en communication avec le diable »

      Voilà à quoi nous avons réduit les choses : être belles, consolantes et moralisantes...
      Sentimentalisme et moralisme sont de vagues aspirations de l’ordre le plus inférieur puisque toujours ancrées dans l’ordre individuel.
      La Vérité n’a pas à s’y conformer car rien n’est plus changeant et personnalisé que le « sentiment » ; or la Vérité est immuable et universelle, elle ne dépend d’aucunes contingences. ;-)

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  4. Pour continuer dans la métaphore : le "beau" n'est pas forcément synonyme de "bon".
    Les fleurs les plus vénéneuses et animaux les plus venimeux portent souvent des couleurs magnifiques (les méduses de mer sont magnifiques tant que l'on n'y touche pas) ou au contraire, se fondent plus ou moins dans la déco (Tiques, chenilles processionnaires...).

    Exemple : le joli muguet de mai, célébré pour incarner la pureté, l'innocence...est la fleur qui précède un des fruits (baies) qui se voit utilisé en pharmacologie, à dose infinitésimale, mais, à dose plus importante, est un redoutable poison.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Muguet_de_mai


    Comme le parfum d'amandes amères si enivrant (présent aussi dans les noyaux d'abricots ou de cerises), qu'il sert à parfumer beaucoup de pâtisseries et liqueurs, est aussi celui du poison plus connu sous le nom de cyanure (cyanure d'hydrogène).




    La séduction est, avec la peur, l'arme préférée du malin, puisque le sujet est obnubilé par "l'objet" (que ce soit par attirance ou répulsion) et se détache (même momentanément, il est si difficile d'y revenir, car demande "tempérance", justement) du divin.

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