jeudi 18 mai 2017

Guénon extrait "La crise du monde moderne"


Comme je l'ai promis à Lion, je mets l'extrait tiré de "La crise du monde moderne" chap. Quelques conclusions.



Ce texte parle notamment de la vigilance dont doivent faire preuve tous ceux qui sont à la recherche de la vérité car nul n'est à l'abri d'une erreur d'interprétation et de certaines influences qui veulent nous égarer. Seuls ceux qui parviendront à un certain point en seront délivrés...

L'extrait parle aussi des Elus....

Bonne lecture ! :-) 



" Il n'est pas douteux que l'esprit moderne, qui est véritablement « diabolique » dans tous les sens de ce mot, s'efforce par tous les moyens d'empêcher que ces éléments, aujourd'hui isolés et dispersés, parviennent à acquérir la cohésion nécessaire pour exercer une action réelle sur la mentalité générale ; c'est donc à ceux qui ont déjà, plus ou moins complètement, pris conscience du but vers lequel doivent tendre leurs efforts, de ne pas s'en laisser détourner par les difficultés, quelles qu'elles soient, qui se dresseront devant eux.

Pour ceux qui n'en sont pas encore arrivés au point à partir duquel une direction infaillible ne permet plus de s'écarter de la vraie voie, les déviations les plus graves sont toujours à redouter ; la plus grande prudence est donc nécessaire, et nous dirions même volontiers qu'elle doit être poussée jusqu'à la méfiance, car l' « adversaire », qui jusqu'à ce point n'est pas définitivement vaincu, sait prendre les formes les plus diverses et parfois les plus inattendues. Il arrive que ceux qui croient avoir échappé au « matérialisme » moderne sont repris par des choses qui, tout en paraissant s'y opposer, sont en réalité du même ordre ; et, étant donnée la tournure d'esprit des Occidentaux, il convient, à cet égard, de les mettre plus particulièrement en garde contre l'attrait que peuvent exercer sur eux les « phénomènes » plus ou moins extraordinaires ; c'est de là que proviennent en grande partie toutes les erreurs « néo-spiritualistes », et il est à prévoir que ce danger s'aggravera encore, car les forces obscures qui entretiennent le désordre actuel trouvent là un de leurs plus puissants moyens d'action. Il est même probable que nous ne sommes plus très loin de l'époque à laquelle se rapporte cette prédiction évangélique que nous avons déjà rappelée ailleurs : « Il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes, qui feront de grands prodiges et des choses étonnantes, jusqu'à séduire, s'il était possible, les élus eux-mêmes ».

Les « élus », ce sont, comme le mot l'indique, ceux qui font partie de l'« élite » entendue dans la plénitude de son véritable sens, et d'ailleurs, disons-le à cette occasion, c'est pourquoi nous tenons à ce terme d'«élite» en dépit de l'abus qui en est fait dans le monde « profane » ; ceux-là, par la vertu de la « réalisation » intérieure à laquelle ils sont parvenus, ne peuvent plus être séduits, mais il n'en est pas de même de ceux qui, n'ayant encore en eux que des possibilités de connaissance, ne sont proprement que des « appelés » et c'est pourquoi l'Évangile dit qu'il y a « beaucoup d'appelés, mais peu d'élus ».

Nous entrons dans un temps où il deviendra particulièrement difficile de « distinguer l'ivraie du bon grain », d'effectuer réellement ce que les théologiens nomment le « discernement des esprits », en raison des manifestations désordonnées qui ne feront que s'intensifier et se multiplier, et aussi en raison du défaut de véritable connaissance cher ceux dont la fonction normale devrait être de guider les autres et qui aujourd'hui ne sont trop souvent que des « guides aveugles ».

On verra alors si, dans de pareilles circonstances, les subtilités dialectiques sont de quelque utilité, et si c'est une «philosophie », fût-elle la meilleure possible, qui suffira à arrêter le déchaînement des « puissances infernales » ; c'est là encore une illusion contre laquelle certains ont à se défendre, car il est trop de gens qui, ignorant ce qu'est l'intellectualité pure, s'imaginent qu'une connaissance simplement philosophique, qui, même dans le cas le plus favorable, est à peine une ombre de la vraie connaissance, est capable de remédier à tout et d'opérer le redressement de la mentalité contemporaine, comme il en est aussi qui croient trouver dans la science moderne elle-même un moyen de s'élever à des vérités supérieures, alors que cette science n'est fondée précisément que sur la négation de ces vérités. Toutes ces illusions sont autant de causes d'égarement ; bien des efforts sont par là dépensés en pure perte, et c'est ainsi que beaucoup de ceux qui voudraient sincèrement réagir contre l'esprit moderne sont réduits à l'impuissance, parce que, n'ayant pas su trouver les principes essentiels sans lesquels toute action est absolument vaine, ils se sont laissé entraîner dans des impasses dont il ne leur est plus possible de sortir.

Ceux qui arriveront à vaincre tous ces obstacles, et à triompher de l'hostilité d'un milieu opposé à toute spiritualité, seront sans doute peu nombreux ; mais, encore une fois, ce n'est pas le nombre qui importe, car nous sommes ici dans un domaine dont les lois sont tout autres que celles de la matière. Il n'y a donc pas lieu de désespérer ; et, n'y eût-il même aucun espoir d'aboutir à un résultat sensible avant que le monde moderne ne sombre dans quelque catastrophe, ce ne serait pas encore une raison valable pour ne pas entreprendre une œuvre dont la portée réelle s'étend bien au-delà de l'époque actuelle. Ceux qui seraient tentés de céder au découragement doivent penser que rien de ce qui est accompli dans cet ordre ne peut jamais être perdu, que le désordre, l'erreur et l'obscurité ne peuvent l'emporter qu'en apparence et d'une façon toute momentanée, que tous les déséquilibres partiels et transitoires doivent nécessairement concourir au grand équilibre total, et que rien ne saurait prévaloir finalement contre la puissance de la vérité ; leur devise doit être celle qu'avaient adoptée autrefois certaines organisations initiatiques de l'Occident : Vincit omnia Veritas."

Le livre est disponible en téléchargement ici :


39 commentaires:

  1. beaucoup d'appelés et peu d'élus.les appelés sont ceux qui ont en eux des possibilités de connaissances..
    comme ceux qui ont suivi dans un premier temps l'enseignement de Guenon pour au final détourner son oeuvre et fréquenter des organisations pseudo ou carrément contre-initiatiques.
    voir le livre de C. André Gilis : René Guenon, de 1907 à 1961

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    1. Je me demande si, sur un autre plan, on peut aussi penser que les appelés seront ceux qui "répondront" à l'appel du Mahdi et le rejoindront... C'est ce que Ror semblait suggérer.

      Je voyais les appelés comme la "grande foule", "de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue" de la Bible....

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  2. Le chemin est fin comme un cheveu. Oui. Et ce passage me rappelle les péchés capitaux exposés dans "la nuit obscure" de St Jean de la Croix et plus particulièrement la paresse que l'on illustre à tord sous l'archétype comportemental et matérialiste (celui qui ne "bouge" pas ou ne travaille pas).

    Ce péché là, a vu un glissement sémantique progressif, liant la lutte contre lui, avec le travail. On devine très bien à qui profite cette "transformation" sémantique.

    Effectivement quand on est occupé à travailler, on ne dispose ni de temps, ni d'énergie pour entretenir les vices, mais, on n'en dispose pas plus pour travailler à éviter une autre forme de paresse, celle dont il a toujours été question, en réalité : l'acédie.

    On ne dispose pas non plus de temps pour fortifier son âme, à moins de travailler d'une certaine manière, totalement à l'opposé du principe de "rentabilité" devenu obsessionnel, à notre époque.



    Acédie est une forme de dépression par relâchement de l'ascétisme.

    Or mis les pères du désert, plus près de nous, le philosophe historien W.Benjamin a dressé ce "portrait robot" de ce vice :

    « Fustel de Coulanges recommande à l'historien, s'il veut reconstituer une époque, de s'ôter de l'esprit tout ce qu'il sait du cours ultérieur de l'Histoire. On ne saurait mieux caractériser le procédé avec lequel a rompu le matérialisme historique. C'est un procédé reposant sur le fait de se mettre dans la peau de l'autre. Il prend son origine dans la paresse du cœur, l’acedia, qui hésite à s'emparer de l'image historique authentique qui brille comme un éclair, fugitivement. Cette indolence passait, aux yeux des théologiens du Moyen Âge, pour le motif originel de la tristesse. Flaubert, qui l'avait éprouvée, écrit : « Peu de gens devineront combien il a fallu être triste pour ressusciter Carthage ». »

    W.Benjamin

    Par le biais du travail de l'historien, W.Benjamin souligne une caractéristique plus large de l'acédie, elle est l'excès, en tout cas le biais, le malentendu, de l'empathie.

    Alors que l'empathie est censée s'adresser à toute vie humaine, et même toute forme de vie, son aspect "paresseux", la limite aux êtres environnants, semblables ou les triomphants (ceux qui "font rêver").
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ac%C3%A9die


    Finalement, ils ont raison dans ces livres (nuit obscure et imitation de Jésus), cependant, est ce atteignable par un humain ?
    Le fait qu'il y ait des élus semble répondre que "oui".

    L'autre objection du novice que je suis est :

    tout humain peut il, un jour où l'autre devenir un "élu" (dans le sens, atteindre ce niveau)?
    Ou n'espérer que s'en approcher le plus possible, sans jamais pouvoir l'atteindre, juste tendre inlassablement vers....l'inaccessible étoile de J.Brel, bien que lui ne pensait pas à des élus, quoi que....lui, seul sait, à qui, il pensait.



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    1. Et bien tu me laisses sans voix car je ne connaissais pas ce mot "acédie" !

      Je ne sais absolument pas si c'est à rapprocher de la "passivité" du mystique, de l'ascétisme ou si c'est au contraire un état contemplatif...
      Est-ce juste une forme extérieure (usurpée) ou un état réel ?

      Pour les Elus, je pense que non car ils sont déjà choisis à mon avis... On ne ne peut pas "travailler pour" être un Elu. Ce serait un peu comme vouloir devenir le Mahdi ; si tu n'y es pas destiné, c'est impossible...

      Mais je crois que tout ce qui est entrepris ici-bas pour aller vers la Vérité n'est jamais perdu pour après... :-)

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    2. J'ai trouvé ce mot en creusant dans les "péchés capitaux" (où St Jean de la Croix les explique dans "la nuit obscure").
      Et en allant vérifier sur wiki, je l'ai retrouvé. Je place ici l'explication de wiki :

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Ac%C3%A9die


      Ce serait le contraire de l'ascétisme, son relâchement entraine cette passivité mystique.

      Ce que je ne sais pas, c'est si ce mot ne parle que de "relâchement" mystique pouvant faire perdre goût à la vie ou si elle englobe, en plus de la "paresse ascétique", l'incurie (auto négligence générale) qui accompagne souvent les autres symptômes dans les maladies psychiques, et en particulier la dépression.

      Ce n'est peut être pas juste pour embêter les croyants, que les religions imposent des cadres rigides, mais pour protéger de ce type d'affaissement spirituel qui peut aller jusqu'à un effondrement mental pour les plus fragilisés face à cela.

      Ce constat met en lumière une chose importante : la pratique religieuse serait un moyen de ne pas sombrer (en tout cas, pas totalement) dans une dépression, même si la personne n'est pas « habitée » par Dieu (si le croyant doute).

      La plupart des gens "matérialistes", trouvent leur "compensation" (le mot dit bien ce qu'il veut dire : contraire de décompensation -moment où une maladie se déclare-) dans des achats compulsifs, des projets financiers, des achats de substances, de nourriture en excès de fringues....en cela, ils sont poussés par ceux qui veulent s'enrichir en vendant tous ces trucs.

      Compte tenu de tous ces panels de populations (croyants + matérialiste croyants ou pas) cela signifie que soit l'humain en général a un fond dépressif compensé de diverses manières (matérielles ou par des pratiques religieuses ou des "passions" pour une activité).

      Soit, une sorte de gouffre qui se creuse chez ceux qui rejettent Dieu ou sa présence n'est pas en eux, qu'ils le sachent ou pas (Mais là, je ne suis pas sûre).

      Cela rejoindrait Durkheim, lorsqu'il parlait de ce gouffre infini à l'intérieur de l'humain (pour expliquer son suicide anomique).

      Et le fait qu'il ne soit pas particulièrement croyant, est intéressant, car il parle probablement sans le savoir de l'aspect humain tel qu'il se présente sans Dieu : un gouffre infini en lui (qu'il n'arrivera jamais à combler, puisque celui qui manque est inégalable) qui le consume (quête effrenée pour le remplir).

      D'ailleurs les "traitements" qui sont proposés aux patients pour résorber une dépression sont, outre, les médocs, de renouer avec des activités, des sorties, des achats... qui en définitive, ne règlent pas la dépression en elle même, mais détournent le regard de cette sensation de "vide".


      .../...

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    3. .../...

      Théoriquement un croyant abouti (habité), peut tout perdre + se retrouver seul durant un temps assez long, sans perdre la raison, ou sans que son moral, sa vitalité ne soit altérée.
      Et surtout sans le moindre médicament.
      C'est ce qui est dit dans "la nuit obscure", c'est ce que dit C.G.Jung quand il dit qu'il faut s'être confronté à sa part d'ombre, en soi, pour trouver Dieu (mais que tout le monde ne peut le faire sans risquer d'y laisser sa santé mentale). C'est ce que dit, d'une autre manière Dabrowski dans sa « désintégration positive » (évoluer ou sombrer, pour faire très résumé).

      Ou encore l'oeuvre alchimique : passer ce que beaucoup appellent "l'égo" par les diverses phases alchimiques à commencer par l'oeuvre au noir : broyage de la matière, broyage de "l'égo", l'identité (celle que l'on décline lorsque l'on se présente, le rôle social que l'on « joue ») en espérant (sans assurance de réussite) de faire surgir "l'Esprit" : Dieu dans ce gouffre.




      C'est ce que j'en comprends et c'est bien ce que je subodorais, tant que la psychologie tiendra la spiritualité loin, elle ne soignera personne (ou alors à coup de médicaments qui massacrent le reste de l'organisme).



      Merci pour la réponse concernant les élus.
      Et en effet, ce qui est fait en tant qu'autre, ne se perd pas.
      D'ailleurs, cela est aussi un passage initiatique : continuer quand même, quelle qu'en soit l'issue et pas pour "recevoir une récompense" (sur ce point aussi, nous avons été éduquésn en tout cas en Occident, à "faire les beaux" pour avoir un "susucre". Donc, tout le contraire de ce qu'il faudrait), mais pour chercher à allumer cette lumière en soi (le feu qui prend dans le creuset de l'alchimiste, à la fin des phases).



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    4. Te rends tu comptes si nous nous suffisions à nous même, les gens n'auraient plus besoin de "consommer" tous leurs produits, mais également les divertissements, activités...nous n'aurions plus à gagner notre vie, juste à vivre en s'échangeant des infos, en s'entraidant, entretenant les besoins qui permettent de vivre, même l'énergie (avec l'énergie libre de Tesla) ne représenterait plus un coût. En pratiquant des activités pour s'épanouir et/ou épanouir les autres, au lieu de ne le faire que pour de la rentabilité (dont les gains vont à d'autres, d'ailleurs) ?

      Et surtout, nous ne connaîtrions plus la plupart des maladies psychiques...c'est ce dont je suis persuadée (et pas que moi. Jung a ouvert la voie).

      Une découverte sur l'évolution de la schizophrénie fait directement penser à la théorie des "deux humanités" de Rorschach.

      https://fr.sott.net/article/28804-La-schizophrenie-est-apparue-apres-la-divergence-des-humains-modernes-avec-les-Neandertaliens



      Mais tout cela n'arrange pas tout le monde, évidemment. Pas ceux qui veulent maintenir l'humain dans cette "faim et soif" spirituelle (donc le gouffre) pour leur vendre toujours plus et les asservir.


      Elle a raison M.Williamson, qui a écrit "quelle est votre peur la plus profonde", texte dont tous pensent qu'il est de N.Mandela, alors que non seulement, il ne l'a pas écrit, mais pas prononcé, bien que l'auteur en aurait été honorée.

      Cela veut dire que ce texte "ressemble" tellement N.Mandela (et c'est vrai, quand on entend ou lis ce texte, on pense à N.Mandela), qu'il est automatiquement associé à lui.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Marianne_Williamson


      Il est repris dans un film "coach carter" :

      https://www.youtube.com/watch?v=Sndl_jgec6s



      Et j'irais même plus loin, là ce ne sont que pures spéculations de ma part : je me demande si tout cela ne fait pas partie de la fameuse révélation (apocalypse) ?

      Je vais oser dire ce à quoi je pense (peut être que j'exagère dans l'extrapolation, ou peut être que j'enfonce une porte ouverte) : ce gouffre, entretenu en nous, "donne" directement sur Gog et Magog.
      Seul moyen d'y échapper : le remplir de "feu divin" ou à défaut, de "rites" ou de pratiques ascétiques, cadres, règles à suivre (s'en imposer tout seul), et chercher Dieu quand même, même si le "feu" n'a pas pris en soi : "nuit obscure".


      Cette histoire de "gouffre et course effrénée, désespérée pour le remplir" Durkheinien, trotte dans ma tête depuis la dernière fois où j'en ai parlé, il a dit quelque chose d'important, peut être à son insu, en voulant parler d'autre chose (sa théorie sur le suicide anomique).

      D'ailleurs, sa vision du suicide anomique pourrait être la conséquence de l'acédie (ça, il ne l'a pas dit, c'est moi qui fait ce lien).

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    5. @Lion : Honnêtement, je ne sais pas si c'est une bonne chose de rattacher/rapprocher les notions traditionnelles avec notre science moderne et ses représentants... Ils sont pour la plupart égarés dans la "matérialité" et la "spécialisation" alors que c'est l'universalité et l'intemporalité entre autres, qui devraient les occuper.

      Ils risquent de limiter ton approche alors que tu peux aller bien au-delà de ces contingences matérielles... En fait, tu "pèches" par excès de modestie en volant te limiter toi-même...! :-)

      Tu devrais lire le chapitre 4 ("Science sacrée et science profane" de "La crise du monde moderne" ici (page 34) :
      http://tarot.symbolisme.free.fr/pdf/Ren%C3%A9%20Gu%C3%A9non%20-%20La%20crise%20du%20monde%20moderne.pdf

      C'est bien mieux expliqué que tout ce que je pourrais en dire... ;-)

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    6. Les notions traditionnelles parlent d'une vérité "obtenue" par révélation.
      Les sciences veulent nier ces vérités (et par la même occasion les révélations), or, plus elles tentent de nier, plus elles démontrent ces vérités. Mais sous une autre forme.
      C'est plutôt l'observation de ce processus qui m'intéresse.


      Un mathématicien a démontré les limites des outils de la science. Je n'ai pas encore creusé cette question (si tant est que j'en sois capable), mais, son travail et les rapports des autres "matheux" avec ses démonstrations, sont intéressants.

      Les théorèmes d'incomplétudes de Godell.

      Et les deux théorèmes additionnés de Godel disent que le système de fonctionnement de la logique (à la fois cohérence et complétude) ne pourra jamais démontrer tout ce qui n'est pas à l'intérieur de l'ensemble (le concevable à l'échelle humaine).

      La science n'expliquera jamais le tout, puisqu'elle en fait partie (c'est comme si une partie de Dieu s'expliquait lui même : c'est totalement incohérent).


      https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9or%C3%A8mes_d%27incompl%C3%A9tude_de_G%C3%B6del

      Et la fameuse preuve ontologique de Godel.

      Il démontre l'existence de Dieu à l'aide du système axiomatique de la logique.

      Personne n'a encore réussi à réfuter cette démonstration, justement à cause de ses théorème d'incomplétude : l'outil de la logique n'est pas aussi objectif que prétendu, puisque le choix des axiomes influence la réponse.

      En réalité, il ne démontre pas tant l'existence de Dieu (ou sa non existence) que les limites de la logique. Tout théorème, du coup, peut se voir « entaché » de biais : subjectivité, ne serait ce que dans le choix des variables, des axiomes.
      Donc, cet outil est loin d'être aussi infaillible que l'on veut bien nous le faire « avaler ».

      Ce mathématicien est considéré comme un génie (forcément, puisqu'ils n'arrivent pas à démontrer qu'il a tord, il est forcément génial. Lol), mais il a sombré dans la folie. Un duo (génie/folie) qui, explique, que malgré son amitié avec Einstein, Godel restera inconnu.

      Au regard de tout ce que j'ai pu lire (notamment l'approche de la neurologie et la génétique mais juste en tant qu'approche ,mais aussi l'art avec des écrivains comme V.Hugo ou R.M. Rilke « j'ai mis sa « lettre à un jeune poète » sur mon mur google + dans la partie « bibliothèque » ou encore la philosophie..) et surtout à travers Jung et Godel (finalement, l'un démontre mathématiquement ce que l'autre explique de façon empirique) :

      le cerveau humain, tel qu'il est, actuellement et dans la majeure partie des cas, n'est pas conçu pour percevoir certaines choses, au risque sinon de sombrer dans la folie (ou plutôt de perdre le contact avec la réalité dans laquelle il est conçu pour évoluer).
      Ce qui accréditerait, le fait, qu'en effet, il y a des élus, et uniquement, eux, sont « conçus » pour approcher cette vérité (sans partir en sucette, ou se voir « dilués » dans cet infini) dans laquelle nous sommes englobés (pour un élément, percevoir l'ensemble. Comme si certains globules rouges arrivaient à percevoir l'organisme en entier).

      Entre ce que j'ai pu constater lors de mes « questionnement » sur la nature humaine et ces confrontations avec l'infini, lorsque j'étais enfant, puis ado., où j'ai toujours pris soin de me munir d'un « fil d'Ariane » pour revenir dans la réalité (je me souviens très bien de ça), ce constat de l'inefficience humaine à appréhender Dieu par le biais de l'analyse, est patent.
      Maintenant, je comprends que sans ce « fil » j'aurais pu bel et bien me perdre et sombrer dans une sorte de schizophrénie. Ce ne fut pas le cas.

      .../...

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    7. Un infirmier me disait que quand on a passé l'âge de la mort du Christ et que l'on n'a pas développé de maladie psychique, on est sauvé.
      Ce n'est pas tout à fait vrai, puisque la paranoïa se déclare souvent plus tard (mais il est vrai que toutes les pathologies psy qui se déclarent sur le tard ou dans la vieillesse prenent toutes leurs sources dans l'enfance et l'histoire de vie).

      Nietzche a voulu « disséquer » Dieu, ça s'est très mal fini pour lui (il a sombré dans une sorte de neurasthénie catatonique, comme s'il avait été « débranché », mais toujours vivant, sur le plan organique).
      Il faut faire très attention avec toute exploration de ce qui sort du cadre humain.
      Vouloir « expliquer » Dieu, apparemment, se termine toujours très mal.

      D'ailleurs, lors des stages en psychiatrie, j'ai pu me rendre compte que surtout les psychotiques sont très documentés sur les questions à la fois philosophiques, artistiques, scientifiques, psycho...contrairement aux gens « normaux » dont les centres d'intérêt sont plus « basiques « , terre à terre.

      Tout cela démontre bel et bien qu'il y a peu d'élus, car, il y a peu de gens qui peuvent voguer dans cet infini sans s'y perdre et peuvent appréhender le tout, en n'étant, pourtant qu'une partie de ce tout.

      Une chose est sûre pour moi : je n'en fais pas partie, des élus (sinon je n'aurais pas eu besoin de  « fil d'ariane » : souvent c'était une musique, ou quelque chose que je tenais dans mes mains qui me reliait à la réalité) ou j'aurais fini comme Nietzsche (mais sans être passée par la case génie. Lol).

      «j'aurais bu l'absinthe, sans jamais avoir écrit une seule ligne comme Rimbaud »

      Comme tant de patients que j'ai vu dans les HP (hôpitaux psychiatriques).
      Mais souvent, les artistes, sont des gens qui ont juste réussi à éviter l'HP grâce à leurs œuvres qui ont émerveillé.
      .../...

      Beaucoup d'entre eux, en sont conscients.
      La frontière entre génie/folie m'a toujours fascinée, mais me situe en tant que spectatrice/observatrice de ce phénomène étant amatrice d'art (je croyais, enfant, que les artistes étaient des demi Dieux, comme dans la mythologie. Lol).

      .../...


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    8. .../...

      Oui, comme je te le disais, il y a des natures excessives, qui, dès qu'elles veulent sortir d'un excès, retombent dans l'excès inverse. Comme si la "manette" ne tenait pas longtemps dans la demi mesure (cela m'est venu en réécoutant le « jeu de la vérité » de Coluche, lorsqu'il dit : « quand je fais un truc, je le fais trop » (dans le positif, mais aussi dans le négatif).
      Mais, il semblerait que l'âge, et l'usure, se charge de faire tenir la manette.

      Je vois très bien que ce n'est pas gagné sur le plan spirituel avec cette tendance, mais une voyante, il y a très longtemps, m'a dit que j'étais une "jeune âme" et ce comportement tendrait à le démontrer.

      Très tôt, j'ai bien vu que la somme de choses à connaître était tellement énorme, voire illimitée que plusieurs vies n'y suffiraient pas. Mais suis partie comme un "jeune chien fou" à essayer quand même d'en apprendre le plus possible.
      Cependant, j'ai toujours gardé le contact avec Dieu (il était très apparent dans les lumières et les yeux, durant la noël. C'est une fête et un mot qui m'émeut beaucoup. Depuis, ce que cette fête a été massacrée par le consumérisme. Mon grand père, qui n'était pas croyant, me le montrait pourtant, dans la nature, avec l'air de celui qui voit quelque chose de surnaturel dans un nid d'oiseau ou un lit de muguet), depuis le début, même lorsque je suis partie, plus tard, dans les paturages paganistes, semblant plus verts, vu de loin.

      Je vais m'atteler à Genon, car j'ai l'impression qu'il avait trouvé des choses intéressantes (ou peut être même qui corroborent ce que les autres ont trouvé).
      Il semblerait que lui, comme Jung, ait eu la sagesse de ne pas s'atteler à vouloir disséquer Dieu.

      Tout ça pour dire qu'il faut faire attention avec les limites et perso. Après tout cela, je suis très contente (contente comme tout) d'être comme tout le monde, ni plus que les autres, ni moins.

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    9. Victor Hugo, dont l'image s'est usée à force d'être trainée dans toutes les classes, mais dont le mystère n'a jamais été vraiment perçu.
      Il était fervent démocrate, de gauche que l'on associe, de nos jours, facilement à l'athéisme, il était, pourtant de ces vrais humanistes car croyant.

      Car, en plus de ses positions pour l'humanisation des pauvres et des parias, il était habité.
      Il a voulu retranscrire sa quête sur l'humain, à travers trois volets : "Dieu", "la fin de Satan" et "la légende des siècles". D'ailleurs, ces volets ne sont que très rarement abordée à l'école.
      En effet, dans "Dieu", il semble encore en quête pour illustrer, alors que pour les autres, même ses poèmes, le propos est plus "appuyé".


      Lui, dit que tout le monde sera élu, dans un sens, celui que vous soulignez tous (rien ne se perd), oui, mais dans le sens strict, non.

      Il est difficile à découper en paragraphes, qui aèrerait. Je le place tel quel, ne voulant pas couper, malgré un point, le fil d'un propos.

      Mais doucement, sans paniquer, c'est faisable.



      Âme ! être, c'est aimer.

      Il est.

      C'est l'être extrême.
      Dieu, c'est le jour sans borne et sans fin qui dit : j'aime.
      Lui, l'incommensurable, il n'a point de compas ;
      Il ne se venge pas, il ne pardonne pas ;
      Son baiser éternel ignore la morsure ;
      Et quand on dit : justice, on suppose mesure.
      Il n'est point juste ; il est. Qui n'est que juste est peu.
      La justice, c'est vous, humanité ; mais Dieu
      Est la bonté. Dieu, branche où tout oiseau se pose !
      Dieu, c'est la flamme aimante au fond de toute chose.
      Oh ! tous sont appelés et tous seront élus.
      Père, il songe au méchant pour l'aimer un peu plus.
      Vivants, Dieu, pénétrant en vous, chasse le vice.
      L'infini qui dans l'homme entre, devient justice,
      La justice n'étant que le rapport secret
      De ce que l'homme fait à ce que Dieu ferait.
      Bonté, c'est la lueur qui dore tous les faîtes ;
      Et, pour parler toujours, hommes, comme vous faites,
      Vous qui ne pouvez voir que la forme et le lieu,
      Justice est le profil de la face de Dieu.
      Vous voyez un côté, vous ne voyez pas l'autre.
      Le bon, c'est le martyr ; le juste n'est qu'apôtre ;
      Et votre infirmité, c'est que votre raison
      De l'horizon humain conclut l'autre horizon.
      Limités, vous prenez Dieu pour l'autre hémisphère.
      Mais lui, l'être absolu, qu'est-ce qu'il pourrait faire
      D'un rapport ? L'innombrable est-il fait pour chiffrer ?
      Non, tout dans sa bonté calme vient s'engouffrer.
      On ne sait où l'on vole, on ne sait où l'on tombe,
      On nomme cela mort, néant, ténèbres, tombe,
      Et, sage, fou, riant, pleurant, tremblant, moqueur,
      On s'abîme éperdu dans cet immense coeur !
      Dans cet azur sans fond la clémence étoilée
      Elle-même s'efface, étant d'ombre mêlée !
      L'être pardonné garde un souvenir secret,
      Et n'ose aller trop haut ; le pardon semblerait
      Reproche à la prière, et Dieu veut qu'elle approche ;
      N'étant jamais tristesse, il n'est jamais reproche,
      Enfants. Et maintenant, croyez si vous voulez !




      Bon je vais arrêter, j'encombre vraiment le fil avec tous ces commentaires.

      Merci Ligeia d'accepter cet envahissement (plus proche de ma démarche -et travers-, qu'invasion, qui n'est pas du tout mon intention).


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    10. En relisant, outre les fautes d'orthographe, j'ai oublié de mettre le lien vers "la preuve ontologique" de Godel.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Preuve_ontologique_de_G%C3%B6del


      Et aussi sous le paragraphe : "Comme tant de patients que j'ai vu dans les HP (hôpitaux psychiatriques).
      Mais souvent, les artistes, sont des gens qui ont juste réussi à éviter l'HP grâce à leurs œuvres qui ont émerveillé."

      il y a un .../... en trop.

      Pour faire rentrer ce gros commentaire, je l'ai coupé, mais, il m'a fallu faire des découpages/collages/redécoupages et j'ai fini par oublier d'enlever les signes de "suite du texte".


      Et puis en relisant, je culpabilise d'avoir écrit tout ça. Bon, vais me faire discrète, désormais (d'autant que j'ai plein de livres à lire).



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    11. "Je vais m'atteler à Genon, car j'ai l'impression qu'il avait trouvé des choses intéressantes (ou peut être même qui corroborent ce que les autres ont trouvé)."

      En fait, Guénon a été initié donc on ne peut pas dire "qu'il a trouvé des choses intéressantes" puisque c'est la Vérité qu'il a découverte... :-)

      On devrait dire que c'est plutôt aux autres de corroborer ce que dit Guénon mais même cette formulation serait fausse aussi car ces philosophes/savants/scientifiques modernes n'ont aucune compétences pour juger dans ce domaine qu'est la Tradition ; ils ne peuvent même pas l’appréhender correctement car ils ne sont pas initiés (comme tu le disais dans ton post de 13:13 (!)).

      Sur ce sujet, c'est le chapitre 5 "l'individualisme" que je te conseillerais... Mais tout le livre est un "trésor" en fait ! :-)

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    12. Oui, quand j'ai relu, cette phrase m'a fait tiquer, mais je n'ai pas voulu rajouter un rectificatif supplémentaire.

      En effet, les démonstrations ne peuvent arriver qu'après les révélations, et d'ailleurs, c'est même logique, puisque leur essence est de "corroborer ou réfuter", donc, une vérité qui existe avant leur démarche.

      Il est vrai que je prend "le train" à l'envers et commence par ce qui est arrivé après (démonstration), pour remonter vers ce qui est arrivé avant (la source, révélation).
      Possible que l'endroit par lequel on aborde la question mystique, ne soit pas tant un choix, qu'une configuration en fonction des histoires de vie.

      Le mieux est que je le lise en entier, peu à peu pour l'assimiler, et d'ailleurs je te remercie pour ce livre.



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    13. De rien Lion, j'espère qu'il te "parlera" autant qu'à moi... :-)

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  3. Merci Ligeia, car ça m'intéresse.
    Peut être ne commencerai je pas les livres tout de suite, car, il me faut en finir d'autres, mais je retiens ces liens.

    Dans ce passage il est fait aussi allusion au piège qui est défini sous le péché capital : la gourmandise, le fait de vénérer les "rites", les breloques plutôt que l'Esprit.

    Les vénérer pour elles même, au point d'en oublier l'Esprit qu'elles habillent.

    Pareil pour la nature : vénérer la nature pour la nature est un péché de gourmandise si l'on oublie "le souffle ténu" qui lui donne vie.

    La gourmandise ne vise pas seulement, l'idée qu'on lui sous tend, mais bel et bien tout ce qui "agrippe" la conscience, comme une ronce, la retient, l'empêche de progresser vers la source.
    Et en effet, dans notre monde moderne, les ronces sont très nombreuses et des "bergers" aveugles (dont il parle) nous font croire que les "lieux philosophiques ou pseudo spirituels" où nous ont bloqué ces ronces, sont le paradis lui même.

    Et d'autres encore, de plus en plus à la mode, voudraient carrément nous faire croire que le paradis peut carrément se passer de la source.


    C'est ce que j'en comprend en tout cas (il est vrai que j'illustre à l'aide des "péchés capitaux", car, c'est plus "parlant").


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  4. Merci pour ce rappel Ligéia !

    Bon je me lance malgré mes appréhensions à partager mes réflexions^^ :

    Je ne pense pas que l'on puisse dire qu'il n'y ait plus d'humains destinés aujourd'hui à faire partie des élus.

    Bien que je pense aussi qu'il faut certaines prédispositions et que les élus soient prédestinés pour cette "fonction", on ne peut pas connaître les desseins de Dieu et peut-être que parmi ceux qui ont accédé à la connaissance, certains, manifestement très peu, parviendront à atteindre la réalisation intérieure qui les mènera à la délivrance.

    Cette conclusion de Guénon qui est aussi une mise en garde s'adresse justement "à ceux qui ont déjà, plus ou moins complètement, pris conscience du but vers lequel doivent tendre leurs efforts, de ne pas s'en laisser détourner par les difficultés, quelles qu'elles soient, qui se dresseront devant eux."

    Ca me semble aussi un encouragement pour ceux qui sont appelés ("ceux qui ont déjà, plus ou moins complètement, pris conscience du but vers lequel ils doivent tendre") en les avertissant que le chemin est semé d'embûches mais qu'il ne faut pas s'en détourner,ni abandonner.


    Ce que j'essaie de dire c'est que oui, si très peu sont destinés à atteindre le but par la Connaissance et que cela est déjà décidé par Dieu, cette possibilité reste ouverte jusqu'à la fin de ce cycle, car il n'y a que Dieu qui Sait à qui il accorde cette destinée (Il guide qui Il veut). Donc, on ne peut pas savoir si à l'époque actuelle certains sont destinés à faire partie des élus.

    Par contre, je suis d'accord avec toi que ce qui est acquis, pour ceux qui ne sont pas parvenus jusqu'à la délivrance, ne sera pas perdu pour autant car ils retrouveront dans l'autre monde la station atteinte ici bas par leur travail intérieur.


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  5. Sorry pour le double post Ligéia ^^ Tu sais mes difficultés à rassembler mes idées et à les présenter de manière cohérente sur le net.

    Je voulais revenir sur cette phrase : "On ne ne peut pas "travailler pour" être un Elu". Je pense comprendre ce que tu veux dire par là et qui concerne les motivations de celui qui est en quête car en effet, il ne faut pas viser le "statut" d'élu un peu comme un titre de gloire mais si l'on comprend ce qu'en dit Guénon et qui concerne ceux qui sont parvenus à la réalisation intérieure, il s'agirait d'atteindre la réalisation totale qui permet de retrouver l'Etat Primordial.

    C'est ce but vers lequel il faut tendre et pour lequel nous sommes en fait tous destinés bien que cela sera ignoré de beaucoup. Pour ceux qui ont pris conscience de ce but à atteindre, il y a un réel travail intérieur qui permettra peut-être à quelques-uns d'arriver à la plénitude et de faire partie par là-même des élus. Au fond, si l'on peut se permettre de simplifier les choses (et pardonnez-moi si je commets une erreur d'interprétation), il s'agit de viser à se rapprocher le plus près de Dieu de notre vivant par le travail intérieur en espérant atteindre l'Etat de perfection qui était celui de l'Adam Primordial.



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    1. Coucou Hagar ! :-)

      Je me rends compte à lire ta réponse que je n'ai pas été claire du tout ! :-)

      Je suis d'accord avec toi en fait... je voulais dire qu'ils sont déjà "prédestinés" par Dieu et que ça ne pouvait pas relever d'un "simple" travail humain. Chose que tu précises parfaitement dans ton second post !

      On a peut-être une légère différence pour ce qui concerne la Libération (mais je te comprends mal peut-être aussi !).
      C'est par rapport à ta phrase "C'est ce but vers lequel il faut tendre et pour lequel nous sommes en fait tous destinés"

      Ce serait certes l'idéal à atteindre... mais c'est vraiment un état réservé à une élite, donc est-ce-que n'importe quel humain peut prétendre à vouloir atteindre ce degré ?

      Ce que je veux dire, c'est qu'il faut en effet cheminer vers Dieu dans le respect de la Tradition...mais faut-il se donner ce but, cette finalité en quelque sorte ? Cela, je ne le sais pas. Ce serait encore un peu vouloir avancer pour une "récompense", non ? Ou s'exposer à une forte déception...

      On peut travailler à notre Salut, mais pour la Libération, je ne crois pas qu'elle puisse être atteinte sans initiation. En ce sens, elle ne pourra donc jamais être réalisée par la quasi totalité des humains.
      A ce sujet, étant catholique, je crois que ce statut m'est de toutes façons impossible à atteindre.

      J'espère que je ne me suis pas égarée dans mes propos... ;-)

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    2. Hello Miss :)

      Et je me rends compte à lire la tienne que moi non plus lol !

      D'où mes réserves à publier mes commentaires :s C'est tout de même une responsabilité importante que de commenter des textes métaphysiques quand on en a pas l'autorité et qu'on en a peut-être pas intégré le sens complet :s :s...


      Ce que je voulais dire c'est qu'on ne peut pas savoir à l'avance quelle sera notre finalité. Certes, seule l'initiation permet d'atteindre la réalisation totale et elle n'est pas donnée à tous (il faut répondre à certaines conditions) mais tu ne sais pas si demain ou dans le futur, le Destin ne te mènera pas (toi ou un autre hein ^^) vers ça :).

      Je comprends comme toi que ce qui nous est accessible et destiné au plus grand nombre est l'obtention du salut et que nos conditions de vie actuelles excluent d'emblée l'accès à l'initiation mais il y a différentes étapes que l'on peut franchir dans notre chemin intérieur avant celui de la Délivrance et on ne peut pas savoir à l'heure actuelle si demain tel ou tel réunira les conditions pour atteindre ces états supérieurs jusqu'à la réalisation totale.

      En somme, j'essaie de dire qu'on ne peut pas parler d'impossibilité totale, notamment pour ton cas, car tes conditions de vie d'aujourd'hui ne seront peut-être pas celles de demain :)


      J'espère également ne pas m'égarer et ne pas mélanger les concepts :(

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    3. @Hagar : D'accord avec toi ! En somme, on disait à peu près la même chose.... :-)
      Contente qu'on se rejoigne... que cela ne te décourage pas d’apporter ta contribution ! ;-)


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    4. Oui tout-à-fait, je voulais juste apporter une précision sur le fait que cette possibilité existait toujours mais ça montre à nouveau à quel point il m'est difficile d'exprimer certaines conceptions de manière précise et c'est peut-être même "déplacé" quand on est limité à parler en termes vagues. Je ne sais pas ce qu'il convient de faire en fait :s.

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  6. On peut aller au delà de l'état primordial qui est le but des petits mystères afin de retrouver l'état paradisiaque (l'éternel présent, le 3ème oeil). Ce sont les grands mystères mais c'est un chemin où il y a encore moins d'appelés et encore moins d'élus.

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  7. Merci Alfihar de clarifier ce point.

    Je lisais justement hier soir cet article qui résume un peu ce que dit Guénon au sujet des différents états qui peuvent être obtenus par l'initiation :

    http://patrickringgenberg.com/?q=node/86

    Ceci étant dit et pour revenir sur les points précédents de Ligeia, je comprends de l'article ci-dessous qu'il est parfois préférable de se "cantonner" au salut pour ne pas perdre la position centrale dans laquelle on aurait pu se trouver avant la mort terrestre :

    "Or, quand un être doit passer à un autre état individuel, rien ne garantit qu’il y retrouvera une position centrale, relativement aux possibilités de cet état, comme celle qu’il occupait dans celui-ci en tant qu’homme, et il y a même au contraire une probabilité incomparablement plus grande pour qu’il y rencontre quelqu’une des innombrables conditions périphériques comparables à ce que sont dans notre monde celles des animaux ou même des végétaux ; on peut comprendre immédiatement combien il en serait grandement désavantagé, surtout au point de vue des possibilités de développement spirituel, et cela même si ce nouvel état, envisagé dans son ensemble, constituait, comme il est normal de le supposer, un degré d’existence supérieur au nôtre."


    "L’homme ordinaire, qui ne peut pas atteindre actuellement un état supra-individuel, pourra du moins, s’il obtient le salut, y parvenir à la fin du cycle humain ; il échappera donc au danger dont nous venons de parler, et ainsi il ne perdra pas le bénéfice de sa naissance humaine mais il le gardera au contraire à titre définitif, car qui dit salut dit par là même conservation et c’est là ce qui importe essentiellement en pareil cas, car c’est en cela, et en cela seulement que le salut peut être considéré comme rapprochant l’être de sa destination ultime, ou comme constituant en un certain sens, et si impropre que soit une telle façon de parler, un acheminement vers la Délivrance."

    http://esprit-universel.over-blog.com/article-rene-guenon-salut-et-delivrance-1-2-48810714.html

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    1. Merci pour le lien ! ;-)

      "conditions périphériques comparables à ce que sont dans notre monde celles des animaux ou même des végétaux"
      Je ne comprends pas du tout cette phrase....? :-/


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    2. Alors, je n'oserai pas ici m'aventurer à tenter une explication de cette phrase pour les raisons que j'ai évoquées plus haut mais je pense que tu pourras trouver une réponse dans l'oeuvre "le Symbolisme de la Croix" si mes souvenirs sont bons.

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    3. @Ligeia : en complément du Symbolisme de la Croix, parce que je pense que ça ne couvrera pas ta question au complet, voici un extrait du livre les Etats Multiples de l'Etre qui addresse un tout petit peu la position de l'homme dans le monde corporel (c'est une question d'hiérarchie des êtres pour chaque plan de réalisation je pense):

      "Bien entendu, tout ceci n’exclut aucun des modes de réalisation qui peuvent être propres à d’autres êtres, de la même façon qu’il en est qui sont propres à l’
      être humain (en tant que son état individuel est pris pour point de départ et pour base de la réalisation; mais ces modes qui nous sont étrangers ne nous importent pas plus que ne nous importent toutes les formes
      que nous ne serons jamais appelés à réaliser (comme les formes animales, végétales et minérales du monde corporel), parce qu’elles sont réalisées aussi par d’autres êtres dans l’ordre de la manifestation universelle, dont l’indéfinité exclut toute répétition."

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    4. "en complément du Symbolisme de la Croix, parce que je pense que ça ne couvrera pas ta question au complet, voici un extrait du livre les Etats Multiples de l'Etre"

      Hagar, tu me mets en mode panique là....! lol

      Je n'ai encore abordé ni l'un ni l'autre...je suis sur "Le Roi du monde" ! :-)

      J'en retiens au moins que je ne suis pas appelée à devenir un crapaud ou la pierre au bord du chemin... ;-)

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    5. No panic ! Ca va faire 3 ans que j'ai découvert Guénon et non seulement je n'ai pas terminé mais je ressens le besoin de tout relire pour mieux comprendre, mais il s'étudie toujours avec autant d'intérêt, si pas plus :)

      Oui c'est plutôt rassurant ^^

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  8. C'est une comparaison par rapport à un état de manifestation. Vous ne finirez pas comme Bruno 😉.
    L'état individuel humain est vraiment un privilège qu'il ne faut pas gâcher.

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    1. C'est bien ce qui m’inquiétait en fait ! lol

      Je commence à entrevoir sa portée.... :-)

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  9. Merci Alfihar pour ta réponse claire et précise !

    Je vais m'abstenir à l'avenir de réagir et te laisser le soin de le faire car ton langage est plus approprié et bien plus explicite. Ta 1ère phrase résume bien l'extrait que j'avais posté sur les Etats Multiples de l'Etre il me semble.

    Merci !

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    1. Hé ! Ce n'est pas toi qui est en cause mais moi qui suis encore trop inexpérimentée dans la lecture de Guénon !

      Il semble que les "Etats multiples" soient un peu ardu à comprendre donc je n'ai pas débuté par là... ;-)

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    2. Pas de soucis ma Vaillante :)

      Je voulais juste dire qu' Alfihar a le verbe plus précis là où mes imprécisions et mon manque de confiance dans ma compréhension des choses m'incitent à étayer mes propos par des sources mais au final ça peut ajouter à la confusion.

      J'aurais pu m'arrêter à "c'est une question d'hiérarchie des êtres pour chaque plan de réalisation je pense") ce qui va dans le sens du post d'Alfihar à moins que je ne sois complètement à côté de la plaque lol .

      J'avais pour ma part commencé par celui-ci après le Roi du Monde (sans guidance, je n'avais pas accordé d'importance à l'ordre des lectures) mais je t'avoue que je dois relire tout au moins une seconde fois pour éclaircir ma pensée.

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  10. Les états multiples de l'être, le symbolisme de la croix et l'homme et son devenir selon le vedanta sont les 3 livres les plus ardus de R. Guénon, tout n'est pas immédiatement intelligible et même après de nombreuses lectures il reste des notions difficiles à saisir. Il ne faut pas se décourager et demander la grâce de Dieu

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  11. @hagar
    En suivant ce fil, je ne peux que t'encourager à t'exprimer. j'ai parfois le même soucis, mais on a tord d'avoir peur de commettre des erreurs de réflexions ou de mal comprendre.
    avec Guenon, si je comprends et j'intègre ne serait ce que 10% de ce que je lis, je considère que c'est déjà une grande évolution.
    je m'encourage avec la devise suivante : difficile ne veut pas dire impossible
    le plus important c'est d'être tiré vers le haut constamment

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  12. @Tous : Il y a aussi un problème à les mots à utiliser quand on parle de ces notions...
    Sur un article posté chez Alfihar, je me suis rendue compte que j'utilisai le terme "hindou" d'une façon complètement inadaptée ! :-(

    Et quand on parle à "l'extérieur", c'est encore pire... Qu'y a t-il de pire par exemple, que ce mot "âme" employé désormais à tort et à travers ! Impossible de s'entendre sur sa signification réelle (traditionnelle) donc chacun en dit à peu près tout et n'importe quoi, induisant les autres en erreur... (Et comme je ne maîtrise pas du tout ce qu'en dit Guénon, je m'abstiens d'en parler en public.)

    Mon premier contact avec Guénon a été par "La crise du monde moderne" et je n'arrive pas à en sortir tellement il contient de vérités et de richesses...! :-)

    Je n'aurai qu'un regret, c'est d'avoir perdu autant de temps à me décider enfin à le lire... :-/

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  13. Bonsoir à tous !

    Merci Halima pour tes encouragements !

    Je pense que le mieux dans ce cas, c'est que je prenne le temps avant de répondre, peut-être en rédigeant le message dans un support séparé pour avoir le temps de me relire et de bien peser mes mots. Là où ma pensée me semble claire, en rédigeant, j'en arrive à des approximations fort maladroites qui sont sans doute dues à la précipitation et le manque de concentration quand je le fais dans un milieu qui n'y est pas nécessairement idéal. C'est aussi par respect pour les auteurs et les sujets abordés que j'ai souvent des hésitations, car le Sacré ne peut souffrir d'approximations. Au final je retiens que cela ne me fera pas de tort de m'imposer une certaine rigueur tout en reconnaissant mes limites mais je ne me décourage pas :) car tu as raison de souligner ce qui est le plus important dans cette démarche.

    Je partage donc ton point de vue Ligeia mais pour ce qui est de ton regret, je dirais que l'impulsion est sans doute arrivée au moment où tu étais prête pour l'aborder et que ce n'est pas toi qui a choisi ce moment comme c'est sans doute le cas pour nous tous ici :)

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