Biographie :
Charles-André Gilis est né à Louvain en 1934.
Il écrit aussi sous son nom islamique d'Abd ar-Razzâq Yahya. Auteur de vingt et un ouvrages, ses livres concernent les œuvres de René Guénon, de Michel Vâlsan et de métaphysiciens appartenant à la tradition islamique - principalement Mohyddin Ibn Arabî. Il publie sur l'ésotérisme, en particulier islamique.
Tiré du livre de Charles-André Gilis, Les sept étendards du Califat, extrait, Chap. XXXVI : Le dernier de califes :
"La fonction du Mahdi comporte explicitement les deux attributs fondamentaux du « Roi de Justice » représentés par la Balance et par l'Épée. En effet, d'une part, les mêmes données précisent qu'« il remplira la Terre de justice et d'équité tout comme elle avait été remplie (auparavant) de tyrannie et d'injustice » ; de l'autre, Ibn Arabî déclare : « Le Sceau de la Sainteté muhammadienne et le Coran sont des « frères », tout comme le Mahdi et l'Épée sont des « frères » (1). »
Cette dernière indication montre que sa fonction s'inscrit dans la perspective traditionnelle liée à la doctrine des « trois Sceaux ». Rappelons que ceux-ci « relèvent directement, non de la forme islamique au sens strict, mais du Centre initiatique suprême. Ils sont « indépendants » à l'égard de l'Islam dans la mesure où c'est d'eux, précisément, que l'Islam dépend au point de vue de sa définition formelle et de ses réadaptations cycliques (2). »
Le premier, qui est le Sceau de la Prophétie légiférante identifié à Muhammad — sur lui la Grâce el la Paix ! — « a pour fonction d'énoncer et de communiquer la Loi finale et universelle qui ne peut être abrogée par aucune autre : elle fixe irrévocablement le régime traditionnel de la fin de notre cycle » ; le second, qui est Sceau de la Sainteté muhammadienne et qui est identifié à Ibn Arabî, « est le dernier être humain qui possède la connaissance directe de la totalité des secrets contenues dans cette Loi » ; enfin, le troisième, qui est le Sceau de la Sainteté universelle et qui n'est autre que sayyidnâ Aïssâ, le Christ de la Seconde Venue, est le dernier être humain qui possédera « la connaissance directe des secrets communs à l'Islam et aux autres formes traditionnelles ».
La fonction du Mahdi est inséparable de celle de ce troisième Sceau ; du reste, un hadith précise expressément qu'« il n'est d'autre Mahdî que Jésus fils de Marie « (lâ Mahdî illa Aïssâ ibn Maryam), ce qui explique la comparaison énoncée plus haut par le Cheikh al-Akbar.
Dans l'œuvre de restauration traditionnelle et de rassemblement de toutes les forces spirituelles qui s'opérera « durant le temps final de ma Communauté », les rôles respectifs de Jésus et du Mahdî apparaissent comme complémentaires : ce dernier « rendra l'Islam manifeste » en instaurant la souveraineté universelle de la Loi muhammadienne entendue au sens total que nous avons défini, de sorte que le Christ de la Seconde Venue exercera son autorité dans le monde en s'appuyant sur cette Loi préparée pour lui et rétablie dans sa pureté originelle, L'Islam deviendra alors, selon les termes de Michel Vâlsan, « la seule forme pratiquée sur terre avant la fermeture du cycle cosmique de la présente humanité » (3).
(1) Futûhât, chap. 366. Sauf indication contraire, les
citations qui suivent sont tirées de ce chapitre.
(2)
Cf. René Guénon et l'avènement
du troisième Sceau, p.42-43.
Selon Ibn Arabî (4), le Mahdi « supprimera le tribut imposé aux non-musulmans et appellera à Allâh au moyen de l'Épée », ce qui signifie qu'il mettra fin au statut provisoire qui, jusque dans les pays du dâr al-islâm, autorisait ceux qui en exprimaient la volonté à pratiquer des formes traditionnelles autres que l'Islam ; qu'il tirera toutes les conséquences de l'abrogation, demeurée jusqu'alors virtuelle, des législations sacrées précédentes, et qu'il imposera la Loi islamique comme unique Loi divine. Le double pouvoir « de vie et de mort » évoqué par le symbolisme de l'Épée (5) doit être entendu ici moins dans un sens « guerrier » (6) — qui n'est cependant pas à exclure — que dans un sens « légal » de « confirmation et d'abrogation » inhérent à la proclamation même de cette Loi « unique et universelle » qui, dans la phase actuelle de « sommeil du monde », représente l'autorité suprême du Califat muhammadien.
Le Califat du Mahdi sera directement lié à celui de la Loi islamique dont il proclamera extérieurement les prérogatives. L'affirmation akbarienne citée au chapitre précédent, selon laquelle les statuts traditionnels antérieurs « ne peuvent plus être considérés comme des statuts d'Allâh, qui les a qualifiés de mensonge, de sorte qu'ils jouent non en la faveur mais en la défaveur de ceux qui s'y conforment » s'explique et se justifie par référence à cette fonction finale de la Loi instaurée par Muhammad — sur lui la Grâce et la Paix ! –, car il serait absurde et contradictoire de proclamer un Droit sacré universel et de confirmer en même temps la validité juridique des législations traditionnelles antérieures. L'identification de l'Islam au « Droit divin véritable » (haqq) implique nécessairement l'abrogation de ces dernières. A cet égard, on soulignera que le terme bâtil est exactement opposé, quant à sa signification, au terme haqq puisqu'il désigne, non seulement le « mensonge », mais aussi ce qui est juridiquement sans valeur (7).
À la différence du Califat spirituel muhammadien, le Califat du Mahdî est extérieur ; c'est uniquement en tant qu'il est l'ultime détenteur du Califat exotérique que le « Bien dirigé » (8) peut être considéré comme le dernier des Califes (9). Cependant, il exercera aussi une fonction ésotérique éminente que Michel Vâlsan a définie comme « un magistère apocalyptique de transposition et d'universalisation spirituelles, engageant toutes les forces sacrées et s'appliquant à l'ensemble du domaine traditionnel (10). »
(3) L'Islam et la fonction de René Guénon, p. 139. Sur les raisons d'ordre cyclique qui sont à l'origine de l'œuvre
de restauration entreprise et de la mission confiée à l'Islam, cf. René Guénon et l’avènement du
troisième Sceau, p. 44 et 51.
(4) Cf. infra, p. 277.
(5) Cf. René Guénon, Sayful-Islam, chap. XXVII des Symboles
fondamentaux.
(6) Ibn Arabî souligne avec une certaine
insistance l'aspect miséricordieux de la fonction du Mahdî: « Le Mahdi est la
Miséricorde d'Allah, tout comme le Prophète — sur lui la Grâce et la
Paix ! — est une miséricorde. Le Très-Haut a dit : « Nous t'avons envoyé
uniquement comme une miséricorde pour les mondes (Cor. 21, 107). »
(7) Les Lois anté-islamiques sont
mensongères au regard d'al-haqq et véridiques au
point de vue de la haqîqa. Lorsqu'Ibn Arabî déclare qu'elles sont mensongères parce qu'Allah les a
déclarées telles, on peut voir dans cette manière de s'exprimer une certaine
réserve du Connaissant par Allâh à l'égard d'une vérité qui n'est pleinement
justifiable sur le plan du Droit.
Il sera le Pôle de son temps car « les Connaissants lui feront allégeance » (11) : l'abrogation des Lois antérieures ne deviendra effective que par l'identification de l'Islam au « Culte axial » ; sous cet aspect, l'Épée, qui est son emblème, apparaît comme le symbole d'as-sidq, la « force de la sincérité » (12) en vue du rétablissement de la « Religion pure ».
Bien loin d'être le signe d'une déviation ou d'une prétention exotérique quelconque, l'affirmation de l'excellence et des privilèges de la Loi islamique se relie directement aux « mystères du Pôle » (13) dont la connaissance extérieure est réservée aux hommes de la fin des temps, car c'est uniquement alors qu'elle aura sa raison d'être. C’est pourquoi le Mahdi sera lui-même combattu avec acharnement par les théologiens et les représentants des écoles juridiques qui prétendent aujourd'hui être les interprètes autorisés de l'Islam.
(8) Rappelons que telle est la
signification littérale du terme « mahdî ».
(9) Selon Qunâwî (cf. I’jâz al-Bayân), le Mahdî « scelle » le Califat extérieur tandis que sayyidnâ Aïssâ « scelle le Califat inconditionné (mutlaq) qui procède directement d'Allâh ». Nous
ajouterons, pour compléter cette perspective, que Muhammad — sur lui la Grâce
et la Paix ! scelle, quant à lui, l'ensemble du présent cycle en tant qu'il est
le détenteur du Califat Suprême.
(10) Études Traditionnelles, 1963, p. 267.
(11) Cf. le texte cité infra. Par ce trait, la fonction du Mahdî s’apparente à celle des quatre
premiers Califes de l'Islam, eux-même désignés, d'ailleurs, comme étant les «
mahdiyyûn» (cf. Lisân
al-Arab)
(12) As-sidq Sayf Allâh ; cf. La
Doctrine initiatique du Pèlerinage, p. 256.
Voici quel est, sur ce sujet, l'enseignement du plus grand des Maîtres :
« Il rétablira la Religion (pure). Il insufflera l'Esprit dans l'Islam. Grâce à lui, l'Islam sera à nouveau élevé après avoir été avili ; vivifié à nouveau, après une période de mort. Il abandonnera le tribut imposé aux non-musulmans et appellera (tous les hommes) à Allâh au moyen de l'Épée. Quiconque refusera (de le suivre) sera tué ; quiconque s'opposera à lui sera mis en échec. Il fera paraître la religion telle qu'elle est véritablement de telle manière que, si l'Envoyé d'Allâh était vivant, il exercerait l'autorité en pleine conformité avec elle. Il mettra fin sur terre à toutes les écoles juridiques (14) de telle sorte que seule subsistera la Religion pure (ad-dîn al-khâlis) dont les pires ennemis seront les savants conformistes, les gens de l'effort jurisprudentiel, lorsqu'ils verront que l'autorité sera exercée d'une manière opposée à l'opinion de leurs imams. Ils seront pourtant, eux aussi, obligés de se soumettre, mais ils le feront à contre-cœur, par crainte de son épée et de son pouvoir impérieux (hawla) ; et aussi par désir de ce qu'il y aura auprès de lui (15).
« Il rétablira la Religion (pure). Il insufflera l'Esprit dans l'Islam. Grâce à lui, l'Islam sera à nouveau élevé après avoir été avili ; vivifié à nouveau, après une période de mort. Il abandonnera le tribut imposé aux non-musulmans et appellera (tous les hommes) à Allâh au moyen de l'Épée. Quiconque refusera (de le suivre) sera tué ; quiconque s'opposera à lui sera mis en échec. Il fera paraître la religion telle qu'elle est véritablement de telle manière que, si l'Envoyé d'Allâh était vivant, il exercerait l'autorité en pleine conformité avec elle. Il mettra fin sur terre à toutes les écoles juridiques (14) de telle sorte que seule subsistera la Religion pure (ad-dîn al-khâlis) dont les pires ennemis seront les savants conformistes, les gens de l'effort jurisprudentiel, lorsqu'ils verront que l'autorité sera exercée d'une manière opposée à l'opinion de leurs imams. Ils seront pourtant, eux aussi, obligés de se soumettre, mais ils le feront à contre-cœur, par crainte de son épée et de son pouvoir impérieux (hawla) ; et aussi par désir de ce qu'il y aura auprès de lui (15).
Bien plus que ces fausses élites, le commun des musulmans se réjouira (de sa venue) tandis que les Connaissants par Allah lui feront allégeance. Parmi les Gens (réalisateurs) des vérités essentielles, de la contemplation et de l'intuition, des Initiés ayant atteint le Degré divin répondront à son appel et lui prêteront assistance : ce sont les « Vizirs » qui prendront en charge son « royaume » et l'aideront (16) à remplir la fonction dont Allâh l'a investi : c'est à lui que viendra alors Jésus fils de Marie qui descendra sur le minaret blanc à l'Orient de Damas... » L'hostilité des exotéristes est également évoquée dans cet autre passage : « Lorsque cet Imam « bien dirigé » se manifestera publiquement, il n'aura comme ennemi déclaré que les juristes, qui perdront leur position dirigeante et ne pourront plus se distinguer du commun (des Croyants). En outre, ils n'auront, à peu de chose près, plus aucune science des statuts applicables, car il fera disparaître par sa présence tous les désaccords (d'ordre exotérique) dans le monde (17).
Si l'Épée n'était pas placée dans la main du Mahdi, ces juristes prendraient la décision de le mettre à mort. Mais Allâh l'existenciera avec l'Épée, et avec la magnanimité : malgré leur désir (de l'abattre), ils le craindront et accepteront son autorité, sans avoir la foi ; de telle sorte qu'ils seront obligés de garder leur désaccord au fond d'eux-mêmes ! »
Toutes les nuances de l'enseignement traditionnel doivent être ici soigneusement prises en compte. D’une part, le Mahdî « insufflera l'Esprit dans l'Islam », c'est-à-dire qu'il revivifiera sa forme dans le sens indiqué par Michel Vâlsan (18) ; de l'autre, le Sceau de la Sainteté universelle en dépit de la supériorité de son degré et de sa fonction reconnaîtra la préséance formelle du Mahdî.
(13) Cette expression est de René Guénon ;
cf. Aperçus sur l’initiation, la fin du chapitre XL.
(14) Madhâhib. Ce terme est appliqué habituellement aux quatre
écoles juridiques « classiques » de l’Islam ; mais l'indication supplémentaire
« sur terre » montre que sa signification est ici transposée et universalisée :
ce sont, en réalité, toutes les théologies et tous les exotérismes qui verront
la fin de leur règne illusoire.
(15) Sous-entendu probable : comme
rayonnement et comme puissance.
(16) Au moyen des sciences initiatiques
dont ils seront les dépositaires. Il s'agit des « détenteurs cachés de la
Tradition primordiale » mentionnés par René Guénon (cf.Aperçus sur l'Initiation, fin du chapitre XL).
(17) Fî-l-'âlam ; même remarque
que pour le fî-l-ard (sur terre) dans la note (14).
Selon les récits traditionnels,sayyidnâ Aïssâ redescendra à la fin des temps précisément à un moment où le Mahdî (ou, selon d'autres versions, l'« Imâm ») (19) s'avancera pour diriger la prière rituelle. En le voyant, cet Imâm reculera pour lui céder la place. Aïssâ posera alors la main sui son épaule et l'invitera à avancer et à diriger la prière indiquant par ce geste qu'il fait désormais partie lui-même de la communauté fondée par le Prophète — qu'Allah répande sur lui Sa Grâce unitive et Sa Paix ! — et qu'il reconnaît pleinement la souveraineté universelle de sa Loi (20).
[Charles-André Gilis, Les sept étendards du Califat, extrait, Chap. XXXVI : Le dernier de califes p.273-279.]
(18) L'expression « insufflera l'Esprit »
contient une allusion au Christ de la Seconde Venue, qui peut être identifié
ici à l'Esprit vivificateur. Rappelons que la tradition islamique confère à
sayyidnâ Aîssâ l’appellation emblématique de Rûh Allâh, l’ « Esprit d'Allâh » et
que, dans les doctrines eschatologiques de l'Islam, il est même désigné parfois
comme l'« Esprit royal d'Allâh » (Rûh Allâh al-Malik); cf. Jîlî, al-insân
al-kâmil, le chapitre sur les Signes de l'Heure.
(19) Sur l'ésotérisme de l'Imâmat, cf. Ibn
Arabi, La Prière du Jour du Vendredi, l'Introduction.
(20) C'est pour se conformer à l'excellence
selon la Loi islamique que, d'après les mêmes récits, le Christ de la Seconde
Venue se mariera. Par ailleurs, il est remarquable que l'enseignement
eschatologique de l'Hindouisme contienne une indication analogue à celle qui
est donnée ici, En effet, selon le Kalki-Purâna, Kalki livre son dernier combat non
pas contre un ennemi de la Tradition mais contre un Connaissant véritable,
Shashidvaja, roi de Bhallâta, qui a reconnu pourtant sa qualité d'Avâtara de
Vishnu. Si la similitude entre la fonction de Kalki et celle du Christ de la
Seconde Venue est évidente, l'analogie entre la loi universelle, représentée
par le Mahdi, et Shashidvaja est également remarquable: ce dernier se présente
expressément comme un Kshatriya et porte un nom qui peut être appliqué à
l'Islam puisqu'il signifie « celui qui porte la lune sur son étendard » ; or,
il est bien connu que la lune correspond à cette tradition parmi les Cieux
planétaires. Dans ces conditions, il est significatif de constater que, en
dépit de la supériorité incomparable de son degré et de la vénération que
Shashidvaja lui porte, à l'issue du combat c'est finalement Kalki qui est
vaincu, de sorte qu'il est obligé de « suivre » le roi de Bhallâta. Il est
également intéressant de relever que « lorsque Kalki fût tombé à terre
inconscient, Krita-Yuga et Dharma s'empressèrent de venir chercher Hari (Kalki) mais le prince (Shashidvaja)
les retint prisonniers tous les deux, (Kalki-Purâna, 3 partie, IX, 15-16) car Krita Yuga représente en réalité ici l'« Age d'Or » du cycle futur.
donc il n'y aura plus de religions tel que nous les connaissons aujourd'hui ?
RépondreSupprimerMerci Ligeia de publier ce chapitre. Tout le livre est admirable. M. Gilis est le plus fidèle continuateur de M. Valsan qui était lui même le vrai successeur de R. Guénon (F. Schuon a été disgracié).
RépondreSupprimerJ'avais promis un nouvel article sur le Mahdi à certains amis et c'était le texte qui me paraissait le plus valable et le plus complet... :-)
Supprimerdonc les religions tel que nous les connaissons aujourd'hui disparaîtront ?
RépondreSupprimer@Halima : peut-être qu'on peut aussi dire qu'elles reviendront à ce qu'elles n'auraient jamais dû cessé d'être ? :-)
SupprimerL'Islam est la dernière religion, le dernier livre, le dernier prophète révélés, elle doit fermer le cycle et regrouper toute les formes traditionnelles authentiques. Celui qui suivra le Mahdi et Jésus sera ou deviendra naturellement musulman, ce sera une évidence pour les croyants et non une contrainte.
RépondreSupprimer@Alfihar et Ligea
RépondreSupprimerà défaut d'acheter des provisions de pâtes et riz, j'ai commandé des livres des éditions "le turban noir "
j'ai quand même du mal à visualiser :
le Mahdi est le Califat exotérique qui "dévoilera" l'aspect ésotérique des religions (les religions du livre?). or, si je prends le cas de la religion musulmane, jusqu'à aujourd'hui ceux sont les juristes, les théologiens..qui tiennent les manettes (ils tiennent aussi les gens), c'est eux qui font la pluie et le beau temps. et certains d'entre eux ont même la main-mise sur les clés de la Mecque, un endroit sacré qui normalement doit être accessible et gratuit à toute la communauté.
Si avec le Mahdi il n'y aura plus d'écoles juridiques, comment peut-on interpréter cela au niveau pratique des choses ?
@Halima : :-) je stocke les livres de Guénon et de Ibn Arabi aussi... lol
SupprimerMoi aussi cela m’intéresse... :-)
On dit que La Mecque sera détruite (sous le règne du Mahdi)... seule Médine sera épargnée ; les oulémas seront ses ennemis jurés mais ils seront obligés de se soumettre à lui car il a aussi le pouvoir de les vaincre contrairement à Jésus.
J'ai compris à ce sujet pourquoi on dit, pour la dénigrer, que l'islam est une religion de la guerre sainte : Jésus étant l'Agneau, il ne lui était pas permis de se défendre, ce qui a fait que le christianisme était considéré comme "pacifique" (tout est relatif...) ; l'islam par contre, étant la religion de la fin, a reçu le droit (par l'Epée) de s'imposer par force face à l'AC et contre les ennemis de Dieu.
@Alfihar : Je voyais la fonction du Mahdi comme une (re)mise en oeuvre de la Foi telle qu'elle devrait être ; mais pas spécifiquement comme un représentant de l'Islam (ou juste parce que cette religion est celle de la fin des temps).
La religion catholique et ses rites sont encore recevables de nos jours, si j'ai bien compris... Sinon, cela impliquerait que l'enseignement de Jésus soit erroné, chose impossible.
Je ne sais pas si on peut dire ça comme ça, mais le Mahdi aurait donc pour rôle de faire un "reset" de toutes les religions et de retransmettre le message d'origine.
Donc les Juifs, Chrétiens et Musulmans (et autres) qui se sont égarés dans les déviances et les interprétations diverses seraient enfin réunis sous l'étendard du Mahdi (à condition qu'ils reconnaissent leurs erreurs bien sûr !)...
Le Mahdi doit retransmettre la religion pure pour fermer le cycle, sa base sera l'Islam et toutes les vraies traditions seront incorporées, on ne verra plus que la racine commune liée à la tradition primordiale. C'est pour cela que les juristes combattront le mahdi, ils ne le reconnaitront pas comme calife et n'accepteront pas sa nouvelle interprétation de l'Islam. Donc le mahdi les contraindra par l'épée.
RépondreSupprimerLe mahdi a une mission ressemblante à celle de jean le baptiste qui a préparé la venue de son cousin mais en version guerrière. Or qui opposaient à Jésus et Jean les pharisiens ces fameux puristes de la loi qui ont rejeté la mission de Jésus, il y aura les mêmes dans l'Islam. Ce sont les mêmes qui ont accusés Ibn Arabi d'être un hérétique...
@Alfihar : merci :-)
SupprimerVous dites "Le Mahdi les contraindra par l'épée".
Mais dans ce cas, s'ils se soumettent malgré eux par force, ils ne seront donc ni loyaux ni sincères... Des hypocrites en somme. Et il sera permis quand même qu'ils restent des "autorités" ?
Le Mahdi décidera qui aura l'autorité mais il fera taire les acharnés de la lettre, ceux qui notamment diront que le Mahdi n'est pas annoncé dans le Coran. Peu importe qu'ils soient des hypocrites pourvus qu'ils cessent d'induire les croyants en erreur ensuite Dieu jugera et sondera nos cœurs...
SupprimerMerci Ligeia pour cet article ,excellent .
RépondreSupprimerDe rien Marg, merci ;-)
SupprimerBonsoir à vous tous et merci du fond du coeur pour vos contributions très intéressantes.
RépondreSupprimerA-t-on une idée de ces points de divergence qui feront rejeter le Mahdi par les juristes ? S'agira-t-il de questions liées aux rituels tels que pratiqués aujourd'hui (volet exotérique) ou d'autre chose ?
Merci pour vos réponses,
Hagar
bonjour Hagar
RépondreSupprimerj'ai pas connaissance de plus de détails mais quelque chose me dit qu'il ne s'agit pas juste de points de divergences sur les rituels, car il y en a déjà suffisamment. non, ça sera quelque chose de plus profond
@Hagar et Halima : Le Mahdi pourrait déjà "réconcilier" toutes les branches de l'Islam, non ?
SupprimerNe pas reconnaître l'autorité du Mahdi en tant que dernier calife en est un. Ils s'opposeront à lui car il va revivifier l'esprit de l'Islam (comme Jésus dans le Judaïsme). C'est toujours le même conflit entre les religieux qui sont à un certain niveau et les initiés qui représentent les centres secondaires voire le centre suprême: le premier doit se soumettre au second car le second est le plus proche de Dieu et incarne l'esprit.
SupprimerBonsoir et merci pour vos réponses !
SupprimerMais peut-on définir aujourd'hui ce qu'est l'Esprit de l'Islam ? Quel sera-t-il lorsqu'il sera revivifié dans tous ses aspects ? Là où je veux en venir - et pardonnez mes approximations car je n'ai pas une assez bonne mémoire pour citer les sources d'où je tiens les éléments que j'essaie d'exposer - c'est que si l'on s'accorde pour dire que les juristes se limitent à la lettre et rejettent la Connaissance cachée, peut-on pour autant penser que les aspects "pratiques" de la religion soient insignifiants et que le Mahdi n'aura pas un rôle de rétablissement des rituels sacrés tels qu'ils étaient pratiqués à l'origine ? Je pose la question car il me semble que la charge symbolique des rituels n'est pas négligeable et qu'il n'y a pas de Connaissance sans pratique de la Loi. Aussi, ces mêmes juristes qui induisent en erreur nombre de croyants ne peuvent le faire qu'au niveau exotérique en limitant celui-ci à une "recette de bonne morale" qui définit ce qui est permis ou ce qui ne l'est pas puisqu'ils n'ont pas accès à la Connaissance. En même temps, je comprends que le Mahdi n'étant pas prophète, ne peut pas rétablir la Loi et je me demande quels sont ces points de jurisprudence, s'il en est, qu'il pourrait corriger. Pour une personne issue d'une autre religion ou même un croyant d'origine musulmane ayant grandi en occident et n'ayant pas pratiqué,quels seront ces points d'adhésion à l'Islam revivifié hormis la Shahada (profession de foi) ? Je prends pour exemple la prière telle que pratiquée par les musulmans en conformité avec ce que le Prophète nous a enseigné. S'il est évident que celle-ci est bénéfique pour le croyant dans sa conception (au niveau des postures, du rythme, de la direction, du rite de purification par l'ablution etc...), et en ce qu'elle comporte comme symboles et moyen efficace de s'approcher de Dieu, d'autres formes de prières sont-elles ou seront-elles acceptables ?
J'espère que je ne mélange pas les concepts, que vous comprendrez mes questionnements et que ceux-ci ne sont pas futiles.....
Les missions dy Mahdi et de Jésus sont complémentaires, l'un prépare (aplanit) le chemin de l'autre or Jésus est un prophète et un envoyé, il rétablira l'Islam dans sa pureté et rendra explicite les correspondances entre les traditions orthodoxes, il a la même mission que Noé, préparez le nouveau cycle et recueillir l'héritage traditionnel avant le cataclysme final. Les rites ne seront pas changés car ils sont adaptés à tous et conformes aux enseignements du prophète (sws) mais l'interprétation des textes va changer. Il s'agit de revivifier l'Islam comme Jésus avait mandat de le faire pour le judaïsme afin d'en faire une religion universelle. Son peuple l'a rejeté tout comme sera rejeté le Mahdi mais cette fois le mandat est accompagné de l'épée et donc de la puissance divine...
Supprimer@Hagar
Supprimervoici mon humble avis
Les rituels sont importants, seulement aujourd'hui ils sont pris comme but en soi (et non un moyen)et sont vidés de leur esprit. et en même temps on peut remarquer qu'ils sont différents selon les formes traditionnelles. si on part du principe que le Mahdi rétablira le noyau de ces différentes formes, je ne peux que spéculer (ou pressentir)sur le fait qu'il y aura donc des rituels communs et universels (la méditation par exemple ?). mais c'est vrai que cette question reste ouverte..
Merci pour votre réponse.
SupprimerAu moment où je la lis, je trouve ce paragraphe dans l'oeuvre "La petite fille de neuf ans" qui vient en corollaire de ce que vous évoquez mais je ne suis pas certaine d'avoir saisi tout le sens de celui-ci :
"Lorsqu'on aborde la question de la fin du cycle, on perd trop souvent de vue que la tradition primordiale du cycle futur n'est pas, et ne peut pas être identique à celle qui, en tant que « loi universelle » ( dharma ), régit notre état présent ; elle sera nécessairement analogue, par application du principe de non-répétition dans l'existence. Sous l'aspect de la succession cyclique, le nouvel âge d'or sera sans précédent, ce qui permet de comprendre la raison d'être du statut particulier de l'islâm. Celui-ci, non seulement annonce, mais aussi prépare visiblement (8) le « siècle à venir ». Ceux qui envisagent la tradition islamique uniquement comme une expression parmi d'autres de la tradition primordiale oublient de prendre en compte cette dimension essentielle, ce qui les conduit à une incompréhension de la doctrine cyclique exposée dans le tasawwuf, notamment par Ibn Arabî".
@Hagar : Alfihar l'avait aussi publiée sur sa page ! :-) Mais je n'ai pas eu le temps de lire encore...
Supprimerhttps://plus.google.com/u/0/109523290887187371021/posts/8XfgTJLkSH6
Ceci dit, ça me pose une énigme.... Si l'Islam est "l'adaptation" la plus conforme à la fin des temps, elle serait aussi une préparation pour le nouveau cycle ? Par les Elus donc, puisqu'il n'y a qu'eux qui "subsisteraient" (dans un autre "état") ?
Oui et merci à lui ainsi qu'à vous pour tous vos partages !
Supprimer@Ligea
RépondreSupprimerje dirais Au moins
les hypocrites et les manipulateurs qui ont œuvré depuis 1400 ans n'ont qu'à se tenir à carreaux
Je ne comprends pas tout.... :-/
RépondreSupprimerLe Mahdi est un sauveur mais aussi un "justicier", dur mais juste. Il a l'épée, ce que j'entends par un moyen de coercition concret (car l'épée au niveau symbolique ne suffira pas).
Mais dans ce cas, pourquoi il ne s'en sert pas pour tuer les hypocrites et faux-savants ?
Avant même que ces événements se produisent, on sait par les Ecritures qu'ils agiront par peur et hypocrisie... Rien de sincère chez eux !
Y a t'il une raison pour qu'ils soient épargnés ?
Et si le Mahdi ne peut pas les tuer, pourquoi lui obéiront-ils ?
On pourrait dire que le Mahdi ne les tuera pas car seul Dieu peut les juger. Mais en les tuant, c'est bien à Dieu qu'on les renvoie...
@Ligea
RépondreSupprimerl'épée est une arme à double tranchant que tu peux voir la symbolique dans la page 7 du pdf "Symboles de la Science sacrée" de R.Guenon.
le Mahdi aura donc une puissance au niveau verbal (la parole), il sera charismatique.
je ne le vois pas combattre ses ennemis avec des armes du moyen âge, s'il le fera, ça sera avec des armes et moyens modernes(quand on voit les représentations dans les vidéos de Ror, l'épée et le cheval...pour moi c'est purement symbolique, je le vois plutôt dans un 4X4 dans le désert avec des moyens modernes..mais ça sera peut-être aussi un bon cavalier pourquoi pas). il sera bien obligé car ils seront furieux contre lui. il seront furieux car ils les bousculera profondément avec ses déclarations.
pour le reste je ne sais pas de trop
Cela n'exclut pas que certains soient passés par le fil de l'épée
RépondreSupprimerIl faut peut être aussi imaginer que plus aucune arme moderne électrique ne fonctionnera donc on pourrait revenir à des armes beaucoup plus "nobles" et donc l'épée ne sera pas que symbolique. il m'a toujours été dit de plutôt se préparer à manier l'épée que les armes à feu.
RépondreSupprimer@Halima : Merci pour ta référence, je vais aller lire ça :-)
RépondreSupprimerJe penche aussi pour ce que dit Alfihar... je crois qu'il n'y aura plus d'armes modernes à cette époque.
En plus des Ecritures, beaucoup de prophéties montrent qu'on aura perdu le "confort" moderne et on voit cité souvent des arcs et des flèches.
D'ailleurs, si comme au Moyen-Age, on en revient à faire le siège d'une "ville" (quand le Mahdi et ses troupes sont assiégés dans Salem lors de la bataille d’Armageddon), cela signifierait que les bombes ne sont plus effectives...
@Alfihar : Ah oui dans ce cas... rien ne vaut un exemple...!
@Tous : Je poste ici un message que j'avais mis chez Ror sur les prophéties de Anne-Catherine Emmerich :
"Je vis l'Église de Saint Pierre qu'un petit homme portait sur ses épaules.
Il avait quelque chose de juif dans les traits du visage. La chose semblait très dangereuse. Marie se tenait debout sur l'Église du côté du Nord et étendait son manteau pour la protéger.
Le petit homme paraissait succomber. Il paraissait être encore laïc et je le connaissais.
Les douze apôtres que je vois toujours comme de nouveaux apôtres devaient l’aider à porter son fardeau : mais ils venaient un peu trop lentement.
Il paraissait au moment de tomber sous le faix, alors enfin, ils arrivèrent tous, se mirent dessous et plusieurs anges lui vinrent en aide.
C’était seulement le pavé (les fondations) et la partie postérieure de l’Eglise (le chœur et l'autel), tout le reste avait été démoli par la secte et par les serviteurs de l’Eglise aux mêmes."
Je pense au Mahdi dans ce paragraphe....
On pourrait voir dans ces "fondations" qui survivent à la démolition, la restauration des vrais principes par le Mahdi (le petit homme) ? Le "décorum" (l'aspect superficiel et dévoyé des religions) imposé par nos religieux actuels s'écroulant, sapé intérieurement et extérieurement ?
Il y a aussi ce passage : "Je vois d'un point central et ténébreux [note : et situé semble-t-il, à Rome] partir des messagers pour porter quelque chose en plusieurs lieux : cela sort de leur bouche comme une vapeur noire qui tombe sur la poitrine des auditeurs et allume en eux la haine et la rage."
Cela me fait penser à l'annonce de la "sortie" du Mahdi et aux réactions que cela suscitera chez certains....
@Ligea
RépondreSupprimerpour l'épée c'est la note 7 de la page 131, désolée
Merci Halima :-)
SupprimerJe la reproduis ici :
"Il est intéressant de remarquer que les foudres de Jupiter sont forgées par Vulcain, ce qui établit un certain rapport entre le « feu céleste » et le « feu souterrain », rapport qui n’est pas indiqué dans les cas où il s’agit d’armes de pierre : le « feu souterrain », en effet, était en relation directe avec le symbolisme métallurgique, spécialement dans les mystères kabiriques ; Vulcain forge aussi les armes des héros.
Il faut d’ailleurs ajouter qu’il existe une autre version suivant laquelle le Mioelner ou marteau de Thor serait métallique et aurait été forgé par les nains, qui se rattachent au même ordre d’entités symboliques que les Kabires, les Cyclopes, les Yakshas, etc. Notons aussi, à propos du feu, que le char de Thor était traîné par deux béliers, et que, dans l’Inde, le bélier est le véhicule d’Agni."
Mais tu restes donc sur un symbole ? Moi, je n'en sais pas plus mais Ror avait dit une fois que ce serait aussi un "artefact matériel"...
On avait même évoqué l'épée Al-Battar mais il semble qu'elle soit trop courte (?)...
@Ligea et Alfihar
RépondreSupprimerpour l'instant j'ai encore du mal avec cette idée de combat type médiéval (il me semble que tout ceci se passera dans quelques années, même si on peut imaginer qu'il peut arriver beaucoup de choses avec perte de confort matériel et des moyens modernes, je ne vois pas comment les armes à feu peuvent disparaître en si peu de temps)..mais bon ça n'est pas le plus important
pour reprendre quelques éléments sur l'épée du Mahdi (selon le chapitre "Sayful'Islem" de R.Guenon) :
le double tranchant symbolise le double pouvoir créateur et destructeur de la parole
l'épée, comme toutes les armes à pointes, peut être ramenée à la "Solution" et au "dénouement" de situations
Il y a aussi en elle un symbolisme axial, donc "unification" de toutes les tendances
les textes de l’apocalypse:
"Il avait en sa main droite sept étoiles, et de sa bouche sortait
une épée à deux tranchants et bien affilée ; son visage était aussi brillant que le soleil
dans sa force ".
« Et il sortait de sa bouche une épée tranchante des deux côtés pour
frapper les nations... »
@Halima : Si on parle de la bataille d'Armageddon, en effet il semble que le killshot et le pôle shift (lever du soleil à l'ouest) auront eu lieu... Retour plusieurs siècles en arrière avec une population fâcheusement diminuée et des pays/villes industrielles rasés donc plus d'usines et de fabrication de munitions, plus de maintenance. Les stocks qui traînent auront déjà été bien entamés par les conflits précédents ce dernier... Plus d'essence non plus d'où les chevaux.
SupprimerSur la suite, je ne saurais quoi dire ; mais ce que tu avances me semble intéressant en tous cas ! :-)
un artefact matériel ? a-t-il précisé que c'était une épée ?
RépondreSupprimerOui tout-à-fait... D'où nos recherches (avec Jj je crois) sur l'épée Al Battar mais on se trompait.
SupprimerJe vais mettre un autre article sur ce sujet aujourd'hui.... :-)